Présidentielle : « La retraite à 65 ans n’est pas soutenable humainement », défend Ian Brossat
Réagissant à la proposition d‘Emmanuel Macron de reculer l’âge de départ à la retraite, Ian Brossat, le porte-parole du candidat communiste Fabien Roussel estime qu’elle n’est pas compatible avec l’espérance de vie des ouvriers.

Présidentielle : « La retraite à 65 ans n’est pas soutenable humainement », défend Ian Brossat

Réagissant à la proposition d‘Emmanuel Macron de reculer l’âge de départ à la retraite, Ian Brossat, le porte-parole du candidat communiste Fabien Roussel estime qu’elle n’est pas compatible avec l’espérance de vie des ouvriers.
Romain David

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Pas encore de programme mais quelques propositions. Entré dans la campagne électorale la semaine dernière, Emmanuel Macron, s’il est réélu, souhaite faire passer progressivement l’âge de départ à la retraite à 65 ans. L'information a été confirmée jeudi par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur RTL. Il s’agit pour la majorité, après une première tentative de réforme interrompue par la crise sanitaire à la fin du quinquennat, d’assurer la soutenabilité du système et de financer la protection sociale. « Je conteste cet argument radicalement », a réagi vendredi matin Ian Brossat, le porte-parole et directeur de campagne du candidat communiste Fabien Roussel, au micro de « Bonjour chez Vous ! » sur Public Sénat. « Avant d’être un enjeu comptable, la retraite est un enjeu de société. »

« Quand le Conseil national de la Résistance a créé le système de la Sécurité sociale et la retraite par répartition, il ne l’a pas fait en se demandant combien ça coûte. La première question que l’on s’est posée, c’est : quel est le projet de société que l’on défend ? C’est permettre à tout le monde d’avoir une retraite digne », explique Ian Brossat.

« Si l’on vit plus longtemps, c’est parce que l’on travaille moins longtemps »

« Nous disons avec Fabien Roussel qu’il faut une retraite à 60 ans parce que l’espérance de vie d’un ouvrier en bonne santé c’est 55 ans ! », argue celui qui est également adjoint à la mairie de Paris. « Emmanuel Macron, comme d’autres, Madame Pécresse, Monsieur Zemmour… est en train de leur expliquer qu’ils vont devoir travailler jusqu’à 65 ans. Ce n’est pas possible ! Cela n’est pas soutenable humainement », s’agace Ian Brossat.

« On nous dit que l’on vit plus longtemps, donc qu’il faut travailler plus longtemps. Si l’on vit plus longtemps, c’est parce que l’on travaille moins longtemps et que la gauche au pouvoir, en 1981, a mis en place la retraite à 60 ans », argue encore le communiste. « Mais il n’y a pas que ce paramètre-là qui doit rentrer en ligne de compte. Aujourd’hui, les travailleurs sont plus productifs que dans les années 1980. Est-ce qu’ils ne doivent pas, eux aussi, profiter de cette richesse supplémentaire ? »

Le candidat Fabien Roussel propose pour sa part un retour à l’âge de départ à 60 ans, avec un montant minimum de 1200 euros par mois. « Ça a un coût, c’est 40 milliards d’euros », admet Ian Brossat. « Mais c’est tout à fait finançable, à la condition de faire cotiser les revenus du capital. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Présidentielle : « La retraite à 65 ans n’est pas soutenable humainement », défend Ian Brossat
4min

Politique

Dans une ambiance tendue, le Sénat rétablit le gel des pensions et des prestations sociales en l’assouplissant

Comme annoncé, le Sénat a rétabli en séance publique le gel des pensions et des prestations sociales prévue dans la version initiale du projet de loi de la Sécurité sociale, avant d’être supprimée à l’Assemblée nationale, au grand dam de la gauche. Les sénateurs ont, toutefois, assoupli ce gel en préservant bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et les pensions de retraite inférieures à 1 400 euros brut.

Le

2min

Politique

Violences sexuelles : Aurore Bergé souhaite imposer un casier judiciaire vierge pour les professionnels au contact d’enfants

Porté par la ministre déléguée chargée de l’Egalité femmes-hommes, un projet de loi-cadre sur les violences faites aux femmes et aux enfants a été remis hier à Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu. Parmi les 53 mesures, Aurore Bergé prône un casier judiciaire vierge pour tout professionnel travaillant avec des mineurs, et met l’accent sur un meilleur encadrement du dépôt de plaintes.

Le