Hors compétition pour la présidentielle, François Hollande n'entend pas pour autant se cantonner au rôle de spectateur, délivrant jeudi lors d...
Présidentielle: Hollande distille conseils et avertissements
Hors compétition pour la présidentielle, François Hollande n'entend pas pour autant se cantonner au rôle de spectateur, délivrant jeudi lors d...
Par Sabine WIBAUX
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Publié le
Hors compétition pour la présidentielle, François Hollande n'entend pas pour autant se cantonner au rôle de spectateur, délivrant jeudi lors d'un déplacement dans l'Allier quelques conseils et avertissements à la gauche, à deux mois et demi d'un scrutin plus incertain que jamais.
Alors que les candidats à l’Élysée ferraillent dans l'ambiance délétère de l'affaire Fillon à droite et les risques de fragmentation à gauche, le président de la République sillonne la France loin des projecteurs.
A Saint-Victor, première étape de sa visite, un rang clairsemé de journalistes, parmi lesquels de rares représentants de la presse nationale, attendaient l'hôte de l’Élysée devant Viétamis, petite entreprise spécialisée dans l’équipement de véhicules industriels.
Le président, qui a dû renoncer à se représenter, plombé par l'impopularité et les trahisons dans son propre camp, prend son temps, serre les mains, discute avec les salariés de l'usine, s'attarde devant les ateliers.
Ambiance chaleureuse, teintée de regrets. Le quinquennat Hollande? "Il a été correct, il ne pouvait pas tout faire. Ceux qui se présentent à l'heure actuelle, c'est une catastrophe", confie à l'AFP Nathalie Rodriguez. Il "aurait dû retenter, il avait peut-être une chance", ajoute-t-elle, accordant peu de crédit au candidat PS, Benoît Hamon.
"Il n'a pas été le meilleur mais ça n'a pas été le pire. Il a fait ce qu'il a pu", juge Joseph Berthon, 40 ans de maison, très pessimiste pour l'issue en mai : "Je vois des personnes pas bien qui risquent de passer", s'inquiète-t-il en évoquant la candidate du FN, Marine Le Pen, qui caracole en tête des sondages.
D'autres employés ne s'aventurent pas à faire l'inventaire, mais reconnaissent au moins à François Hollande le mérite d'être le seul président à être venu les voir, "un honneur pour l'entreprise et pour nous".
- "Se rassembler, pas se diviser" -
Mais c'est à Domérat, chez Safran, fleuron français de l'électronique et de la Défense, que l'hôte de l’Élysée délivre son message politique.
"Une entreprise, c'est comme un pays, il faut qu'il y ait une équipe. Bien sûr qu'il y a des sensibilités différentes. Bien sûr qu'il y a des contradictions. Tout le monde n'a pas nécessairement les mêmes intérêts mais en même temps, il y a une volonté commune qui est de réussir", a-t-il lancé devant les salariés et le directeur général du groupe, Philippe Petitcolin.
François Hollande à Domérat, chez Safran, fleuron français de l'électronique et de la Défense, le 9 février 2017
AFP
"Ce qui vaut pour une entreprise vaut également pour une Nation (...) Il faut être conscients que ce qui se joue, c'est bien plus que des intérêts personnels ou des intérêts partisans, c'est l'intérêt national", a poursuivi le président qui a également défendu ses réformes comme le Pacte de responsabilité ou le Crédit impôt compétitivité emploi (CICE).
"Après un choix, une élection, il faut être capable de se rassembler, pas de se diviser. Et c'est finalement la leçon que je tire de ma visite ici", a conclu François Hollande qui a reçu il y a une semaine Benoît Hamon à l’Élysée sans toutefois adouber l'ex-frondeur, promoteur d'un programme à gauche toute.
Dans l'entourage du président, on souligne que "l'élection est gagnable pour la gauche car la droite est faible". "Le Président pense que la gauche peut potentiellement gagner", indique un conseiller, soulignant également sa préoccupation face à la progression du FN.
Selon un sondage Elabe publié jeudi, l'image de François Fillon, empêtré dans l'affaire d'emplois présumés fictifs de sa femme et de deux de ses enfants, se dégrade nettement dans l'opinion (-13 points en un mois, à 22%), tandis que celle de Benoît Hamon progresse de 10 points, à 37%.
Le chef de l’État poursuivra son déplacement en province vendredi dans la Drôme, près de Valence.
Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.
Reçu ce matin par le Premier ministre pour un point d’étape sur la première partie de la discussion budgétaire à l’Assemblée nationale, François Patriat considère que Sébastien Lecornu a choisi « une voie différente qui permettrait d’aboutir » à un accord sur le PLF, sans recours au 49-3.
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