Présidentielle: démission d’un des rapporteurs ayant contrôlé les comptes de Mélenchon, l’Insoumis dénonce du « bashing »
L'un des rapporteurs de la commission des comptes de campagne a démissionné car ses réserves pour 1,5 million d'euros des...

Présidentielle: démission d’un des rapporteurs ayant contrôlé les comptes de Mélenchon, l’Insoumis dénonce du « bashing »

L'un des rapporteurs de la commission des comptes de campagne a démissionné car ses réserves pour 1,5 million d'euros des...
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L'un des rapporteurs de la commission des comptes de campagne a démissionné car ses réserves pour 1,5 million d'euros des dépenses de Jean-Luc Mélenchon n'auraient pas été retenues, selon Le Parisien dimanche, le leader des Insoumis dénonçant un "bashing" alors que ses comptes "ont été validés".

Jean-Guy de Chalvron, l’un des deux rapporteurs chargé de vérifier les dépenses du candidat de la France Insoumise, évoquait "de nombreuses divergences de fond" avec les propositions finales de régularisation, dans un courrier de démission au président de la Commission, daté du 22 novembre et cité dans le quotidien.

Selon ce haut fonctionnaire à la retraite, qui a travaillé dans plusieurs ministères et été directeur de cabinet de Louis Mexandeau au secrétariat aux Anciens combattants, 1,5 million de dépenses de Jean-Luc Mélenchon, sur 10,7 millions, étaient litigieuses et n'auraient pas dû être remboursées par l’Etat, sans entraîner cependant de rejet du compte de campagne.

Mais la "lettre des griefs" qu’il souhaitait envoyer au candidat à la présidentielle se serait heurtée à un refus "extrêmement brutal" des permanents dirigeant la CNCCFP, qui lui auraient suggéré de revoir en baisse ses propositions, a-t-il assuré au Parisien.

La CNCCFP a affirmé au quotidien que "les rapporteurs savent que la Commission ne suit pas forcément leurs recommandations".

Au-delà, Jean-Guy de Chalvron souhaiterait, selon les auteurs de l'article, prévenir de "graves dysfonctionnements" de la commission, pour son système jugé opaque et ses moyens insuffisants à ses yeux pour éplucher la masse des comptes.

Et "deux, voire trois, autres rapporteurs" auraient aussi claqué la porte de la commission, écrit le quotidien.

Dans un billet sur sa page Facebook, Jean-Luc Mélenchon a souligné que ses comptes "ont été validés par la Commission", déplorant que l'année reprenne "avec une série de petits bashings qui favorisent le trafic des pompes à clics".

Qualifiant de "paille" la somme évoquée, il a ajouté qu'il "ignore absolument quelles dépenses ce rapporteur jugeait non remboursables" et ne peut dans ses conditions "donner (s)on avis sur ses impressions".

"En tout cas, les échelons au-dessus de lui ont jugé comme c'est leur rôle et il n'a pas été suivi. Ce n'est pas de ma responsabilité", a poursuivi M. Mélenchon, accusant Le Parisien de l'avoir "placé comme cerise sur un gâteau pour le reste totalement indigeste et assez ténébreux". Et d'ajouter: "Nous allons donc maintenant éplucher chaque parution sur le sujet conformément à notre stratégie pour faire sanctionner la diffamation".

Les comptes des onze candidats à la présidentielle, déposés à la CNCCFP et publiés au Journal officiel le 3 août, ont été épluchés par la Commission pendant cinq mois. Selon Le Parisien, elle a transmis il y a une semaine ses avis aux candidats, qui peuvent ensuite déposer un recours au Conseil constitutionnel.

Emmanuel Macron est le candidat ayant le plus dépensé durant la campagne présidentielle, avec plus 16,7 millions d'euros, suivi par le socialiste Benoît Hamon, avec plus de 15 millions, et le LR François Fillon, avec près de 14 millions, selon les données parues au JO.

Battue au second tour, la candidate Front national, Marine Le Pen, a dépensé quelque 12,4 millions d'euros. Jean-Luc Mélenchon, candidat LFI, a totalisé 10,676 millions d'euros de dépenses.

Le montant des dépenses est plafonné à 16,851 millions d'euros pour chaque candidat du premier tour et à 22,509 millions pour les deux candidats du second tour.

L'omission de recettes ou de dépenses peut entraîner soit une minoration du montant du remboursement forfaitaire, soit le rejet du compte de campagne.

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