A 34 jours du premier tour de l'élection présidentielle, les cinq principaux candidats se retrouvent pour un débat inédit qui doit faire décoller une campagne jugée "pas au niveau" par certains élus de droite, tandis que les "petits" candidats font leur contre-programmation.
- Premier débat, vrai départ?
Cinq candidats pour un exercice inédit: Marine Le Pen, Emmanuel Macron, François Fillon, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon s'affrontent à partir de 21H00 sur TF1 et LCI.
Avant cette séquence de plus de 2H30 autour des questions des modèles de société, économique et de la place pour la France dans le monde, chacun y est allé de son conseil, voire de sa prédiction. Dans le camp Fillon, distancé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen au vu des sondages, on assurait qu'"il n'y a personne à abattre", tout en préparant des listes de critiques. Au FN, on promettait un débat "très clivant". Emmanuel Macron a déploré dimanche soir d'être "devenu la cible principale" des différents candidats.
François Hollande s'est dit "très réservé" sur l'exercice devant des proches. "Si tout est banalisé, si on +primarise+ l’élection présidentielle, on émiette et on fragmente, on met tout en équivalence".
- Grogne et contre-programmation chez les six "petits"
Privé de débat sur la première chaîne, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), qui avait tenté en vain un recours au Conseil d'Etat, a finalement choisi l'émission "Touche pas à mon poste", animée par Cyril Hanouna sur C8 et objet de maintes saisines du CSA.
Trois autres candidats à l’Élysée - Philippe Poutou (NPA), Nathalie Arthaud (LO) et Jacques Cheminade - participeront, eux, à #LAutreDebat, diffusé via Facebook live à partir de 20H30. Organisé par Explicite, ce débat de deux heures, doit être animé par des questions d'internautes.
François Asselineau (UPR) et le centriste Jean Lassalle ont aussi manifesté leur agacement d'être écartés par TF1.
- Des élus de droite dénoncent une campagne "pas au niveau"
Une vingtaine d'élus, dont les juppéistes Edouard Philippe et Benoist Apparu, déplorent que les "bonnes questions" soient absentes d'une campagne "pas au niveau" et feront à l'avenir des "propositions" de fond pour en débattre.
"Les +affaires+ et les polémiques polluent le débat; pire, elles l'empêchent. Mais, disons le franchement: même sans elles, la campagne aurait-elle été satisfaisante?", interrogent ces élus dans une tribune dans L'Opinion, dressant le constat d'une "politique" au sens large ayant "échoué" depuis des années.
- Le "frondeur" et le respect des règles
"Quand vous ne respectez pas les règles, il faut vous attendre à ce qu'on ne respecte pas les règles pour vous": message de Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, au "frondeur" Benoît Hamon devenu candidat socialiste, privé de parrainage par l'ancien Premier ministre et ex-candidat à la primaire Manuel Valls.
- La CFDT fixe ses "lignes rouges"
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a souligné dans un entretien à l'AFP que le syndicat n'avait "pas de candidat" à la présidentielle, mais alerté sur "des lignes rouges à ne pas franchir", dont la "remise en cause des syndicats", l'"attaque des fonctionnaires" ou tout "partenariat avec le Front national".
- L'ex-suppléant de Fillon convoqué
Marc Joulaud, ancien employeur de Penelope Fillon et ancien suppléant de François Fillon à l'Assemblée, a été convoqué par les juges d'instruction en vue d'une mise en examen.
"J'ai reçu une convocation en vue d'une mise en examen", a fait savoir à l'AFP l'eurodéputé sans en donner la date.
- Une étude européenne pointe un "malaise français"
La France est confrontée à un "malaise" spécifique en Europe, mêlant méfiance vis-à-vis des institutions, pessimisme face à l'avenir et rejet de la mondialisation, selon une étude européenne portant sur six pays (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Suède, Espagne et Pologne).
La France est le pays avec la plus forte défiance vis-à-vis des institutions: 71% ont une confiance faible en leur gouvernement et 65% vis-à-vis de leur Parlement.