Le ton est encore monté ce week-end entre la Maison Blanche et le Kremlin, alors que l’invasion russe en Ukraine est entrée dans son deuxième mois. En visite en Pologne à Varsovie, le président américain Joe Biden a qualifié samedi son homologue russe de « boucher ». Des propos aussitôt jugés « alarmants » à Moscou. Invité ce 28 mars 2022 d’Audition Publique, l’émission politique hebdomadaire de Public Sénat et LCP-Assemblée nationale, en partenariat avec Le Figaro Live, Charles Michel, le président du Conseil européen, n’aurait pas tenu le même discours.
« Ce ne sont pas des mots que j'utilise. Je pense que des crimes de guerre sont commis, c'est à la justice internationale qu'il appartiendra de décider quelles sont les sanctions nécessaires », commente-t-il. Selon lui, ce type de rhétorique employée le 26 mars pourrait conduire à « donner des excuses pour provoquer de l’escalade ».
Or, ce chemin de la désescalade est « difficile », considère l’ancien Premier ministre Belge. « Je suis amené à travailler pour faire en sorte qu’on puisse cesser le feu le plus vite possible, à voir le déclenchement d’un réel processus de paix dès que ce sera possible », rappelle-t-il. « Frappé » du caractère « de plus en plus isolé » de Vladimir Poutine après un mois de guerre en Ukraine, le président du Conseil européen appelle donc à ne pas jeter de l’huile sur le feu. « Ce n’est pas par plaisir mais par nécessité, selon nous les Européens, que l’on doit maintenir un fil de discussion avec Vladimir Poutine. Si on veut faire progresser des possibles convois humanitaires, des couloirs humanitaires, des contacts sont indispensables. »