Présidentielle en France: les socialistes au bord de la rupture
Déserté par certains de ses ténors, représenté par un candidat en perte de vitesse dans les sondages, le Parti socialiste français aborde dans...
Par Eloi ROUYER
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Déserté par certains de ses ténors, représenté par un candidat en perte de vitesse dans les sondages, le Parti socialiste français aborde dans la division et le désarroi l'élection présidentielle, sans même la certitude de survivre.
Le ralliement, mercredi, de l'ex-Premier ministre Manuel Valls au candidat centriste Emmanuel Macron est venu concrétiser ces fractures qui désarçonnent les militants du parti, les uns criant à la trahison, les autres parlant de choix responsable face à la menace de l'extrême droite qui caracole en tête des intentions de vote au premier tour.
"Je me sens flouée", a expliqué à l'AFP Sylvie Lyons-Noguier, militante du parti socialiste (PS) à Marseille qui vient de déposer une plainte pour "abus de confiance".
Déçue du choix de M. Valls, cette conseillère d'éducation de 42 ans, veut symboliquement récupérer les deux euros versés pour participer à la primaire socialiste en janvier, et s'est rendue au commissariat de son quartier pour déposer sa plainte.
"Manuel Valls, à l'intérieur du parti, il est militant comme moi", a-t-elle déclaré en regrettant que la direction du PS ne sanctionne pas celui qui, malgré ses engagements, n'a pas respecté le résultat de la primaire de son parti qui a conduit à l'investiture de son rival, Benoît Hamon, plus marqué à gauche.
Vers une explosion du Parti socialiste ?
AFP
L'ex-Premier ministre dont le ralliement à M. Macron était pressenti depuis plusieurs jours a mis en avant "la crise de la gauche et la marginalisation de notre candidat à la primaire Benoît Hamon" qui ne cesse de baisser dans les sondages.
Cet argument du "vote utile" dès le premier tour le 23 avril a déjà été avancé par un autre poids lourd du PS, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui s'est lui aussi rallié à M. Macron.
"C'est l'effondrement de Benoît Hamon dans les intentions de vote qui signe la fin du PS", insiste le député socialiste Malek Boutih, un soutien de M. Valls - que le journal de gauche Libération traite jeudi de "girouette" et de "monsieur déloyal".
Une tribune publiée dans le journal Le Monde par des soutiens de M. Hamon dénonce "le mépris total", "intolérable" de l'ex-Premier ministre à l'égard du "vote citoyen".
Chacun se renvoie la responsabilité de la mise à mort du parti socialiste, un spectacle que savoure la droite, trop heureuse de faire oublier les tourments de son candidat, François Fillon, empêtré dans les affaires judiciaires depuis des mois.
- "Irréconciliables" -
Benoît Hamon qui avait clairement remporté en janvier cette primaire face à M. Valls (58,87% contre 41,13%), est à l'heure actuelle distancé dans les sondages pour le premier tour de la présidentielle: il se trouve en cinquième position, derrière notamment le candidat de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon.
Selon Henri Rey, du Centre de recherches politiques de Paris (Cevipof), la campagne de M. Hamon, "fonctionne" - "il y a des meetings, des salles pleines, beaucoup de jeunes autour de lui" - mais pâtit de la "démonétisation" du parti socialiste liée à l'impopularité du quinquennat du président François Hollande. Et ses efforts pour se démarquer de cet héritage ne convainquent pas, selon lui.
Les déchirements actuels rendent la situation du parti "plus que compliquée" et démontrent que la synthèse entre les différentes composantes de ce parti, encore possible avant la présidence de François Hollande, "ne fonctionne plus": entre une tendance social-libérale, défendue par M. Valls, et celle plus à gauche de M. Hamon, il y a des lignes "qui apparaissent comme irréconciliables", a-t-il expliqué à l'AFP.
"Il y a un processus de clarification qui est en train de s'opérer", juge-t-il car "les lignes sont maintenant très écartées".
La presse, elle s'interroge sur l'avenir même du parti: "le parti socialiste en marche vers son explosion", titre le Monde dans son édition datée de vendredi. Le site internet du Nouvel Obs, plus caustique, évoque le risque de "cataclysme", sous le titre: "les socialistes en slip".
Ancien député et sénateur, mais aussi ancien ministre de l’Enseignement supérieur, l’homme politique de droite, figure de la vie politique bordelaise, s’est éteint à l’âge de 93 ans.
Le président de l’Association des maires de France, David Lisnard trace son sillon vers une candidature pour la présidentielle de 2027 en inaugurant, ce mardi, le siège de son mouvement « Nouvelle Energie ». Au sein de la droite sénatoriale, ses soutiens sont dithyrambiques et espèrent qu’il aura un « rôle de premier plan » dans les années à venir.
Le 133 sénateurs LR ont départagé, lors d’un vote à bulletin secret, les candidatures internes pour les présidences de commissions. Un « vent de dégagisme » s’est exprimé, entrainant un renouvellement. Cédric Perrin prend ainsi la suite aux affaires étrangères. Une seule femme sera à la tête d’une commission, avec Dominique Estrosi Sassonne, aux affaires économiques.
Ce jeudi 3 octobre, quelques heures avant le choix définitif d’affiliation politique des sénateurs, le groupe écologiste, solidarité et territoires organisait sa rentrée au Palais du Luxembourg. L’occasion de détailler les principaux dossiers que les sénateurs et sénatrices écologistes comptent porter au cours de la session parlementaire.