« Moi, je dis à tout le monde : Gardez votre sang-froid » : Jean-Christophe Cambadélis, Premier Secrétaire du Parti Socialiste, le dit avec calme. Il faut savoir garder ses nerfs. Alors que la campagne du candidat socialiste patine et que des élus socialistes sont tentés ou ont déjà rejoint Emmanuel Macron, le patron de Solférino parle rassemblement. Ce qui ne l’empêche pas de sanctionner, par courrier, une dizaine d’élus du Parti socialiste qui ont parrainé le candidat d’ « En Marche ! » pour leur signifier que par ce geste, ils ne représentaient plus le PS. « A chaque fois, je fixe des limites, tout en comprenant les interrogations et les réflexions. Parce que je ne suis pas un épurateur, je suis un rassembleur » explique-t-il.
Pour Jean-Christophe Cambadélis, Benoît Hamon doit « parler à tout le monde » dans cette campagne et rassembler. Mais fini le temps, où l’on discutait avec Jean-Luc Mélenchon : « Je suis très sévère avec [lui] car s’il avait fait un accord avec Benoît Hamon, aujourd’hui la gauche serait en tête dans les sondages. Evidemment, il a le droit de se maintenir mais il n’a pas de raison de le faire (…) Il porte une très grande responsabilité, d’autant plus qu’en face, il y a une droite qui est extrêmement dure et puis il y a une extrême droite possible ».
Face aux nouvelles révélations du « Canard enchaîné » indiquant que François Fillon n’aurait pas déclaré un prêt de 50 000 euros, contracté auprès de Marc Ladreit de Lacharrière, le Premier Secrétaire du Parti Socialiste s’interroge : « Si vous mentez à la Haute autorité, comment peut-on faire confiance après ? (…) Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?…les bras m’en tombent ». Pour Jean-Christophe Cambadélis, si François Fillon gagnait les élections, il « serait d’emblée un président faible » à cause des nombreuses affaires dont il est l’objet : « Cela pose un problème pour le pays » ajoute-t-il. Mais ce qui inquiète le plus le patron de Solférino c’est la réaction du candidat LR en cas d’élimination au premier tour : « Je ne suis pas sûr qu’il appellerait à voter un candidat républicain » face à Marine Le Pen. Car pour Jean-Christophe Cambadélis, il faut combattre plus que tout la candidate du Front National qui, selon lui, peut gagner la présidentielle : « Il y a un risque, il faut le conjurer et le seul moyen de conjurer ce risque est de revenir au débat ».