Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.
Présidentielle: à J-24 du premier tour
Par Mehdi BOUDARENE
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A 24 jours de l'élection présidentielle, Benoît Hamon dénonce à nouveau le soutien de Manuel Valls à Emmanuel Macron, François Fillon rebaptise le candidat d'En marche! et le monde rural fait passer un grand oral aux candidats.
- "Manque de cohérence"
Benoît Hamon a dénoncé la "grande faillite morale des élites" après la décision de Manuel Valls de voter pour Emmanuel Macron.
"Ce n'est pas tant le manque de loyauté à mon égard -objectivement je ne m'attendais pas à grand-chose de la part de Manuel Valls-, mais c'est l'acte qui consiste à ne pas respecter la démocratie pour combattre, quoi? un péril démocratique. J'y vois là un manque absolu de cohérence et une démonstration d'une grande faillite morale des élites politiques françaises", a fustigé le candidat du PS sur franceinfo.
Le président du groupe PS au Sénat, Didier Guillaume, proche de Manuel Valls, estime que les "socialistes" ont "vocation" à "gouverner dans une majorité avec (Emmanuel) Macron s'il est élu".
"Il faudra une majorité et les socialistes, les sociaux-démocrates, les sociaux-réformistes, devront être dans cette majorité", a-t-il expliqué.
- "Emmanuel Hollande"
"La méthode qui consiste à vouloir faire plaisir à tous les électeurs, à dire un petit mot pour les uns et un petit mot pour les autres, c'est la façon la plus ancienne et la plus vieille de faire de la politique", a dénoncé François Fillon sur RTL, en ciblant Emmanuel Macron, rebaptisé "Emmanuel Hollande". Sa proximité avec le président sortant est selon lui "symbolisée encore hier par le ralliement de Manuel Valls".
Quant à l'affaire d'emplois fictifs qui lui a valu une mise examen, ainsi qu'à sa femme Penelope, "jamais les juges ne pourront démontrer que l'emploi de mon épouse était fictif", a-t-il assuré. "La démonstration a été faite que cette accusation était fausse. Il y a un nombre de témoignages considérables. Des preuves matérielles, des témoignages", a-t-il assuré.
- Grand oral des candidats face aux agriculteurs
Sept candidats, dont Emmanuel Macron, Marine Le Pen et François Fillon, ont passé un "grand oral" devant le monde rural réuni à Brest à l'initiative du Conseil de l'agriculture française.
Le candidat des Républicains a été le plus applaudi, déclarant qu'il fallait "arrêter d'emmerder les agriculteurs" qui cumulent "les difficultés: crises sanitaires, accidents climatiques, prix extrêmement fluctuants et beaucoup trop bas pour couvrir (les) coûts".
Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan ont attaqué la Politique agricole commune (PAC) européenne, une "catastrophe" pour la candidate frontiste, un "délire administratif" pour le leader de Debout la France, tandis que Jean Lassalle a clamé sous les applaudissements qu'il était "absolument impossible de faire cohabiter l'homme et les animaux en montagne".
Emmanuel Macron s'est prononcé pour "une Europe qui fonctionne de la même manière partout". "Nous avons besoin, vous avez besoin de l'Europe, tous les projets qui vous promettent de vous séparer de l'Europe, de vivre hors de l'Europe vous mentent", a-t-il martelé.
- Les retraités s'invitent dans la campagne
De Paris à Toulouse ou Marseille, des centaines de retraités ont battu le pavé jeudi pour interpeller les candidats à la présidentielle sur la baisse de leur pouvoir d'achat et réclamer une hausse de leurs pensions qui stagnent depuis 2013.
"Il y a tant d'économies non faites aujourd'hui en France qu'on peut parfaitement cesser de faire payer toujours les mêmes, y compris les retraités", a réagi dans un communiqué la candidate du Front national, Marine Le Pen.
- Crainte des protestants
L’Église protestante unie de France (EPUdF), a dit craindre une possible "catastrophe" à l'élection présidentielle, "autour de la double tentation" de l'abstention et du vote Front national.
"Les échecs des sondages et les péripéties d'une campagne délétère empêchent tout pronostic assuré. Mais il est possible qu'une catastrophe soit en train de se nouer, autour de la double tentation de l'abstention et du discours nationaliste et xénophobe de l'extrême droite", a estimé un responsable.