Les voix des centristes seront importantes pour l’exécutif s’il veut arriver à faire passer des textes dans une Assemblée nationale aussi fragmentée. Sur le texte pouvoir d’achat, qui arrivera cet été au Parlement, par exemple, voteront-ils les propositions du gouvernement ? « J’aimerais d’abord les avoir », répond Hervé Marseille, président du groupe Union Centriste au Sénat et président délégué de l’UDI, depuis le retrait de Jean-Christophe Lagarde après sa défaite aux législatives face à Raquel Garrido, et la plainte déposée contre lui par le journaliste du Point, Aziz Zemouri. « C’est formidable, heureusement que des journalistes obtiennent les textes, parce que nous, on ne l’a pas. Si un gouvernement veut travailler avec d’autres forces politiques au Parlement il faut que l’on puisse travailler sur les textes », regrette le sénateur.
Une commission d’enquête sur les causes de l’inflation ? « Pourquoi pas »
En attendant les propositions officielles du gouvernement, Hervé Marseille résume la position qu’adopteront les parlementaires centristes dans les débats sur le projet de loi : « Il faudra cibler les personnes qui en ont besoin, que ce soit réglé dans le temps, et voir pour des économies budgétaires en parallèle. On ne peut pas continuer à verser des milliards alors que l’on a un déficit abyssal, il faut commencer à avoir une trajectoire financière. » À titre d’exemple sur ces « économies », le président du groupe Union Centriste commence par une proposition qui peut a priori, surprendre un peu : « On est favorable à la taxation des superprofits des énergéticiens. Il est normal qu’une partie revienne à la collectivité puisque les Français sont obligés de faire un effort pour prendre la voiture pour aller travailler ou partir en vacances. »
De même sur les prix de l’alimentaire, Hervé Marseille ne rejette pas l’idée que le Sénat mène aussi une commission d’enquête sur les causes de l’inflation, afin de déterminer la part de spéculation et de profit dégagés par les grands groupes de l’agroalimentaire : « Sophie Primas travaille déjà sur ces sujets-là et c’est un sujet qu’il faut qu’on regarde. Pourquoi pas une commission d’enquête, c’est à déterminer. Il faut pouvoir taxer les superprofits, et il faut dénoncer les problèmes de fraudes. On a déversé beaucoup d’argents ces deux dernières années et des gens ont profité de façon indue des sommes versées. »
Les prix de l’alimentaire étaient déjà un serpent de mer du quinquennat précédent, même sans l’inflation : « On a voté une Loi Egalim dont on a pu voir qu’elle était insatisfaisante, il y a des mécanismes qui font qu’à chaque fois qu’on aide, les revendeurs répercutent sur les prix ce que l’on donne aux Français. C’est bon de revenir sur l’ensemble de ces dispositifs et de compléter la loi Egalim de façon à ce qu’il n’y ait pas de bénéfices indus. »