La question des 500 parrainages agite nombre de candidats à la présidentielle. Depuis 2017, les signatures sont intégralement rendues publiques, ce qui refroidirait nombre d’élus, inquiets de devoir rendre des comptes à leur famille politique ou à leurs électeurs pour avoir parrainé une personnalité plutôt qu’une autre. Et parmi les candidats à la peine : le polémiste Éric Zemmour, qui a même écrit sur ce point à David Lisnard, le président de la très influente Association des maires de France.
« Je ne doute pas qu’il aura ses parrainages », a balayé mardi matin, au micro de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat, François Patriat, le patron des sénateurs LREM (RDPI) qui accuse la droite de manœuvrer pour qu’Éric Zemmour, qui vient d’être condamné pour « provocation à la haine », puisse se trouver sur la ligne de départ au moment de la clôture du dépôt des candidatures, le 4 mars prochain. « Je crois qu’il y aura parmi la droite, et donc parmi LR, des gens qui feront en sorte qu’il ait de façon directe ou indirecte ses parrainages », estime François Patriat.
« Des maires m’ont dit qu’ils avaient la main libre pour parrainer Zemmour »
« Aujourd’hui, Éric Zemmour est l’allié objectif de Madame Pécresse, que les choses soient claires ! », accuse le sénateur. « Ce que rêve LR, c’est qu’il prenne un maximum de voix à Madame Le Pen au premier tour pour assurer la place de Madame Pécresse au second tour », avance-t-il. « On ne va pas être dupe : je l’ai entendu, je le sais, je le vois autour de moi. Cela fait partie du jeu politique. »
« Je pense qu’il y aura des maires proches de LR… On va dire que je mens… Mais sur le terrain, des maires m’ont dit qu’ils avaient la main libre pour le faire et qu’il n’y aurait pas de sanctions », rapporte encore François Patriat.
Quant aux règles du jeu, il ne pense pas que les 500 parrainages d’élus représentent une marche trop haute pour se présenter à la présidentielle. Au contraire, il évoque même une hausse du seuil à 1 000 signatures pour renforcer la sélection. « Il y a 42 000 parrains possibles, mais quand je vois que des candidats à 1 % comme Philippe Poutou, vont avoir leurs 500 parrainages… », soupire François Patriat, estimant qu’il faut « réfléchir » à un nouveau système de sélection.