Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
Présidentielle 2017 : Delevoye, Aliot, invités de l’Epreuve de vérité
Par Public Sénat
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Jean-Paul Delevoye
Jean-Paul Delevoye, président de la Commission nationale d'investiture d’En Marche ! a déclaré que la quasi-totalité des candidats investis pour les législatives était choisie : « Nous sommes à plus de 500 circonscriptions qui ont été étudiées ». Pour participer à la future majorité que souhaite incarner Emmanuel Macron, tout candidat doit adhérer au mouvement En Marche ! C’est la base pour Jean-Paul Delevoye qui s’adresse directement aux politiques intéressés : « Nous disons, c’est votre choix et vous en assumez les conséquences. Nous proposons un projet présidentiel, incarné par un président. Si vous décidez de le soutenir, vous adhérez à En Marche ! (…) Si vous décidez de restez dans vos appareils politiques (…), nous mettrons un candidat en face de vous ». Et lorsque Marine Le Pen affirme que ce sera du « recyclage » de socialistes, l’ancien ministre chiraquien balaye la critique en estimant qu’il ne s’agit que d’« un cliché » : « Nous ne demandons à personne de renier son passé. Mais nous demandons également de ne pas en être prisonnier » ajoute-il.
Pour Jean-Paul Delevoye, Emmanuel Macron « a une méthode et une cohérence » : « Il a fixé un cap (…) et a proposé un programme qui rassemble et la droite et la gauche ». Et l’idée de gouverner par ordonnance dès cet été, comme cela a été dit, et beaucoup critiqué à droite comme à gauche, ne pose aucun problème à l’ancien médiateur de la République : « Il y a une urgence dans les six mois à faire en sorte que très rapidement nous puissions créer un choc permettant d’enclencher une machine permettant de redonner une confiance ».
Comme Xavier Bertrand, le président (LR) des Hauts de France, Jean-Paul Delevoye souhaite qu’Emmanuel Macron « parle à la France populaire » : « Notre pays est en train de se fragmenter, de se déchirer (…) Le besoin est d’apaiser et de rassembler ».
Alors que deux tiers des militants de la France insoumise ont choisi l’abstention ou le vote blanc, lors d’une consultation sur la conduite à avoir pour le second tour de la présidentielle, Jean-Paul Delevoye ne croie pas qu’il s’agisse d’un reflet de la société : « C’est tout à fait normal que la partie la plus mobilisée d’un électorat très radicalisé s’exprime de façon extrêmement importante ». En revanche, les mots sont plus durs en direction de Jean-Luc Mélenchon, « prisonnier d’un électorat » et qui « n’ose pas affirmer ce qu’est aujourd’hui l’intérêt de la France ».
Louis Aliot
Louis Aliot, le vice-président du Front National, a lui aussi réagi aux chiffres concernant le choix des militants de la France insoumise, consultés via Internet, dont un tiers seulement ira voter Emmanuel Macron : « C’est un électorat (…) assez logique avec lui-même ». Pour le député européen, « c’est très sain » et cela montre que les militants ne vont pas « à la soupe » en votant pour ceux qu’ils avaient critiqué avant le premier tour.
Quant à la position plutôt floue de Marine Le Pen concernant la sortie de l’euro, Louis Aliot ne s’en écarte pas non plus indiquant seulement que « le problème de l’euro n’est que l’un des problèmes de l’Europe ». En revanche, pour le vice-président du Front National, l’important est de « s’engager tout de suite dans la négociation des nouveaux traités avec l’Union européenne et les partenaires européens », l’idée étant de « refonder l’Europe ».
Interrogé sur le soutient à Emmanuel Macron, du Comité national de liaison des harkis, rassemblant 150 présidents d’associations harkies, Louis Aliot est amère : « Honte à eux. Macron est allé à Alger devant les bourreaux de leurs pères, dire que la France avait commis des crimes contre l’humanité (…) Moi je sais très bien que les harkis, le plus souvent votent pour nous ».
Pour conclure l’émission, le vice-président est revenu sur l’apparition de Jean-Marie Le Pen, au pied de la statue de Jeanne d’Arc lors du 1er mai : « Je ne comprends pas qu’un homme qui a eu cette vie politique si riche (…), qui est un patriote, un vrai, en arrive aujourd’hui à une situation qui me paraît un peu pathétique ».