François Hollande annonce qu'il "appellera à voter pour un candidat" entre les deux tours de la présidentielle et juge que l'ascension d'Emmanuel Macron n'est que le fruit d'un "concours de circonstances", dans un entretien à l'hebdomadaire Le Point à paraître jeudi.
"En attendant", sous-entendu pour le premier tour du scrutin, le 23 avril, "je fais confiance à l'intelligence des Français qui veulent qu’une action nouvelle se construise à partir de ce que j’ai fait", déclare-t-il sans citer de nom même si, implicitement mais de façon transparente, sa préférence va donc à M. Macron, son ex-ministre de l'Economie.
Plusieurs de ses proches ont d'ores et déjà choisi, eux, de soutenir officiellement son ancien protégé.
Cela n'empêche pas M. Hollande de lâcher que l'ascension de ce dernier n'est, à ses yeux, que le fruit d'un "concours de circonstances".
Emmanuel Macron, lors d'un meeting à Pau, le 12 avril 2017
AFP
Le chef de l'Etat, qui a renoncé le 1er décembre à briguer un second mandat présidentiel, précise qu'il votera "aux deux tours" du scrutin. Et, souligne-t-il, "j’appellerai à voter pour un candidat avant le second tour".
En privé, il martèle que, si la candidate du Front national Marine Le Pen se qualifie pour le second tour, il votera pour son adversaire, quel qu'il soit.
Revenant sur son propre renoncement, il explique: "si j’avais senti un mouvement en ma faveur et acquis la certitude que je pouvais rassembler tous les socialistes, je me serais présenté mais ce n'était pas le cas".
Interrogé sur les tensions autour de cette décision avec son ancien Premier ministre Manuel Valls -défait ensuite à la primaire élargie du PS- M. Hollande répond: "l’intérêt de Manuel était que je sois candidat" avant d'asséner "je pense qu’il l’a su. En tout cas, s’il ne le savait pas, il le sait maintenant".
- 'Il ne doit plus y avoir de primaires' -
Benoît Hamon à Sarcelles, le 12 avril 2017
AFP
S'agissant des primaires, il juge désormais que c'est un mode de désignation "totalement antinomique de la fonction présidentielle" et, à ses yeux, "il ne doit plus y avoir de primaires dans des partis de gouvernement". "Sinon, il n’y aura bientôt plus de parti de gouvernement dans ce pays", prédit-il.
Quelque peu amer, M. Hollande lâche aussi, en direction du Parti socialiste, qu'il a longtemps dirigé: "si la gauche socialiste avait agi comme la CFDT", qui vient de dépasser, pour la première fois, la CGT comme première organisation syndicale, "elle serait dans une meilleure situation aujourd’hui".
Une allusion des plus limpides aux frondeurs et au vainqueur de la primaire élargie du PS, Benoît Hamon, issu de leurs rangs, actuellement en très grande difficulté dans les sondages. "Ceux qui, dans la majorité, s'étaient déchaînés contre ma politique n’ont ensuite récolté aucun laurier (...) Quand on est socialiste, on mène une politique sociale-démocrate et, quand on est au gouvernement, on veille à être solidaire. Sinon, on se tient en dehors du pouvoir, dans l’opposition, en attendant le grand soir", assène-t-il.
Fier du bilan de son quinquennat, François Hollande affirme que, s'il devait "énumérer toutes" ses réussites, "un numéro du Point n’y suffirait pas". "Depuis 15 ans, par exemple, il n’y a jamais eu autant de constructions de logements en France. Il y a longtemps aussi qu’il n’y avait pas eu autant de postes créés dans les établissements scolaires en difficulté", cite-t-il en exemple.
Le chef de l'Etat se dit aussi "fier d'avoir tenu le pays après les attentats" et "pareillement fier d'avoir redressé l'économie française". "Elle va mieux qu'en 2012, personne ne peut le contester", affirme-t-il.
Dans un message à son successeur à l'Elysée, il souligne que l'un des enjeux du futur quinquennat sera "le dialogue social". "C’est historique: (...) on a désormais la chance d’avoir en France une majorité de syndicats réformistes, travaillons avec eux. Casser la dynamique en oeuvre serait suicidaire pour le pays".
Après la nomination de François Bayrou à Matignon, tout le monde, au sein du bloc central, salue la décision d’Emmanuel Macron. Mais hors micro, on comprend que le président du Modem n’a pas que des soutiens au sein de l’ex-majorité présidentielle. Pour durer, il devra aussi savoir convaincre son propre camp.
La présidente des députés RN attend de voir comment se construit le futur budget avant de se positionner vis-à-vis du prochain gouvernement de François Bayrou. Assurant de pas avoir pris d’engagement, elle « ne renonce pas » à l’outil de la motion de censure.
Après l’annonce de la nomination de François Bayrou à Matignon, les sénateurs LR du Sénat sont dans l’expectative. La participation de la droite au prochain gouvernement, dépendra de l’engagement du Premier ministre sur les priorités qu’il a fixé notamment sur la maîtrise de l’immigration et bien sûr du maintien en poste du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Emmanuel Macron vient de nommer François Bayrou Premier ministre. Le président du MoDem devient ainsi le premier centriste de la Vème République à accéder à Matignon, il doit désormais composer son gouvernement et se protéger du risque de censure. Allié fidèle mais critique d’Emmanuel Macron, il devra réussir à parler aussi bien aux socialistes qu’à la droite. Analyse sur le plateau de Public Sénat.
Le
Le direct
Les secrets de ces marques françaises qui cartonnent à l'étranger
Les secrets de ces marques françaises qui cartonnent à l'étranger