Présidentielle : battue en Métropole, Marine Le Pen fait le plein de voix en Outre-Mer

Présidentielle : battue en Métropole, Marine Le Pen fait le plein de voix en Outre-Mer

Au premier tour de l’élection présidentielle 2022, les territoires d’Outre-Mer avaient massivement choisi le candidat d’extrême-gauche, Jean-Luc Mélenchon. Pour le second tour du scrutin, les électeurs des départements et territoires ultramarins ont voté en faveur de la députée du Pas-de-Calais. A l’exception de la Nouvelle-Calédonie, de l’archipel polynésien et des îles de Wallis et Futuna, Marine Le Pen devance Emmanuel Macron dans les Antilles, en Guyane, à Saint-Pierre et Miquelon, à la Réunion et à Mayotte. Un changement électoral radical en cinq ans.
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Par Louis Dubar

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C’était sans doute des résultats auxquels elle ne s’attendait pas. Battue en Métropole par le président sortant, Marine Le Pen peut trouver satisfaction dans les résultats électoraux de la France d’Outre-Mer. Dans son allocution suivant l’annonce des résultats, Marine Le Pen n’a pas oublié de remercier ces soutiens inattendus. « Mes remerciements vont à mes compatriotes des provinces et des campagnes mais également d’Outre-Mer qui m’ont largement placée en tête avec une force extraordinaire qui m’honore et me touche sincèrement. Cette France trop oubliée ; nous, nous ne l’oublions pas. »

La France d’Outre-Mer vote en faveur de Marine Le Pen

En 2017, Marine Le Pen avait recueilli au second tour de l’élection présidentielle 24,87 % des voix en Guadeloupe et 22,45 % en Martinique. En 2022, la candidate double voire triple ses scores dans les Antilles finissant à 60,87 % en Martinique et 69,60 % en Guadeloupe. A Saint-Barthélemy et Saint-Martin, la députée du Pas-de-Calais est placée en tête avec 55,42 % des suffrages. L’écart est moins impressionnant à Saint-Pierre et Miquelon, la candidate RN bat d’une courte tête le chef de l’Etat avec 50,69 % des voix.

Marine Le Pen réalise également des scores inédits en Guyane. Dans cette terre historiquement de « gauche », elle termine à la première place avec 60,70 % des voix, soit 25 points de plus par rapport au second tour de l’élection de présidentielle 2017. La surprise est également de taille dans l’Océanie, la Réunion bascule à l’extrême droite avec 59,57 % des suffrages et Mayotte a également voté en faveur de Marine Le Pen. 59,10 % des Mahorais l’ont plébiscité.

» Lire notre article : Présidentielle : Marine Le Pen si près, et pourtant si loin

Les territoires du Pacifique demeurent fidèles à Emmanuel Macron. En Nouvelle-Calédonie, territoire où le processus d’émancipation a été fortement critiqué par les indépendantistes, les résultats confirment l’assise du président dans ce territoire. Il remporte 61,04 % des voix des Calédoniens. Les Polynésiens se sont également exprimés en faveur du président candidat (51,80 % des voix en faveur d’Emmanuel Macron). Les îles de Wallis et Futuna donnent un score supérieur à 67 % à Emmanuel Macron.

Un succès en trompe-l’œil ?

Estimée à 28,2 %, l’abstention atteint en France un niveau inédit depuis plusieurs années. En Outre-Mer, les électeurs ont également boudé le scrutin. C’est le cas dans les Antilles, un territoire particulièrement impacté par la crise sanitaire et la vie chère, la participation stagne en Guadeloupe et en Martinique et l’abstention passe la barre symbolique des 50 %. En Polynésie, 57,74 % des électeurs se sont abstenus au cours de second tour. Le désintérêt est massif en Guyane avec 61,11 % d’abstention.

Le divorce est désormais acté entre Emmanuel Macron et l’Outre-Mer

Plusieurs facteurs politiques et sociaux peuvent expliquer ce basculement de ces territoires en faveur de la candidate Lepéniste. Au cours de son premier mandat, Emmanuel Macron s’est heurté à une fronde sociale particulièrement forte dans les Antilles, une crise causée par le passe sanitaire, la défiance vaccinale, les règles anti-Covid et la problématique de la vie chère. En Nouvelle-Calédonie, le président candidat avait comme tâche de mener à bien l’accord de Nouméa prévoyant un processus d’émancipation. La dernière consultation a été boycottée par les indépendantistes kanaks du fait de la situation sanitaire, ce boycott vient entacher la légitimité d’un processus qui se voulait démocratique.

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