Deux jours avant le premier tour de la présidentielle, la dernière journée de campagne se retrouve bouleversée par l'attentat jihadiste qui a...
Présidentielle: fin de campagne bouleversée par l’attentat à Paris
Deux jours avant le premier tour de la présidentielle, la dernière journée de campagne se retrouve bouleversée par l'attentat jihadiste qui a...
Par Lucile MALANDAIN
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Deux jours avant le premier tour de la présidentielle, la dernière journée de campagne se retrouve bouleversée par l'attentat jihadiste qui a coûté la vie à un policier jeudi soir à Paris, plusieurs candidats -Marine Le Pen, François Fillon et Emmanuel Macron- annulant leurs déplacements.
La campagne officielle s'achève ce vendredi à minuit, les médias n'ayant plus le droit de publier ou de diffuser sondages ni déclarations des candidats jusqu'à dimanche 20H00, lorsque les premiers résultats seront annoncés.
Pour donner un dernier élan à une campagne riche en surprises et en rebondissements, dominée ces derniers jours par un match à quatre (Macron-Le Pen-Fillon-Mélenchon) à fort suspense, les onze candidats avaient tous prévu meeting, déplacement ou discours.
Mais, depuis les locaux de France 2, où ils participaient tous à l'émission "Quinze minutes pour convaincre", ils ont appris qu'une fusillade sur les Champs-Élysées avait tué un policier à Paris et blessé deux autres, ainsi qu'une passante.
Ils ont unanimement rendu hommage au policier tué et, plus généralement, aux forces de l'ordre mobilisées dans un pays touché depuis 2015 par une vague d'attentats terroristes qui ont fait 238 morts.
François Fillon et Marine Le Pen ont eux annoncé dès jeudi soir qu'ils annulaient leurs déplacements, suivis dans la nuit par Emmanuel Macron.
Sur le plateau de France2, l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy a estimé que "dans le contexte que nous vivons, il n'y a pas lieu de poursuivre (...) une campagne électorale parce que nous devons montrer la solidarité (...) aux victimes".
Pas de visite sur le terrain non plus pour Marine Le Pen, qui a décidé après la fusillade de faire une déclaration vendredi à 10H00 à son siège de campagne.
M. Macron a annoncé dans la nuit l'annulation des deux meetings consécutifs programmés à Rouen (12H00) puis à Arras (18H00). Il s'exprimera "devant les Français" vendredi midi.
François Fillon, devant Marine Le Pen, le 20 avril 2017, sur le plateau de France 2
POOL/AFP
Le candidat d'En Marche!, en tête dans les sondages, a exhorté les Français à ne "pas céder à la peur": "nous ne devons en aucune façon donner le sentiment à nos assaillants que nous nous divisons, que nous cédons en quelque sorte à leur diktat".
- Hollande: 'vigilance absolue' sur le scrutin -
François Fillon, devant Marine Le Pen, le 20 avril 2017, sur le plateau de France 2
AFP
Le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a lui souhaité "ne pas interrompre le processus de notre démocratie de manière à bien démontrer que les violents n'auront pas le dernier mot contre les républicains". Son entourage a confirmé le maintien de son programme pour vendredi.
Il participera notamment à 19H00 à Paris à l'un des nombreux "apéros insoumis" organisés dans toute la France, accompagné notamment du leader de Podemos, l'Espagnol Pablo Iglesias.
Le candidat PS Benoît Hamon a annulé un déplacement dans la matinée mais maintenu un discours à 17H30 à Carmaux, terre de Jaurès. "Ce serait une grave erreur de tomber dans la peur et de mettre entre parenthèses le débat démocratique", a-t-il déclaré à l'AFP.
Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan a lui confirmé qu'il irait en Seine-Saint-Denis puis dans l'Essonne. Quant à Philippe Poutou (NPA), il maintient son dernier meeting à Annecy. Nathalie Arthaud (LO) a réservé sa dernière soirée à un passage sur BFMTV.
François Hollande, qui s'est dit "convaincu" que la fusillade était "d'ordre terroriste", a lui aussi annulé un déplacement en Bretagne et présidera à 8H00 un Conseil de défense.
Le chef de l'Etat a promis que les services de l'Etat seraient "d'une vigilance absolue" pour sécuriser le scrutin, dimanche.
En attendant le verdict des électeurs, dont un nombre record se disent encore indécis, les candidats ont mis en scène leurs dernières alliances.
Soutenu par des artistes et des intellectuels américains, M. Mélenchon a reçu l'appui du président bolivien Evo Moralès. Selon des sources concordantes, des proches d'Arnaud Montebourg (PS) envisagent aussi d'appeler à voter pour lui.
Tandis que François Fillon peut s’enorgueillir du soutien d'Alain Delon, Emmanuel Macron a, lui, reçu un coup de téléphone de l'ex-président américain Barack Obama. Après avoir rencontré le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, il a enregistré jeudi soir le ralliement de Dominique de Villepin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac.
Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.
Le Sénat a adopté, sans surprise, le projet de loi de finances pour 2026 avec187 voix pour et 109 contre. Une trentaine de sénateurs LR et du groupe centriste se sont abstenus. Le vote est toutefois moins large que prévu, peut-être en raison du chiffrage du gouvernement d’un déficit public pour 2026 porté à 5,3 %, contre 4,7 % espéré dans la copie initiale. Le président du groupe LR du Sénat, Mathieu Darnaud rejette toute responsabilité et renvoie la balle aux députés.
Après son adoption au Sénat avec 187 voix pour, et 109 contre, le projet de loi de finances va pouvoir poursuivre son parcours législatif en commission mixte paritaire vendredi. Pendant deux jours, sept députés et sept sénateurs tenteront de parvenir à un texte de compromis, pour faire atterrir le budget avant le 31 décembre. La tâche s’annonce complexe, même pour les plus optimistes.
Le Sénat s’apprête à se prononcer sur l’ensemble du projet de loi de finances 2026, une copie largement remaniée par les sénateurs. Une commission mixte paritaire est attendue, pour l’instant, aux 19 et 20 décembre, dont l’issue peine à se dessiner, du fait des divergences entre les deux Chambres.