Paris: Emmanuel Macron ceremonie 80e anniversaire Liberation de Paris
Le President de la Republique Emmanuel Macron a preside, le 25 aout 2024, la ceremonie militaire du 80e anniversaire de la Liberation de Paris, Place Denfert Rochereau dans le 14e arrondissement de Paris, en presence de la maire de Paris Anne Hidalgo. Paris, FRANCE - 25/08/2024 On August 25, 2024, French President Emmanuel Macron presided over the military ceremony marking the 80th anniversary of the Liberation of Paris at Place Denfert Rochereau in the 14th arrondissement of Paris, in the presence of the Mayor of Paris Anne Hidalgo. Paris, FRANCE - 08/25/2024//04HARSIN_MACRON80EANNIVLIBERATIONPARIS016/Credit:ISA HARSIN/SIPA/2408252313

Premier ministre : Emmanuel Macron reprend les consultations et mise sur la division des autres formations politiques 

Après l’échec de la première vague de consultations, l’Elysée a annoncé hier dans un communiqué qu’Emmanuel Macron ne nommerait pas Lucie Castets Première ministre et lance une nouvelle phase de discussions. La gauche a fait savoir qu’elle ne participerait pas à ces consultations.
Henri Clavier

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« Les échanges avec le groupe LIOT et les partis EPR, Modem, Horizons, les Radicaux et UDI ont dessiné des voies de coalition et de travail commun possibles entre différentes sensibilités politiques », affirme le communiqué de l’Elysée publié lundi 26 août. Le document insiste également sur l’impossibilité pour un gouvernement du Nouveau Front Populaire de durer, les autres groupes parlementaires ayant assuré le Président de la République qu’il voterait immédiatement une motion de censure en cas de nomination de Lucie Castets à Matignon.  

Si La France insoumise (LFI), considérée comme un point de blocage, est exclue des négociations, les socialistes, les écologistes et les communistes sont toujours conviés. Néanmoins, ces derniers n’ont pas donné suite, la cheffe des écologistes Marine Tondelier n’a d’ailleurs pas hésité à parler de « dérive illibérale » de la part du chef de l’Etat, tandis qu’Olivier Faure (PS) a évoqué une « parodie de démocratie ». Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, a également fait savoir que son parti allait déposer une motion de destitution du Président de la République. Dans le camp présidentiel, on affirme à l’inverse que cette nouvelle phase de consultations est nécessaire pour dépasser les blocages qui persistent.  

Un nouveau tour de table décrié par la gauche  

« L’idée c’est de faire le constat officiel qu’il n’y a pas de majorité même relative et que la seule majorité qui existe pour l’instant serait pour censurer un gouvernement du Nouveau Front Populaire, donc il est de la responsabilité du Président de la République de nommer une personnalité qui n’aura pas une majorité contre lui », résume le sénateur Renaissance Xavier Iacovelli. En refusant de nommer Lucie Castets au nom de la « stabilité institutionnelle » découlant de son rôle de garant des institutions, Emmanuel Macron se rend coupable d’un « déni de démocratie » selon la gauche. « C’est sans précédent de voir un Président qui ne nomme pas la force qui est arrivée en tête des élections. Personne n’a fait autant d’ouvertures que Lucie Castets et les différentes composantes du NFP », estime le sénateur socialiste Alexandre Ouizille. Un sentiment partagé à gauche tandis que le bloc central pointe l’entêtement du NFP à vouloir faire appliquer son programme. 

Dans le cadre de cette nouvelle phase, le chef de l’Etat a reçu les représentants du groupe Liot (Libertés indépendants territoires et Outre-mer) à l’Elysée ce mardi midi. Ce groupe hétéroclite de 21 députés qui regroupe des membres de l’UDI de divers gauche et des députés ultramarins avait fait savoir vendredi au chef de l’Etat qu’ils étaient prêts à rentrer dans une logique de coalition à l’Assemblée. La Droite Républicaine doit, selon les informations de France Télévision, être reçue demain à l’Elysée.  

La Droite Républicaine campe sur ses positions 

Pour l’instant, la position de La Droite Républicaine n’a pas évolué et Laurent Wauquiez refuse toujours de participer à une coalition. « Nous avons pris nos responsabilités en disant exactement ce sur quoi nous étions prêts à travailler avec notre pacte législatif, nous refusons de participer à une coalition mais si on trouve une majorité pour voter ce que l’on souhaite, on ne fera pas la fine bouche », assure le sénateur Laurent Duplomb (LR). Néanmoins, le bloc central mise sur une absence de censure systématique de la part du groupe LR et potentiellement sur le soutien d’une partie de LR qui ne serait pas hostile à une coalition. « Si le seul but de LR est de semer le chaos et de ne pas s’intéresser au sort du pays ce n’est pas sérieux, beaucoup de parlementaires ne sont pas sur cette ligne », assure François Patriat, président du groupe Renaissance au Sénat. L’hypothèse d’une nomination d’un membre de LR pour s’assurer le soutien du parti semble en revanche s’éloigner estime Laurent Duplomb : « Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau et Annie Genevard ont clairement dit stop aux débauchages ».  

Le PS prêt à soutenir un autre gouvernement que celui du NFP ?  

Le camp présidentiel tente également de diviser à gauche et presse le parti socialiste d’adopter une nouvelle position. Si le Parti socialiste se réunit aujourd’hui en Bureau national pour trancher sa position par rapport au NFP et LFI, cela ne signifie pas pour autant que le parti à la rose est prêt à soutenir un gouvernement dont la composition dépasserait les rangs de la gauche. « Il y a des sensibilités différentes au Parti socialiste mais pas sur ce point », affirme Alexandre Ouizille, soutien de la ligne défendue par Olivier Faure. Un point de vue partagé par Colombe Brossel, sénatrice socialiste de Paris et proche d’Anne Hidalgo, qui assure « qu’il n’y a pas eu de positions différentes sur la réaction du Parti socialiste au communiqué de l’Elysée ». En interne, la principale opposante d’Olivier Faure, Hélène Geoffroy, souhaite reprendre les discussions avec le chef de l’Etat.  

Dans le camp présidentiel, on estime que le refus d’une nomination de Lucie Castets à Matignon pousse le parti à revoir sa participation au NFP. « Je souhaite que les socialistes bougent, Olivier Faure est isolé », avance Xavier Iacovelli. « Je crois que la position d’Olivier Faure est personnelle », abonde François Patriat.  

« J’ai des parlementaires qui me disent qu’ils ne censureraient pas un représentant de la gauche comme Bernard Cazeneuve ou Karim Bouamrane »  

Pour forcer la main d’une partie des députés PS ou pour accentuer les fractures, le Président de la République pourrait être tenté de nommer un socialiste ou un ex-socialiste à Matignon. Le nom de Bernard Cazeneuve a plusieurs fois été évoqué durant l’été mais le principal intéressé a expliqué ne pas avoir eu de contacts avec Emmanuel Macron. « Je crois toujours à l’hypothèse Bernard Cazeneuve, il n’aurait peut-être pas le soutien de tous les groupes de gauche, mais je ne vois pas le PS voter la censure contre un gouvernement qu’il dirigerait », rapporte Xavier Iacovelli. « J’ai des parlementaires qui me disent qu’ils ne censureraient pas un représentant de la gauche comme Bernard Cazeneuve ou Karim Bouamrane », confirme François Patriat. Un profil identifié au centre-gauche contraindrait le PS à une prise de position claire.  

Le risque d’une impasse en fin de semaine 

Alors qu’Olivier Faure refuse de participer à un nouveau tour de table, l’opération séduction pourrait être difficile à concrétiser. Selon Xavier Iacovelli, les consultations devraient « se finir jeudi avec une fenêtre de tir pour une nomination en début de semaine prochaine ». En cas d’échec des consultations, Emmanuel Macron pourrait élargir et solliciter une personnalité extérieure. « Si nous n’avons pas de solutions, il faudra chercher dans la société civile », anticipe François Patriat. 

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