Présidentielle: l’accord Hamon-Jadot approuvé par les écologistes

Présidentielle: l’accord Hamon-Jadot approuvé par les écologistes

Après plus de trois semaines de tractations, les électeurs écologistes ont approuvé dimanche à une très large majorité l'accord conclu entre...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

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Après plus de trois semaines de tractations, les électeurs écologistes ont approuvé dimanche à une très large majorité l'accord conclu entre Yannick Jadot et Benoît Hamon, auquel Jean-Luc Mélenchon, qui sera candidat coûte que coûte, ne s'associera pas.

M. Hamon a sans surprise eu la confirmation de Jean-Luc Mélenchon, lors d'une rencontre vendredi soir, que le candidat de La France insoumise irait au bout de sa démarche. "Je l'ai vu, il m'a confirmé ce que je savais, c'est qu'il sera candidat. Dont acte, la situation est maintenant claire", a déclaré le candidat socialiste sur TF1.

"Je crains que ce soit beaucoup trop tard" pour un rapprochement, a pour sa part déclaré M. Mélenchon dans une interview à Ouest France à paraître lundi. Assurant sur Facebook dimanche avoir "fait l'examen" de la situation avec M. Hamon "longuement et sereinement", le candidat a précisé que les deux hommes étaient "convenus d'un code de respect mutuel dans la campagne".

Outre le retrait de M. Jadot, l'accord avec les écologistes comporte un volet programmatique, dont de nombreux points sont en rupture avec la doxa socialiste, et un volet électoral, qui sécurise les députés EELV sortants -dont Cécile Duflot- et doit permettre aux Verts de constituer un groupe à l'Assemblée.

Le député européen EELV avait annoncé dès jeudi son renoncement au profit du socialiste, une décision plébiscitée par les électeurs de la primaire écologiste : 79,53% d'entre eux ont dit "oui" à l'accord (blanc: 5,08%, "non": 15,39%), malgré la campagne en faveur du "non" menée par des membres de l'aile gauche d'EELV, opposé à un "deal" n'incluant pas Jean-Luc Mélenchon.

Les deux hommes ont scellé leur alliance en fin d'après-midi au QG de Benoît Hamon, en présence de militants et d'élus. Sous les applaudissements, M. Jadot a vanté "une dynamique de l'espérance", M. Hamon affirmé que "le rassemblement ne s'arrêtera sans doute pas là", se refusant à en dire davantage.

Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à la présidentielle, le 25 février 2017 à Vincennes près de Paris
Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à la présidentielle, le 25 février 2017 à Vincennes près de Paris
AFP

Dans la salle, l'ex-candidate écologiste à l’élection présidentielle Eva Joly a estimé que "beaucoup d'électeurs de Jean-Luc Mélenchon vont être séduits par cette plate-forme" portée dorénavant par M. Hamon.

Sur le papier, l'accord entre MM. Jadot et Hamon est une bonne nouvelle pour les socialistes: il apparaît comme un pendant bienvenu à l'alliance du président du MoDem, François Bayrou, avec Emmanuel Macron, et vient clore trois semaines de discussions qui ont beaucoup occupé l'espace médiatique, rendant peu audible la campagne de M. Hamon.

- Nouvel organigramme -

Mais il est loin de faire l'unanimité dans les rangs socialistes. La plateforme programmatique sur laquelle s'est engagé Benoît Hamon constitue "une rupture avec l'orientation du PS" sur le nucléaire, Notre-Dame-des-Landes ou encore les institutions, fustige dans le JDD le député Christophe Caresche, qui annonce -sans que ce ne soit une surprise de la part de ce représentant de l'aile droite du PS- son ralliement à Emmanuel Macron.

Le député du Nord Christian Bataille, proche de Manuel Valls, avait déclaré vendredi qu'il ne pourrait voter pour Benoît Hamon si ce dernier maintenait ses choix en matière de nucléaire.

"Il y a un glissement à gauche qui risque de provoquer une hémorragie vers Emmanuel Macron", s'inquiète un responsable parisien. Lequel estime aussi que Benoît Hamon a fait une "erreur" en acceptant que Cécile Duflot se maintienne sur sa circonscription.

"Cela donne l'impression d'une tambouille d'appareil" et cela "va donner une justification politique et morale aux loyalistes pro-gouvernementaux pour partir", regrette ce proche d'Anne Hidalgo. "Il peut y en avoir une trentaine ou une quarantaine qui franchissent la ligne cette semaine", prévient-il.

Motif d'irritation supplémentaire: l'accord laisse libre EELV de présenter ou de soutenir des candidats face à ceux du PS, ce qu'il a bien l'intention de faire. Caroline De Haas, en pointe dans la lutte contre la loi travail, devrait ainsi défier Myriam El Khomri, Julien Bayou, le porte-parole d'EELV, prévoit de se présenter face à Seybah Dagoma, Alexis Braud, le porte-parole de Yannick Jadot, face à Stéphane Le Foll...

Soucieux de rassembler autant que possible la famille socialiste, Benoît Hamon a publié une nouvelle "gouvernance politique" de sa campagne dans laquelle Arnaud Montebourg et Vincent Peillon adversaires de M. Hamon lors de la primaire, sont intégrés.

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