C’est un retour spectaculaire pour Donald Trump qui peut compter, à l’heure où nous écrivons ces lignes, sur 267 grands électeurs, sur les 270 nécessaires pour gagner l’élection présidentielle. Les Républicains sont également de nouveau majoritaires au Sénat et pourraient conserver leur majorité à la Chambre des représentants.
Dans la matinale de Public Sénat, « Bonjour chez vous », Pierre Bourgois, maître de conférences en sciences politiques et spécialiste des Etats-Unis a d’abord pointé « l’échec du parti Démocrate » dû « à son incapacité à parler d’économie ». « Je pense que Kamala Harris a fait une mauvaise campagne. Elle avait un boulevard devant elle et a décidé de très peu attaquer Donald Trump sur son bilan. Elle a décidé d’axer sa campagne uniquement sur la thématique de l’avortement » […] « C’est l’économie qui a dominé la campagne […] les thématiques sociétales ont moins pesé que ce qu’on pensait ».
En duplex depuis la Floride, dans le quartier aisé d’Ouest Palm Beach, Richard Werly, journaliste correspondant pour le média Suisse Blick a entendu de la part d’électeurs « que les Démocrates avaient perdu pied avec la réalité des classes populaires et des classes moyennes ». « J’ai, par exemple, vu beaucoup d’hispaniques, des femmes comme des hommes, qui sont sans doute des employés dans ces immeubles, qui revendiquent leur vote Trump pour une raison simple : les fins de mois. Donald Trump, c’est le candidat pour eux, du cash dans le portefeuille ».
L’historien, Patrick Weil, professeur invité à Yale Université estime « qu’on ne gagne pas une élection sur les libertés », « ça ne suffit plus ». « Il faut une narration, un projet. Kamala Harris n’avait pas de programme. Donald Trump en avait un, « make America great again » et à côté de lui Elon Musk qui représente quelque chose. Le retour de l’homme chrétien blanc qui va reconquérir le monde avec la puissance de l’argent et de la technologie ».
Pierre Bourgeois explique quant à lui « qu’il faut comprendre le phénomène Trump au-delà de Donald Trump ». « Il a réussi à parler à l’Amérique des oubliés, mais cette Amérique-là survivra après Donald Trump ».