Présidentielle 2022 : Christian Jacob peine à convaincre les sénateurs LR

Présidentielle 2022 : Christian Jacob peine à convaincre les sénateurs LR

Christian Jacob a rencontré les sénateurs LR ce midi lors de la réunion hebdomadaire du groupe. L’objectif ? Rassurer la majorité sénatoriale sur les prochaines échéances électorales qui arrivent à grands pas, notamment la présidentielle de 2022. Une opération séduction malheureusement manquée pour le patron des Républicains.
Public Sénat

Par Antoine Comte

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Un chef, c’est fait pour cheffer, et lui, il n’a jamais réussi à le faire ». Avec ce genre de déclarations d’un sénateur LR juste avant la rencontre entre les membres de la majorité sénatoriale de droite et Christian Jacob ce midi au Palais du Luxembourg, il n’y avait pas beaucoup de doutes que le patron du parti aurait bien du mal à convaincre ses troupes.

Au sortir de cette réunion organisée dans l’hémicycle pour garantir les gestes barrière, le moins que l’on puisse dire c’est que la prestation de Christian Jacob n’a en effet pas rassuré en vue des prochaines échéances électorales, et notamment de la présidentielle de 2022.

« Christian est un militant et quelqu’un qui fait ce qu’il peut, mais nous avons un parti qui a un canard sans tête », nous a confié un sénateur qui a assisté à la réunion aux côtés du président du Sénat.

Gérard Larcher plaide pour une stratégie de « départage » des candidats à droite pour 2022, tandis que le président du groupe Bruno Retailleau, éventuel candidat à la candidature LR pour 2022, est, lui, favorable à une primaire.

Selon nos informations, trois sénateurs ont pris la parole pour faire part de leurs inquiétudes au chef des Républicains, et l’interroger sur les solutions qu’il pourrait apporter pour que la droite retrouve des couleurs avant la présidentielle. Il s’agit de l’ancien ministre Gérard Longuet, de son collègue de l’Orne, Vincent Segouin, mais surtout de Roger Karoutchi, sénateur des Hauts de Seine.

« Roger Karoutchi a interpellé Christian Jacob pour lui demander qu’il désigne au plus vite son candidat à la présidentielle, et que l’on sache si oui ou non cela doit passer par des primaires. Je crois que Roger a tout à fait raison de s’impatienter. Il faut y aller maintenant, notamment quand on voit que les autres partis ont quasiment déjà tous leur candidat déclaré ou identifié », témoigne un sénateur LR, en regrettant que sa famille politique soit aujourd’hui « inaudible » dans le débat politique national.

Des critiques que Christian Jacob n’apprécie guère. « Avec tous les gens de talent que nous avons dans notre famille politique, pourquoi personne ne s’est présenté à la tête du parti alors ? On peut faire toutes les phrases du monde comme ça, mais moi je préfère me référer aux bons chiffres électoraux que nous avons connus ces derniers mois », nous a-t-il répondu à la sortie de cette entrevue.

Le chef du parti LR, qui considère de son côté que « la réunion s’est bien passée », a en effet insisté sur les scores réalisés par la droite lors des derniers scrutins électoraux pour défendre son bilan. « J’ai été très pragmatique, car après huit ans sans victoire, nous avons tout de même gagné 50 % des villes du pays lors des dernières municipales. On est juste le parti majoritaire en France, et on a même augmenté notre nombre d’élus au Sénat en septembre. Mais je suis d’accord que ce n’est pas suffisant et qu’il faut maintenant gagner les départementales et les régionales afin d’être en position de force en vue de la présidentielle », explique Christian Jacob, sous les yeux d’un Bruno Retailleau, totalement muet, mais vers qui tous les regards des sénateurs se sont tournés durant cette réunion houleuse.

Dans la même thématique

FRA : Parti Socialiste : Conseil National : ambiance
8min

Politique

Elections sénatoriales 2023 : derrière la « stabilité » attendue, le groupe PS déjà dans la bataille pour sa présidence

Une élection cache l’autre, au groupe PS du Sénat, où l’élection sénatoriale de dimanche va vite laisser la place à celle pour la présidence du groupe. Le PS mise pour le scrutin sur une « stabilité, avec l’espoir d’avoir peut-être deux ou trois sièges de plus », affirme Patrick Kanner, dont la présidence est contestée par Eric Kerrouche, « candidat » pour un « renouvellement des pratiques ».

Le

Présidentielle 2022 : Christian Jacob peine à convaincre les sénateurs LR
4min

Politique

Sénatoriales à Paris : la gauche unie favorite, face à une droite fracturée

Toutes les composantes de la majorité municipale d’Anne Hidalgo se sont rassemblées sur une liste commune PS-EELV-PCF pour l’élection du 24 septembre. Objectif, ravir un huitième siège sur les 12 en jeu. La droite part elle divisée, avec trois listes. Julien Bargeton tentera de sauver le seul siège Renaissance de la capitale.

Le

Paris: Conference Bruno Retailleau Salon Made in France
8min

Politique

Elections sénatoriales 2023 : le groupe LR mise sur une « stabilité », sans exclure une « petite érosion »

Le groupe LR n’anticipe pas de grands changements à l’issue du scrutin sénatorial dimanche. « J’attends que la majorité sénatoriale soit confortée », affirme Bruno Retailleau, président du groupe LR. « Nos divisions sont souvent délétères. C’est souvent ce qui nous fait perdre quelques sièges », met en garde le sénateur, qui doit faire face aussi à « l’émergence d’Horizons ».

Le