"Remise en cause des syndicats", "attaque des fonctionnaires" ou "partenariat avec le Front national": Laurent Berger, secrétaire général de la...
Présidentielle: Laurent Berger (CFDT) fixe des « lignes rouges »
"Remise en cause des syndicats", "attaque des fonctionnaires" ou "partenariat avec le Front national": Laurent Berger, secrétaire général de la...
Par Bertille OSSEY-WOISARD
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
"Remise en cause des syndicats", "attaque des fonctionnaires" ou "partenariat avec le Front national": Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, n'a "pas de candidat" à la présidentielle, mais fixe des "lignes rouges".
"La CFDT n'a pas de parti, pas de candidat", prévient d'emblée le leader du deuxième syndicat français, dans un entretien à l'AFP, à son siège parisien.
"Mais il y a des lignes rouges à ne pas franchir", poursuit-il.
- 'Le syndicalisme porteur de l'intérêt général' -
En premier lieu, "toutes les questions de préférence nationale et de repli sur soi". Et dans cette logique, il n'a pas de mots assez durs contre le parti de Marine Le Pen: "On ne veut pas du Front national".
Son organisation a envoyé lundi à ses militants "un argumentaire pour "combattre" le FN et lancera en avril un appel au vote "car si on veut combattre le FN, il faut voter au premier tour". "Nous demanderons à chaque candidat, le moment venu, à s'engager à ce que le FN ne soit jamais un partenaire", poursuit M. Berger.
Et si Marine Le Pen arrive au second tour, il "oeuvrera" pour une manifestation avec la CGT le 1er mai, ce qui n'est plus arrivé depuis 2012.
Il s'agira alors de "montrer que le monde du travail pense qu'on peut construire un autre type de société que celle de l'exclusion, du repli sur soi, de la xénophobie, de l'impasse économique et sociale que propose le FN".
François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon (de G à D), débattront le 20 mars sur TF1
AFP/Archives
Autre "ligne rouge": la "remise en cause du syndicalisme, dans l'entreprise ou au niveau national", comme le font François Fillon, Emmanuel Macron, et même, selon lui, Benoît Hamon ou Jean-Luc Mélenchon.
Tous, "par un bout ou un autre, ont des impensés sur ce qu'est le syndicalisme aujourd'hui", en considérant qu'il n'y a qu'"une organisation ultra-majoritaire contestataire", notamment.
"Le syndicalisme a bougé, il est porteur de l'intérêt général", assure-t-il. "Notre place dans la gestion des services sociaux est à respecter", insiste-t-il, en réponse à la proposition d'Emmanuel Macron d'étatiser l'Unédic, l'organisme qui gère l'assurance chômage, ainsi que la formation professionnelle. Pour l'Unédic, il est d'accord pour "du tripartisme plus assumé" syndicats-patronat-Etat. Mais c'est "niet" si on considère "que les partenaires sociaux n'ont rien à voir avec ces dispositifs".
- 'Il faut des discours positifs' -
Il défend les fonctionnaires, quand MM. Fillon et Macron promettent des coupes claires.
"L'attaque en règle contre les fonctionnaires, est une ligne rouge", dit M. Berger. Il refuse qu'on fasse "croire que le fonctionnaire est un coût avant d'être un apport indispensable à la cohésion sociale, à la performance économique". Certes, il faut "rénover" l'action publique, mais seulement après "un vrai débat" et non "sous l'angle comptable bête et méchant".
Pas question non plus de toucher aux acquis sociaux obtenus sous ce quinquennat comme les comptes personnels de formation (CPF), d'activité ou pénibilité.
Laurent Berger loue les réformes sociales mises en place depuis 2012, que son syndicat a validées, dont la très décriée loi travail, quitte à être critiqué pour sa trop grande proximité avec le pouvoir.
Parmi elles: les droits rechargeables, la garantie jeune, le compte personnel de formation, la présence des salariés dans les conseils d'administration des entreprises à partir de 5.000..., énumère-t-il.
Sous François Hollande, "il ne s'est pas rien passé!" Mais il aura échoué "à montrer un cap, une vision de progrès. Ce qu'attendent les citoyens, c'est ça et pas des mesures qui se succèdent".
Il y a "les ratés" aussi, comme le débat sur la déchéance de nationalité, "insupportable", ou "l'incapacité de peser davantage sur le patronat pour qu'il puisse prendre sa part de responsabilité dans les aides données à l'entreprise".
Le syndicat a envoyé lundi un questionnaire aux principaux candidats sur le travail, l'Europe, le système de soins ou le pouvoir d'achat.
"Notre pays est dans une sorte de dépression. Il faut la soigner en montrant qu'on a une vision. Il faut des discours positifs sur ce qu'est le vivre ensemble", insiste-t-il.
Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).
ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.
Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.
A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.