Poutine, l’homme qui veut ressusciter l’URSS, à tout prix
Depuis quelques années, Vladimir Poutine affiche une volonté assumée de revenir sur le devant de la scène internationale, faisant ressurgir des réminiscences de la guerre froide. 25 ans après, en a-t-on réellement terminé avec l’empire soviétique ? En quoi cet héritage est aujourd’hui utilisé et réhabilité par le pouvoir russe ? En intervenant en Ukraine et en Syrie, quels sont les réels objectifs du président Poutine ? Nora Hamadi et ses invités, Jean Radvanyi, professeur à l’Inalco, Marc Semo, journaliste en charge des questions diplomatiques au Monde, et Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur à l’Institut français de géopolitique, ouvrent le débat.

Poutine, l’homme qui veut ressusciter l’URSS, à tout prix

Depuis quelques années, Vladimir Poutine affiche une volonté assumée de revenir sur le devant de la scène internationale, faisant ressurgir des réminiscences de la guerre froide. 25 ans après, en a-t-on réellement terminé avec l’empire soviétique ? En quoi cet héritage est aujourd’hui utilisé et réhabilité par le pouvoir russe ? En intervenant en Ukraine et en Syrie, quels sont les réels objectifs du président Poutine ? Nora Hamadi et ses invités, Jean Radvanyi, professeur à l’Inalco, Marc Semo, journaliste en charge des questions diplomatiques au Monde, et Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur à l’Institut français de géopolitique, ouvrent le débat.
Public Sénat

Par Julie Philippe

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Depuis son arrivée à la tête de la Russie, Vladimir Poutine a tenté d’incarner un homme fort, et n’a eu de cesse de vouloir « remettre de l’ordre ».  Pour y parvenir, il s’est appuyé sur « un sentiment très profond dans  l’opinion publique : celui de l’humiliation et de la déchéance », explique Marc Semo. Jean Radvanyi, professeur à l'INALCO, abonde dans son sens : au début des années 1990 et 2000, la population russe a subi deux crises économiques, a perdu des territoires qu’elle considérait comme les siens ; elle est de fait « traumatisée du point de vue économique, social et idéologique ». Une situation dont Vladimir Poutine s’est servie pour affirmer son autorité.

Pour asseoir son pouvoir, l’homme fort du Kremlin a également cherché le consensus et la cohésion pendant plusieurs années, sans afficher de réelle idéologie, note Jean Radvanyi. Le conflit en Ukraine a fini par faire voler en éclat ce consensus, et symbolise désormais « la volonté (de Poutine) de reprendre le contrôle de l’ex-URSS »,  remarque Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur en géopolitique. Si cette volonté n’a jamais réellement cessé depuis la fin de l’empire soviétique, elle est plus marquée lorsque les intérêts stratégiques de la Russie sont en jeu. Par ailleurs, l’Ukraine est un symbole très fort : « Pour les Russes, elle est le berceau de la Russie », rappelle enfin Marc Semo, journaliste au Monde.

« Moscou a perdu le monopole d’influence sur une vaste région »,  affirme Jean Radvanyi. Or ses intérêts en tous genres sont liés à cette région. Pour le chercheur, plus que ressusciter l’URSS, Poutine veut surtout influer sur les choix de ses voisins. Pour se protéger de Moscou, les pays voisins de la Russie, se sont rapprochés de l’Union européenne. Il assure toutefois que de bonnes relations entre l’Ukraine et la Russie sont nécessaires au bon développement du pays.

Outre l’Ukraine, l’intervention du Kremlin en Syrie a des visées géostratégiques. « Il s’agit pour la Russie de conforter une Syrie utile dans une logique russe, et certainement pas de se battre en priorité contre l’Etat Islamique », assure Jean-Sylvestre Mongrenier. Objectif affiché là aussi : affirmer son statut de grande puissance. Un objectif facilité par l’absence d’intervention des puissances occidentales, selon Marc Semo.

Retrouvez l’émission Un Monde en Docs consacrée à la Russie samedi 17 décembre à 22h sur Public Sénat. L’émission sera rediffusée le dimanche 18 décembre à 19h.

Partager cet article

Dans la même thématique

World News – October 14, 2025
10min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : vers « un vote contre » des députés Renaissance, mais un soutien des sénateurs macronistes

La suspension de la réforme des retraites divise au sein de Renaissance. « Il y a deux écoles », entre ceux, plutôt issus de l’aile gauche, prêts à soutenir « le deal » entre Sébastien Lecornu et le PS, et les autres, notamment de l’aile droite, qui ne veulent pas se « dédire » et pour qui cette « concession énorme » reste au travers de la gorge…

Le

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement
5min

Politique

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement

La définition des séances de travail sur le budget 2026 a froissé le président du Sénat, mardi, lors d’une réunion avec les présidents de commission et le gouvernement. Il estime que le Sénat ne peut pas prendre le relais des textes budgétaires dans de bonnes conditions. Une nouvelle conférence des présidents doit revenir sur la question la semaine prochaine.

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
5min

Politique

Lutte contre le communautarisme : la droite du Sénat propose encore une fois de réviser la Constitution

Lundi, le Sénat examinera une proposition de loi de la droite et du centre visant à inscrire dans la Constitution que « nul individu ou nul groupe ne peut se prévaloir de son origine ou de sa religion pour s’exonérer du respect des règles applicables ». Un principe que la majorité sénatoriale remet à l’ordre du jour régulièrement ces dernières années par le dépôt de différents textes. On retrouve aussi la même idée dans un texte de Marine Le Pen.

Le

Poutine, l’homme qui veut ressusciter l’URSS, à tout prix
3min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : « Si cet amendement est proposé, il est fort possible qu’on le vote », indique le sénateur RN Aymeric Durox

Au micro de Public Sénat et LCP, le sénateur RN Aymeric Durox annonce que sa famille politique votera en faveur de l’amendement de suppression de la réforme des retraites, qui doit être présenté par le gouvernement lors de l’examen du budget de la Sécu. Il émet toutefois de sérieuses réserves sur les chances d’aboutissement du texte au vu du contexte politique.

Le