Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, prépare l'entrée en vigueur du prélèvement à la source dès l'an prochain, en adressant une lettre aux contribuables pour tenter de les rassurer et éviter que cette mesure n'ait un impact sur la consommation.
"A partir de janvier 2019 (...), vous paierez votre impôt au fil des revenus perçus, et l'impôt s'adaptera chaque mois au montant de revenu versé", affirme le ministre dans la lettre que les contribuables recevront par courrier dans les prochains jours et par email à la rentrée.
"Cette réforme de modernisation de l'impôt et de simplification ne changera en rien le montant total de votre impôt", a affirmé M. Darmanin, qui joint son courrier aux avis d'imposition qui commenceront à parvenir aux contribuables à partir de la semaine prochaine.
Selon son entourage, il s'agit "d'une communication forte, massive, directe et simple", qui rappelle aux Français qu'ils paient aujourd'hui leurs impôts "de manière décalée", soit un an après la perception de leurs revenus, et que le prélèvement à la source permettra de le faire au moment où ils les toucheront.
Cet "exercice de pédagogie" intervient à un moment où des députés de l'opposition mettent en garde le gouvernement sur les conséquences que pourrait avoir l'entrée en vigueur du prélèvement à la source sur la consommation, et donc la croissance.
"Ce n'est pas neutre en termes de trésorerie" pour les ménages, a expliqué à l'AFP le député centriste Charles de Courson.
"Beaucoup de gens gèrent leur budget mois par mois, pas sur l'année", a-t-il ajouté, rappelant que la hausse de la CSG et des taxes sur les carburants, couplées au rebond du prix du pétrole, ont contribué au ralentissement de la croissance en début de cette année,
"On leur a dit et redit: vous allez avoir le même phénomène en janvier suite au prélèvement à la source", a assuré M. de Courson.
Présenté par M. Darmanin comme "la plus grande réforme fiscale depuis la création de l'impôt sur le revenu", le prélèvement à la source consiste à collecter l'impôt sur le revenu lors du versement du salaire, et non plus un an après comme actuellement.
Début juillet, le gouvernement a toutefois reporté à 2020 l'entrée en vigueur de cette mesure pour les salariés des particuliers-employeurs, afin d'ajuster la réforme en raison du retard pris par le système de déclaration.
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