La composition du gouvernement de Michel Barnier se fait attendre et la question d’une éventuelle hausse d’impôt, comme le casting, cristallisent les tensions. Le premier ministre a annulé au dernier moment une rencontre avec Gabriel Attal. Au sein de Renaissance, on met en garde Michel Barnier sur la tentation d’une politique trop éloignée du bloc central.
Premier conseil des ministres après le remaniement : un gouvernement de « combat » qui se veut « efficace »
Par Chloé Rouveyrolles
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« Il reste un peu moins de deux ans avant la fin de ce quinquennat, et du premier au dernier jour nous serons pleinement à notre tâche », a déclaré Gabriel Attal, en introduction de son premier compte rendu du conseil des ministres.
Le conseil des ministres a duré environ deux heures, et était organisé pour la première fois à salle des fêtes de Élysée, pour permettre à tous de siéger dans le respect de la distanciation sociale.
Les annonces
Gabriel Attal a d’abord évoqué un « gouvernement de combat » pour « se battre », en particulier pour l’emploi et contre la crise sanitaire. Il a promis une « accélération » et des changements, qui seront perceptibles « dès cet été. »
Il a précisé à propos du remaniement que les personnes nommées ont été choisies car elles « peuvent avancer tout de suite, très vite. »
Côté calendrier, le porte-parole a évoqué un discours de politique générale du Premier ministre Castex « la semaine prochaine » ; la convocation d’un séminaire gouvernemental dès samedi ; et des annonces « prochainement » de « secrétaires d’État » qui travailleront sur des « missions prioritaires. »
Concernant les conclusions du Ségur de la Santé, très attendues après la forte mobilisation du secteur de la santé pour faire face à l’épidémie de Covid-19, Gabriel Attal a dit qu’elles « pourraient intervenir avant la fin de la semaine. »
Sur le fond, Gabriel Attal a listé quatre axes : la reconstruction du pays (« sociale, environnementale, économique »), le patriotisme républicain (« la République a manqué à ses promesses », la police et la justice sont « attaquées »), la concertation autour des décisions du gouvernement (« associer plus largement les élus, les forces vives de notre pays »), et l’attachement à l’Europe (qui doit être « un relais » pour « accélérer » les politiques lancées par le gouvernement).
Enfin, il a répété qu’il y aurait des annonces concernant un « changement profond de méthodes » souhaité par le président de la République.
Selon lui, Jean Castex « veut qu’on associe les territoires » car c’est « un enjeu d’efficacité. »
« Ça c’est bien passé »
Pour ce premier exercice du compte rendu du conseil des ministres, Gabriel Attal, nommé porte-parole du gouvernement la veille, a estimé que « pour [lui], ça s’est bien passé ».
Celui qui était encore récemment auprès de Jean-Michel Blanquer, comme secrétaire d’État, s’est présenté comme abordant les échanges avec la presse « de manière tout à fait confiante. »
Semblant se prémunir contre d’éventuels reproches adressés à sa prédécesseure Sibeth Ndiaye partie pour « raisons personnelles », Gabriel Attal a insisté sur sa bonne volonté et a déclaré qu’il jugeait sa nouvelle sa mission était « essentielle à la démocratie. »
Ce benjamin du gouvernement, âgé de 31 ans, a lancé à l’auditoire, en souriant, un étonnant : « À la semaine prochaine, je crois que c’est comme ça qu’on dit ! »
Mobilisation féministe
Un groupe de militantes du mouvement international de défense des droits de la femme Femen a manifesté pendant le conseil, à proximité du Palais de l’Elysée.
Dans un communiqué, l’organisation dit « exprimer ses sincères condoléances à la République française, après la nomination des nouveaux membres du gouvernement » et cite Gérald Darmanin (« accusé d’abus de faiblesses et de viol ») et Eric Dupond-Moretti (« opposé au mouvement #MeToo »).
Interrogé par les journalistes sur la nomination de ces deux ministres, Gabriel Attal a dit que « chacun peut répondre [par lui-même] » et a appelé au respect de « la présomption d’innocence. »