Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
Premier ministre : qui pour succéder à Michel Barnier à Matignon ?
Par Simon Barbarit
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Cette fois-ci pas de trêve olympique qui tienne, le chef de l’Etat va devoir nommer rapidement le successeur de Michel Barnier dont le gouvernement a été largement censuré hier soir. Au moins une certitude pour aujourd’hui. Michel Barnier ne sera pas nommé de nouveau chef du gouvernement. « Qu’est-ce que cela (aurait) comme sens ? », avait-il balayé lors du 20 heures de TF1 et France 2.
Quelles options s’offrent désormais à Emmanuel Macron qui s’exprimera ce soir à 20 heures ? Le Président peut, d’abord, choisir de reconduire « le socle commun » entre macronistes et LR, misant sur le fait que le RN ne pourra se permettre de multiplier les votes de censure, sous peine d’être accusé par une partie de son électorat d’être responsable de l’instabilité.
Sébastien Lecornu
Parmi les noms qui circulent si cette option était privilégiée, celui de Sébastien Lecornu, ministre des Armés, revient de nouveau. C’est un fidèle d’Emmanuel Macron, membre de tous les gouvernements depuis 2017. Il a l’avantage de pouvoir ménager, au moins pendant un temps, le Rassemblement national. Selon les informations de Libération, il avait rencontré au printemps dernier, lors d’un dîner, la cheffe de file du parti d’extrême droite en compagnie de Thierry Solère, conseiller politique à l’Elysée.
François Bayrou
L’option François Bayrou tourne également ces derniers jours. Allié de la première heure d’Emmanuel Macron, le président du Modem pourrait avoir la capacité de trouver des soutiens au sein de la gauche sociale démocrate. Il a été relaxé en janvier dans une affaire de détournement de fonds via des assistants parlementaires européens, une affaire semblable à celle qui menace Marine Le Pen d’une peine d’inéligibilité. Il avait, d’ailleurs, jugé sévèrement les réquisitions visant la présidente du groupe RN, de quoi permettre, pendant un temps, un pacte de non d’agression en provenance des bancs d’extrême droite.
Bruno Retailleau
L’actuel ministre de l’Intérieur a fait acte de candidature. Ces trois derniers mois, le Vendéen a occupé son portefeuille en affichant son volontarisme contre l’immigration illégale ou encore le narcotrafic. S’il a soutenu avec Michel Barnier, un plan massif de réduction de la dépense publique, sa position très droitière sur les questions régalienne rendrait plus délicate le vote d’une motion de censure par le RN.
François Baroin
C’est un peu l’Arlésienne à chaque remaniement. Le maire de Troyes, ancien président de l’Association des maires de France, qui a exercé des mandats de députés, de sénateurs et a occupé le poste de ministre du Budget et des Comptes publics, est également cité. Malgré le départ d’Éric Ciotti des Républicains, il a gardé de bonnes relations avec le patron des députés UDR. « C’est un homme de consensus, qui a des liens avec les syndicats, les partis politiques », soutenait Roger Karoutchi, le sénateur LR des Hauts de Seine, à Public Sénat, ces derniers jours.
Emmanuel Macron peut aussi faire le choix d’élargir sa majorité très relative, par une coalition gouvernementale qui s’étendrait sur la gauche. Même si la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot a annoncé qu’elle censurerait « bien sûr » tout Premier ministre qui n’est pas issu du Nouveau Front populaire. Depuis quelques jours, dans les couloirs du Parlement et des partis, l’idée d’un pacte de non-censure qui irait du PS au LR, en passant par l’ex-majorité présidentielle, fait son chemin. Elle vient du Parti socialiste, ou plus précisément du président du groupe PS de l’Assemblée nationale, Boris Vallaud qui a proposé « à tous les présidents de groupes de l’Assemblée et du Sénat, de l’arc républicain, de poser la question des conditions d’une non-censure »
Bernard Cazeneuve
L’ancien ministre de l’Intérieur ne fait plus partie du PS après l’accord passé avec LFI en 2022. Il incarne « la gauche de gouvernement » et était cité parmi les favoris à Matignon cet été. Il aurait l’avantage de « cornériser » LFI au sein de l’Assemblée nationale tout en pouvant obtenir le soutien du centre et de la droite modérée. Toutefois, Olivier Faure, le Premier secrétaire socialiste, a jugé paradoxal de nommer l’ancien socialiste « au nom d’une victoire, celle du NFP, à laquelle il n’a pas voulu contribuer ».
Laurent Berger
L’ancien patron de la CFDT avait été sollicité à gauche notamment, par Raphaël Glucksmann, pour revêtir les habits d’homme providentiel après la dissolution. L’intéressé avait déclaré au Monde que « le nom de la personnalité qui ira à Matignon est le cadet de (s) es soucis, aujourd’hui », soulignant que « la première urgence, c’est d’éviter le Rassemblement national ».
François Villeroy de Galhau
Sans accord de « non-censure » du côté de la gauche, le chef de l’Etat pourrait être tenté par un gouvernement « technique ». Le nom du gouverneur de la banque de France revient parmi les profils, qui sur le papier, pourraient correspondre. Cet été, l’intéressé avait décliné estimant qu’il « se ferait broyer dans l’arène de l’Assemblée nationale, notamment face aux hurlements des Insoumis », selon un proche, cité dans le Figaro.
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