A 55 jours du premier tour de la présidentielle, François Fillon poursuit sa contre-attaque après avoir dénoncé un climat de "quasi-guerre civile" entretenu selon lui par le gouvernement, qui riposte, tandis que Benoît Hamon et Yannick Jadot font leur premier déplacement commun.
- L'accusation du jour -
Affaibli par les affaires, distancé dans les sondages par Marine Le Pen et Emmanuel Macron, François Fillon a "accusé" dimanche soir le gouvernement de laisser "se développer dans le pays un climat de quasi-guerre civile", après des incidents visant plusieurs candidats.
Le candidat de droite à l'élection présidentielle François Fillon à Meaux, près de Paris, le 27 février 2017
POOL/AFP
Avant d'insister lundi, en déplacement à Meaux: "J'ai déjà alerté Bernard Cazeneuve plusieurs fois sur la passivité du gouvernement." "Les événements qui se sont produits à Nantes samedi et dimanche sont inacceptables", a estimé l'ancien Premier ministre, en référence aux incidents survenus autour d'un meeting de Marine Le Pen.
"Je combats le Front national de toutes mes forces, mais je ne peux pas accepter que des autocars soient pris d'assaut sur l'autoroute comme si on était au Far-West", a affirmé le candidat de la droite.
- La réponse du jour -
Bernard Cazeneuve entouré de journalistes à son arrivée au Salon de l'Agriculture le 27 février 2017 à Paris
AFP
"Solennellement" accusé, Bernard Cazeneuve a manié en retour ironie et fermeté.
"Je peux comprendre que certains candidats soient tentés de dissimuler derrière des polémiques une difficulté à faire campagne." Mais employer le terme de "quasi-guerre civile", "ça n'est tout simplement pas responsable", a rétorqué le Premier ministre depuis le Salon de l'agriculture.
- L'appel du jour -
Dans le décor du Mont-Saint-Michel, Marine Le Pen a lancé "un appel à l'unité des Français", afin de "triompher du délitement de notre communauté nationale".
Marine Le Pen en déplacement le 27 février 2017 au Mont-Saint-Michel
AFP
Le cadre était volontairement celui d'une carte postale de campagne: l'abbaye en toile de fond, ensoleillée lors d'une éclaircie. "Ici bat le coeur de la France, c'est d'ici que j'ai choisi de lancer un appel à l'unité des Français, pays en prise à un double totalitarisme, le totalitarisme islamiste et le totalitarisme mondialiste et financier", a affirmé la candidate du Front national.
- Le duo du jour -
Yannick Jadot et Benoît Hamon dans un restaurant McDonald's, le 27 février 2017 à Paris
AFP
Premier déplacement commun pour Benoît Hamon et son nouveau soutien Yannick Jadot dans un restaurant McDonald's, lieu "symbolique" à leurs yeux de la lutte sociale, pour l'environnement et contre l'évasion fiscale.
Soutenus par la CGT, les salariés de ce restaurant franchisé et de plusieurs autres du nord parisien ont déposé plainte pour évasion fiscale. Ils sont défendus par l'ancienne candidate écologiste à la présidentielle, Eva Joly. "Les choses sont organisées pour que les salariés aient peu de pouvoir" dans ce type d'enseigne franchisée où chaque restaurant ne dépasse pas le seuil autorisé pour créer un comité d'entreprise, a assuré le candidat socialiste.
- La proposition du jour -
François Fillon veut des "polices municipales armées" dans "toutes les villes de plus de 10.000 habitants", avec des "pouvoirs de police judiciaire".
"La police doit être concentrée sur ses missions fondamentales. C'est la raison pour laquelle je veux développer les polices municipales avec des moyens et des missions accrues", a affirmé le candidat de la droite et ex-chef du gouvernement.
- L'objectif du jour -
Emmanuel Macron lors d'un meeting le 25 février 2017 à Saint-Priest-Taurion
AFP/Archives
Premier ou rien : Emmanuel Macron s'est fixé comme objectif d'arriver en tête au premier tour, a déclaré le secrétaire général du mouvement En marche!, Richard Ferrand.
"Il n'est pas satisfaisant de se dire, qu'au fond, l'enjeu serait d'arriver au deuxième tour vaille que vaille. Il faut que les valeurs de la France arrivent en tête, devant Marine Le Pen", a déclaré le député socialiste du Finistère.
- Le formulaire du jour -
Pour la première fois, tous les prétendants à l'Elysée devront dévoiler leur patrimoine, qui sera rendu public au plus tard le 9 avril. Lundi, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a mis en ligne les déclarations de patrimoine, accompagnées d'un guide pratique à l'usage des candidats, leur expliquant comment déclarer biens immobiliers, mobiliers, véhicules à moteur, fonds de commerce, biens à l'étranger, etc.
Les drapeaux seront mis en berne samedi à l’occasion des funérailles du pape François. Un choix défendu par certains élus et critiqué par d’autres au nom de la laïcité. François Bayrou lui-même avait critiqué ce choix en 2005.
Plus de soixante sénateurs saisissent le conseil constitutionnel sur la proposotion de loi instaurant la parité pour les communes de moins de 1000 habitants. Selon eux, il y a un risque de déstabilisation à moins d’un an des prochaines élections municipales et d’appauvrissement du nombre de candidats.
Le voile se lève sur le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte. Présenté au Conseil des ministres lundi 21 avril 2025, le texte fait suite à la loi d'urgence pour Mayotte adoptée le 24 février 2025 après le passage du cyclone Chido en décembre 2024. Ce nouveau texte vise, entre autres, à moderniser le fonctionnement institutionnel, à lutter contre l’immigration clandestine, à refonder et à “façonner l’avenir de Mayotte”.
Vingt-trois jours de jeûne, seize villes françaises traversées : le collectif Hungry for Palestine était au Sénat le 22 avril 2025. Tous les membres du mouvement, présents au palais du Luxembourg, sont en grève de la faim depuis le 31 mars pour dénoncer l'inaction des pouvoirs publics et le non-respect du droit international dans la bande de Gaza. Le mouvement est né de l'impulsion de soignants, tous de retour de mission à Gaza.