Présidence de la commission des Finances : Julien Bayou et les écologistes soutiendront la candidature d’Éric Coquerel (LFI)

Présidence de la commission des Finances : Julien Bayou et les écologistes soutiendront la candidature d’Éric Coquerel (LFI)

Invité de l’émission Extralocal, Julien Bayou est revenu sur l’épineux sujet de la présidence de la commission des Finances sous la prochaine législature. Le député écologiste de Paris estime que le poste reviendra à la Nupes et « évidemment » à LFI, en évoquant le nom d’Éric Coquerel, plutôt que celui de Valérie Rabault.
Louis Mollier-Sabet

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On n’a rarement autant parlé de la commission des Finances. Il faut dire que d’habitude, l’équation est plus évidente : le règlement de l’Assemblée nationale établit clairement que la présidence de la commission des Finances revient à un député appartenant à un groupe qui se déclare d’opposition. Dans l’Ancien monde, cela suffisait à décider qu’elle revenait au parti de gouvernement qui n’était pas au pouvoir, puisque celui-ci dominait très largement l’opposition. En 2017, avec plus de 100 députés contre une petite trentaine pour les socialistes, LR avait tout naturellement nommé Éric Woerth – depuis passé dans la majorité présidentielle – à ce poste. Mais depuis le résultat des dernières élections législatives, l’équation n’est plus aussi claire : la Nupes, première force politique d’opposition à l’Assemblée, mais divisée en groupes LFI, PS, EELV et PCF, et le RN, premier groupe d’opposition au sens strict, se disputent la présidence de cette prestigieuse commission.

>> Pour en savoir plus : Présidence de la commission des Finances : RN ou Nupes ? Gérard Larcher a tranché. La gauche crie au « front antirépublicain »

« La commission des Finances ne revient pas au groupe le plus important », corrige d’emblée Julien Bayou quand on l’interroge sur les prétentions du Rassemblement national à ce sujet, en renvoyant au règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Mais alors, que fait-il de l’esprit des institutions, duquel se revendiquait la Nupes dans l’entre-deux-tours, quand personne n’imaginait que le Rassemblement national pourrait envoyer 89 députés à l’Assemblé ? « Nous sommes le groupe le plus important, et c’est nous qui aurons le plus de commissaires à la commission des Finances. Le fait d’avoir un groupe unique était une fausse bonne idée, avec plusieurs groupes on a plus de temps de parole, plus de moyens », explique le député de Paris.

Éric Coquerel plutôt que Valérie Rabault pour les écologistes

Julien Bayou retourne d’ailleurs la question : « Est-ce que LR va faciliter l’accession d’un député RN à la tête de la commission des Finances ? » Cela ne devrait pas être le cas, si, comme l’a annoncé Élisabeth Borne, les députés Ensemble de la commission des Finances respectent l’usage et ne prennent pas part à l’élection du président. Ce serait alors bien les commissaires de la Nupes – en majorité dans l’opposition s’ils se mettent d’accord – qui choisiront le président ou la présidente de la commission des Finances lors de son élection jeudi prochain. À cet égard, deux noms ont émergé : celui de Valérie Rabault (PS), qui représente un choix de compromis avec la majorité présidentielle, et Éric Coquerel (LFI). Au nom du groupe écologiste qu’il copréside, Julien Bayou affirme que « pour nous c’est évident que c’est le candidat porté par LFI », en évoquant le nom d’Éric Coquerel, « un député bosseur, déterminé et qui pourra travailler contre l’évasion fiscale, parce que les grands groupes ne payent pas leurs impôts en France. »

Le choix de la Nupes semble donc clair, mais les LR pourraient voter pour le candidat du Rassemblement national, Gérard Larcher ayant estimé qu’un tel choix serait dans l’esprit des institutions. Le secrétaire national d’EELV poursuit et met en garde Emmanuel Macron : « Attention à ne pas mettre un signe égal entre des opposants et des adversaires de la République. Comment je peux être républicain quand, au 2nd tour de l’élection présidentielle, je vote pour vous, et je suis anti-républicain quand on a l’outrecuidance de se présenter contre vos troupes. Quand il a dit qu’aucune voix ne devait manquer à la République, c’était une insulte à toute la gauche et les écologistes qui ont fait deux fois son élection. C’est une faute morale. »

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