Bruno Retailleau réclame des garanties afin de sécuriser le scrutin pour la présidence de LR. Dans un courrier adressé à Annie Genevard, la présidente par intérim du parti, le sénateur appelle « à étudier très rapidement […] toute nouvelle mesure qui viendrait renforcer la sécurité et donc la légitimité du second tour », qui va s’ouvrir samedi, et qui l’oppose au député Éric Ciotti, arrivé en tête le week-end dernier (42,73 % des suffrages, contre 34,45 %). Depuis quelques jours, des inquiétudes sur des failles dans le système électoral interne des Républicains viennent bousculer la dernière ligne droite de la campagne.
Dans un article paru le 4 décembre, Le Journal du Dimanche assure avoir réussi à inscrire deux chattes, Kalli et Zizou, pour participer au scrutin. Ce mercredi, c’est le journal Libération qui évoque des pratiques clientélistes, relatant dans une longue enquête la mise en place d’un système d’adhésions dans les Alpes-Maritimes, le fief d’Éric Ciotti. Ainsi, parmi les pensionnaires d’une résidence pour personne âgées du Cannet, plusieurs adhérents LR se seraient vus réclamer par des agents municipaux en charge de l’établissement leurs identifiants reçus par courrier pour voter.
« Sans préjuger de la véracité des faits, cet élément est en effet de nature, à tout le moins, à jeter de nouveau la suspicion sur la fiabilité de notre système de votation interne », écrit Bruno Retailleau. Invitée ce vendredi de l’émission « Extra Local », sur Public Sénat, Annie Genevard a voulu « dénoncer avec la plus extrême vigueur une série d’articles malveillants ».
Trois niveaux de sécurité
« Je préside le parti et je suis en charge de la bonne marche des choses. On a choisi avec notre prestataire le niveau le plus sécurisé, c’est-à-dire le niveau 3 de la Cnil », explique la députée du Doubs. « Pour toute personne qui vote, il faut un numéro d’adhérent, un identifiant reçu par la poste, renseigner des données personnelles. Nous avons l’adresse postale, le mail ou encore le téléphone portable. Ces trois niveaux de sécurité pour voter, c’est le plus haut niveau de sécurité qui soit ! », a-t-elle défendu. « Chaque semaine, j’ai eu une réunion avec les représentants des candidats, qui n’ont rien trouvé à redire sur les procédures mises en place pour voter. »
« Tout ce qui est allégué est contesté par les intéressés »
Pointant du doigt l’article du JDD, elle accuse son auteure d’avoir mis en place une « escroquerie ». « Quand vous adhérez à un parti politique, en tout cas au nôtre, vous devez déclarer sur l’honneur que vous êtes une personne physique. Cette journaliste a frauduleusement déclaré sur l’honneur deux noms fictifs. Elle a commis une escroquerie », assure Annie Genevard.
Pour ce qui est des faits relatés par Libération : « J’imagine que les responsables de la fédération des Alpes-Maritimes répondront le moment venu », balaye-t-elle. « Les journalistes qui sont venus sur place ont été très intrusifs, très insistants, très déstabilisants, notamment auprès des adhérents âgés », s’agace notre invitée. « En ce qui concerne les employés de mairie, tout ce qui est allégué est contesté par les intéressés », ajoute-t-elle.
Le second tour de l’élection à la présidence des Républicains se tient à partir de samedi 18 heures, jusqu’à dimanche, 18 heures. 91 109 adhérents sont appelés à voter. Les résultats seront annoncés dans la foulée par Annie Genevard, depuis le siège de la rue de Vaugirard.