Présidentielle: avant le verdict de l’isoloir, les candidats au confessionnal
Croyants, agnostiques ou athées, mais tous élevés dans le catholicisme, des prétendants à l'Elysée dont François Fillon, Benoît Hamon, Emmanuel...
Par Benoît FAUCHET
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Croyants, agnostiques ou athées, mais tous élevés dans le catholicisme, des prétendants à l'Elysée dont François Fillon, Benoît Hamon, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen disent leur rapport à la foi dans un livre paru mercredi, "Les candidats à confesse".
A onze jours du premier tour, le journaliste Samuel Pruvot, rédacteur en chef à l'hebdomadaire catholique Famille chrétienne, publie aux éditions du Rocher les réponses à son questionnaire de "Proust existentiel".
Jean-Luc Mélenchon lors du débat télévisé entre les onze candidats à la présidentielle sur les chaînes BFM TV et CNews, le 4 avril 2017 à La Plaine-Saint-Denis, près de Paris
POOL/AFP
"Fichez-nous la paix avec la religion!": l'auteur de cette saillie répétée, Jean-Luc Mélenchon, n'est paradoxalement pas le moins disert des "candidats à confesse". Le porte-voix de La France insoumise "garde un bon souvenir des curés à Elbeuf", lors de son adolescence normande, et estime que du jésuite Teilhard de Chardin, dont il a "dévoré tous les livres", à Marx, "il n'y a qu'un pas". Même ses rapports avec l'institution catholique, jadis "la figure de l'ennemi", ont changé, à force de fréquenter des croyants en Amérique latine: "On ne peut plus se moquer des curés quand un camarade, curé de son état, s'est fait flinguer à la sortie de son église par l'extrême droite!"
La candidate du Front national, Marine Le Pen, lors d'une réunion publique, à Arcis-sur-Aube, dans l'est de la France, le 11 avril 2017
AFP
"Femme profondément croyante" qui confesse "une relation particulière avec la Sainte Vierge", Marine Le Pen estime toutefois que "la foi et la laïcité vont bien ensemble". Sans citer les militants anti-mariage pour tous, elle n'épargne pas ces "catholiques intransigeants" dont "certains sont dans une forme de communautarisme - comme certains chez les musulmans". "Je trouve chez eux, une dureté en contradiction avec la foi qu'ils professent et que j'ai moi-même reçue", assène-t-elle.
-Le pape François, "mélenchoniste"?-
Emmanuel Macron, le candidat d'En Marche! lors d'un meeting à Besançon, le 11 avril 2017
AFP
Emmanuel Macron, lui, est "revenu depuis quelque temps à un certain agnosticisme". Mais il vante "ce mélange d'intelligence et de foi" qu'incarnent les pères jésuites - fréquentés au lycée, à Amiens -, rappelle son lien à la revue Esprit, fondée dans la mouvance du personnalisme chrétien, et estime avoir eu avec le philosophe protestant Paul Ricoeur "une relation de disciple à maître".
Le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon (c) lors de la visite d'un incubateur d'entreprises, à La Courneuve près de Paris, le 12 avril 2017
AFP
"Le catholicisme ne me remplit pas mais il m'a construit": ainsi parle le socialiste Benoît Hamon, évoquant des parents qui lui ont "offert le plus important dans une vie d'homme: une morale et une éthique".
Moins inattendu sur une question religieuse qu'il a contribué à installer dans le débat, François Fillon redit ce qu'il doit au scoutisme, "formidable école de responsabilité" qui lui a laissé "une vraie et sincère foi catholique".
Les candidat du parti Les Républicains, François Fillon, lors d'un déplacement de campagne à Aix-les-Bains, dans l'est de la France, le 12 avril 2017
AFP
"Je me sens un peu chez moi dans ce catholicisme social qui, depuis Léon XIII (pape de 1878 à 1903, NDLR), est au service des pauvres au nom de la charité et pas de la lutte des classes", fait valoir le candidat LR en se présentant comme "un souverainiste éclairé" qui n'aurait pas tourné le dos à Philippe Séguin.
Varzy, dans la Nièvre, le 4 avril 2017
AFP
Le pape François, lui, fait - presque - l'unanimité. "J'apprécie cet homme qui bouscule et interpelle les pays riches et les esprits calculateurs!", confie François Fillon. Il "met le doigt là où ça fait mal et oblige les catholiques à une introspection permanente, parfois douloureuse", estime Emmanuel Macron. "Ses interventions pendant l'Année de la miséricorde ont eu un écho profond en moi", assure Marine Le Pen, même si elle dénie au pontife le droit de prendre "des positions politiques". Quant à Jean-Luc Mélenchon, il ose en plaisantant, "bien entendu": "Ce pape nous aide beaucoup. Il est un peu +mélenchoniste+".
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Si une semaine après le renversement du gouvernement Barnier, Emmanuel Macron est sur le point de nommer un nouveau Premier ministre, la situation politique française inquiète particulièrement les eurodéputés à Bruxelles que certains comparent à celle en Allemagne.
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