L'université n'échappe pas aux tendances nationales de la campagne présidentielle: le Front national et En Marche!, qui s'implantent depuis des...
Premiers pas du FN et d’En Marche! à l’université, au nez des partis traditionnels
L'université n'échappe pas aux tendances nationales de la campagne présidentielle: le Front national et En Marche!, qui s'implantent depuis des...
Par Ambre TOSUNOGLU et Antoine MAIGNAN
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Publié le
L'université n'échappe pas aux tendances nationales de la campagne présidentielle: le Front national et En Marche!, qui s'implantent depuis des mois sur plusieurs campus, bousculent les étudiants socialistes et républicains, pourtant rompus au militantisme.
"Mon cahier des charges est simple", explique à l'AFP Daniel Auguste, président du collectif Marianne - syndicat étudiant proche du Front national (FN) -, "nous devons être présents sur toutes les universités d'ici septembre".
"On n'arrête pas de recruter", répond presque en écho Emma Ettlinger, l'une des coordinatrices du mouvement des Jeunes avec Macron, revendiquant en deux ans d'existence 18.000 adhérents et une présence dans une cinquantaine d'universités sur les quelque 70 que compte la France.
L'entrée de Sciences Po à Paris, le 15 janvier 2009
AFP/Archives
"L'idée proposée au départ à Marine Le Pen, c'était de s'implanter à Sciences Po", se souvient Davy Rodriguez, membre de la direction du Front national jeunesse (FNJ). En septembre 2015, le défi relevait presque de la provocation dans cette fabrique des élites politiques, mais aujourd'hui, le FNJ compte "plus d'une vingtaine d'adhérents, dont une dizaine de militants", annonce fièrement le jeune homme.
Qu'importe si chacun de leurs événements est mouvementé - comme en novembre où des étudiants avaient empêché la venue du numéro 2 du FN Florian Philippot -, ses membres veulent poursuivre leurs implantations après celles assurées dans les universités d'Assas à Paris, de Bordeaux, Nice, Grenoble, Avignon...
"A chaque fois que des militants FN sont venus débattre en amphi, ils ont convaincu beaucoup de monde", concède Alexandre Hennion, secrétaire général des Républicains Sciences Po. "Ils ont de bons arguments et ils touchent les gens directement au coeur."
Ils "nous obligent à affiner notre discours, contrer leurs arguments et en avoir de nouveaux", abonde Julie Vincent, présidente du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) dans l'école de la rue Saint-Guillaume.
Pour David Colon, professeur d'histoire à Sciences Po, cette arrivée de militants d'extrême droite remonte à près de 30 ans, mais "ce qui est nouveau, c'est le profil des militants et les modes d'action qui en ont fait des gens fréquentables".
"Il y a 20 ans, l'extrême droite venait dans les bastions de gauche avec une batte de baseball. Aujourd'hui, ses militants ont une bonne bouille, parlent bien, et ont trouvé une place," parmi des étudiants pourtant réputés hermétiques aux idées d'extrême droite.
- 'Peu d'expérience' -
Les raisons de cette adhésion ? Une "droitisation des esprits", une "anxiété" dans un monde où le taux de chômage des jeunes est élevé, et "un côté opportuniste" pour des jeunes qui se frayent plus facilement une carrière au FN, répond David Colon.
Un argument aussi valable pour les militants d'En Marche!, selon Alexandre Hennion des Républicains Sciences Po: "Les jeunes savent qu'en rejoignant ce mouvement, ils accèderont à des postes importants plus vite, alors que chez nous, tu peux militer depuis quinze ans et n'avoir toujours aucune responsabilité", pointe le jeune homme.
Pour Julie Vincent, FN ou En Marche! n'attirent les curieux que "parce qu'ils représentent quelque chose de nouveau au niveau national", mais n'ont ni "une présence extravagante sur le terrain", ni "des méthodes d'action innovantes".
Les militants d'En Marche! "ne se basent que sur la dynamique du mouvement national alors que nous avons toute une dynamique étudiante avec nous depuis longtemps", ajoute Sam Alanbari, président des Républicains Assas. Selon lui, "leur connaissance du programme est faible, ils n'ont pas d'histoire, pas de doctrine, et peu d'expérience du militantisme".
"On essaie de créer un esprit à part dans l’histoire des mouvements de jeunesse, proposer une alternative plus optimiste et ne pas figurer comme un +MJS bis+", se défend Emma Ettlinger pour les macronistes, concédant qu'"il y a beaucoup de jeunes recrues qu'il faut accompagner".
Samuel Devaux, étudiant en Master à la Sorbonne, fait partie de ceux-là: il ne s'était jamais engagé avant l'arrivée d'Emmanuel Macron. Mais comme un militant historique et malgré l'heure matinale, il quadrille, tracts d'En Marche! en mains, les entrées de l'université avec deux amis. "Je crois que cela plaît aux étudiants de sortir du cadre traditionnel grâce à nous", s'enthousiasme-t-il, ravi de militer "sur les terres de la gauche et de l'extrême gauche".
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