Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, a estimé dimanche sur France 3 qu'il y aurait "des choix à faire" pour que la gauche soit présente au second tour de l'élection présidentielle et a jugé qu'Emmanuel Macron était un "homme de gauche".
"Lorsque la primaire socialiste sera terminée, nous aurons un paysage politique éclairé et nous verrons bien comment cela évolue. Mais il y a une chose à laquelle je tiens, c'est que la gauche ne soit pas absente du second tour de l'élection présidentielle", a expliqué l'ancien Premier ministre.
A propos de M. Macron, que les sondages donnent tous devant le candidat socialiste à l'élection présidentielle, M. Ayrault considère qu'il est un "homme de gauche".
"Maintenant, il y a une chose que moi je ne peux pas accepter, à laquelle je ne peux pas me résigner et je peux vous dire que je ne suis pas tout seul, c'est d'être obligé de choisir entre le candidat de la droite, en l'occurrence François Fillon, et Marine Le Pen", a ajouté l'ancien maire de Nantes.
"Je crois que la gauche peut gagner et lorsque nous y verrons plus clair, lorsque toutes les candidatures seront sur la table, que les candidats auront leurs signatures, alors il y aura des choix à faire. Mais on verra, c'est une autre étape", a-t-il fait valoir, laissant entendre que le candidat PS pourrait éventuellement se désister en faveur de M. Macron.
M. Ayrault a précisé qu'il ne rendrait pas public de choix dans la primaire initiée par le PS, dont le premier débat n'était pas "au niveau de l'attente du pays". "Vous ne trouvez pas qu'il y a un petit côté surréaliste ? Cinq des sept candidats ont été membres de mon gouvernement. Je les connais bien avec leurs qualités et leurs défauts", rappelle M. Ayrault.
"Choisir entre les uns et les autres alors qu'il y a peut-être des enjeux plus importants... N'attendez pas de moi que je distribue les bons et les mauvais points à tel ou tel", a-t-il prévenu.
M. Ayrault a également rendu hommage à la décision "noble, digne et courageuse" de François Hollande de ne pas se représenter. "Il le regrette sans doute d'une certaine façon mais c'est ainsi. Il a pris sa décision", a-t-il noté.