Présidentielle: la campagne Hamon cherche la vitesse supérieure

Présidentielle: la campagne Hamon cherche la vitesse supérieure

Engagé dans de difficiles manœuvres de rassemblement au sein du PS et de la gauche, Benoît Hamon tente d'enclencher la vitesse supérieure dans...
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Par Jérémy MAROT

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Engagé dans de difficiles manœuvres de rassemblement au sein du PS et de la gauche, Benoît Hamon tente d'enclencher la vitesse supérieure dans sa campagne, pour espérer se qualifier au deuxième tour de l'élection présidentielle.

Élu le 29 janvier sur un programme marqué à gauche, il doit composer avec les états d'âme d'une partie des parlementaires PS, réticents à faire campagne pour un programme qui ne les convainc pas. L'ambiance a ainsi été parfois houleuse lors de la dernière réunion du groupe des députés socialistes mardi, à laquelle M. Hamon n'a pas participé.

"C'était très violent", décrit même un membre du gouvernement qui estime que "ça prendra du temps à gérer un semblant d'unité" au sein de "la famille socialiste".

Selon ce ministre, M. Hamon n'a pas encore trouvé le fil pour réconcilier sa campagne avec le quinquennat finissant, que certains ne comptent pas désavouer.

"Il aurait dû leur faire une déclaration d'amour", ajoute-t-il, soulignant un risque "d'implosion" du parti, "qu'il n'y ait que des Cincinnatus, des gens qui cultivent leur jardin".

Dans le même temps, M. Hamon et son équipe sont lancés dans d'âpres négociations avec Europe Écologie - Les Verts de Yannick Jadot, et La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Un accord avec les écologistes pourrait être conclu "dans les prochains jours" ont annoncé jeudi les entourages respectifs des candidats, peut-être même dès lundi. Une rencontre entre Yannick Jadot, l'écologiste Pascal Durand et Guillaume Balas, le porte-parole de M. Hamon, a d'ailleurs eu lieu jeudi après-midi à Strasbourg afin de régler les derniers détails.

C'est plus compliqué avec La France insoumise, même si M. Mélenchon a indiqué jeudi par la voix de son porte-parole Alexis Corbière qu'il était "prêt à toutes les discussions", tout en exigeant "des garanties".

M. Hamon a aussi passé du temps à mettre sur pied son organigramme de campagne, en veillant à donner des signes d'ouverture à ses anciens adversaires de la primaire. Un subtil et parfois fastidieux travail d'équilibre.

Occupé dans l'arrière-cuisine, il doit désormais faire décoller sa campagne présidentielle sur le terrain. Sans que cela n'inquiète visiblement l'équipe du candidat.

- Prêt pour "la moyenne montagne" -

Benoît Hamon en attendant un meeting à Gueret dans le centre de la France, le 16 février 2017
Benoît Hamon en attendant un meeting à Gueret dans le centre de la France, le 16 février 2017
AFP/Archives

A neuf semaines du premier tour, "on est dans la plaine et ça ne sert à rien de se fatiguer dans les étapes de plaine", métaphorise un cadre de la campagne.

"On est passé de 7% d'intentions de vote pour Benoît (au 1er tour de la présidentielle) à 15% après la primaire, on est sur notre petit nuage", positive-t-il.

"Et le vote Hamon se consolide ! Rappelez-vous, il y a trois semaines on nous prédisait la fin du PS, c'est quasiment miraculeux d'en être là", ajoute-t-il, en estimant que "le processus des primaires a créé un effet de souffle qui a remis le PS dans la course" .

Selon ce député, l'enjeu est désormais de montrer que M. Hamon est "prêt à exercer le pouvoir". "On doit préparer le 8 mai", lendemain du deuxième tour de la présidentielle, insiste-t-il en pointant les renforts de poids qu'incarnent le juge Éric de Montgolfier ou l'économiste Thomas Piketty.

M. Hamon s'apprête donc à "attaquer les étapes de moyenne montagne, avec la reprise des meetings", souligne-t-il.

En déplacement au Portugal vendredi et samedi - son premier à l'international - M. Hamon va monter en puissance la semaine prochaine avec une réunion publique à Blois mardi sous forme de questions-réponses avec la salle, une autre à Arras jeudi et une dernière à Caen vendredi, lors d'une visite sur le thème de l'agriculture dans le Calvados.

"Puis il y aura les cols hors catégorie avec les débats entre candidats" (qui seraient en cours de négociation), poursuit ce même député. Avec l'espoir de terminer vent dans le dos dans la dernière ligne droite pour doubler François Fillon, Emmanuel Macron ou Marine Le Pen, pour l'instant devant dans les sondages.

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