À 31 jours du premier tour de l'élection présidentielle: promesses éthiques des candidats à l'exception de François Fillon, qui repasse un oral télévisé sur France 2 jeudi soir. Emmanuel Macron recueille lui le soutien d'un poids lourd du gouvernement, Jean-Yves Le Drian.
- Éthique en campagne
"L'opinion publique ne tolère plus ce qu'elle acceptait il y a 10-20 ans", a souligné jeudi le président de Transparency France, Daniel Lebègue, dont l'ONG anti-corruption suscite bien plus d'attention ces dernières années et fait état d'"une culture politique en train de changer".
Tous les prétendants à l’Élysée, à l'exception du candidat de la droite François Fillon, dont l'entourage a précisé qu'il le ferait prochainement, ont pris une série d'engagements auprès de l'ONG, allant de la publication des dépenses pendant les campagnes à la limitation des mandats dans le temps.
De son côté, François Hollande s'est félicité de la création en 2013 de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), chargée de recueillir et de contrôler les déclarations de patrimoine et d'intérêts des responsables publics, rappelant les réticences qu'avait suscité à l'époque chez de nombreux élus cette initiative, prise après le scandale Cahuzac.
Invité de "L’Émission politique" sur France 2 jeudi soir, l'ex-Premier ministre sera sans nul questionné sur le sujet.
- Le ministre de la Défense, prise de guerre de Macron
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s'apprête à annoncer son soutien à Emmanuel Macron (En Marche!). Un ralliement de poids de la part d'un proche de François Hollande. Mais avant même l'officialisation de ce ralliement, le candidat officiel du PS, Benoît Hamon, a accusé M. Le Drian de trahir le vote de la primaire initiée par le Parti, qu'il a remportée.
"Le ministre de la Défense annonce son départ chez Macron le jour où Benoît Hamon parle aux armées. C'est moche", a résumé dans un tweet l'ancienne ministre et actuelle députée du Finistère, Marylise Lebranchu.
Quant à l'ex-ministre de l’Économie, il a taclé les critiques venues de Benoît Hamon: "On ne tient pas les gens par des disciplines. On tient par de la conviction et des projets", a-t-il dit alors en visite à Avallon (Yonne) en compagnie du sénateur ex-LR Jean-Baptiste Lemoyne, ex-soutien d'Alain Juppé. Plus proche de Juppé encore, c'est l'ancien chiraquien Dominique Perben qui a donné un satisfecit appuyé aux mesures du candidat Macron en matière de justice... Philippe Douste-Blazy a, lui aussi, confirmé aussi son soutien.
- Le retour du "travailler plus pour gagner plus"
Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout La France (DLF) à la présidentielle, a présenté le chiffrage de son programme qualifié de "rupture audacieuse" avec les "politiques menées depuis 20 ans", et appelé les électeurs de François Fillon à le rejoindre.
A son QG de campagne parisien, il a défendu un programme présenté comme favorable au "pouvoir d'achat des Français". "Je veux que les Français puissent à nouveau travailler plus pour gagner plus", a aussi déclaré cet élu de l'Essonne, reprenant à son compte la formule de l'ancien président Nicolas Sarkozy durant la campagne de 2007. Il a justement assuré que "beaucoup de sarkozystes" le "rejoignent". "Je pense que les Français, en tout cas les électeurs Républicains, vont me choisir comme plan B", a-t-il ajouté.
- Grosses économies: Le Pen passe de 60 à 96 milliards d'euros
Marine Le Pen, candidate du FN à l'élection présidentielle, a annoncé tabler sur 96 milliards d'euros d'économies sur le prochain quinquennat, un chiffre qui ne correspond pas au document de cadrage économique, jusqu'ici présenté, prévoyant 60 milliards d'euros d'économies.
"Moi, j'ai des mesures d'économie pour 96 milliards. Je les ai décrites dans mon projet. Tout cela est extrêmement sérieux et sera mis en œuvre mais il faut faire des choix", a déclaré Mme Le Pen sur RMC et BFMTV jeudi matin de retour d'un déplacement au Tchad.