Gérard Larcher, le président du Sénat, a appelé jeudi "à un vrai débat" entre les trois candidats à la présidence LR, en affirmant "se sentir à l'aise", y compris avec Laurent Wauquiez, "à la condition que soit respectés un certain nombre de principes", notamment une digue avec l'extrême droite.
Interrogé dans l'émission "L'épreuve de vérité" (Public Sénat/AFP/Radio classique/Les Echos) sur les propos de M. Wauquiez lors d'un meeting mercredi soir, au cours duquel il fustigeait "l'Europe passoire", Gérard Larcher a estimé que le favori pour la présidence de LR "avait raison". "Oui, il faut que Frontex (l'agence européenne pour la gestion des frontières, ndlr) fonctionne mieux", a-t-il ajouté.
Lors de ce meeting à Mandelieu-La-Napoule (Alpes maritimes), Laurent Wauquiez avait encore appelé à "une Europe puissante qui défend ses frontières" et non à "une Europe passive qui assiste aux vagues migratoires au-delà de la raison".
"Aucun de ces mots ne me choque", a affirmé M. Larcher, qui n'avait parrainé aucun candidat à la présidence de LR, et qui refuse de dire sur qui son suffrage se portera.
Interrogé sur les "constructifs", les pro-Marcon de son parti en voie d'exclusion, Gérard Larcher a considéré que "la séparation politique" devait être "actée".
"C’est pas un drame, une séparation politique. Mais en politique, seuls les actes comptent", a-t-il souligné, en rappelant que Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics visé par la procédure d'exclusion, s'était présenté sur liste LREM lors des sénatoriales, contre celle investie par LR.
Dans un sondage OpinionWay pour "L'épreuve de vérité", 55% des sympathisants LR se prononcent pour l'exclusion, alors qu'une minorité de 48% y est seulement favorable chez l'ensemble des Français.
"Je le considère aussi pour M. Billan, qui s'est totalement séparé de notre famille politique", a ajouté le président du Sénat, en visant cette fois le président de Sens commun, émanation de La Manif pour tous chez LR, qui avait appelé à une plate-forme avec Marion Maréchal-Le Pen.
"Christophe Billan n'appartient pas pour moi aux valeurs qui sont les miennes. Pour moi, il s'est séparé d'une famille politique. Je ne parle pas de Sens commun, mais de son président. On ne peut pas avoir la double appartenance dès qu'on franchi cette barrière de l’extrême droite", a ajouté Gérard Larcher.