C’est un nouveau rendez-vous électoral manqué pour les verts à une élection présidentielle. Yannick Jadot recueille 4,7 % des voix du premier tour et termine à la sixième position, loin derrière Jean-Luc Mélenchon, premier candidat de gauche avec plus de 20 % des voix. Le candidat écologiste s’est exprimé après l’annonce des résultats. Il a précisé sa consigne de vote pour le second tour. Il invite « les électrices et les électeurs écologistes à faire barrage à l’extrême droite en mettant un bulletin Emmanuel Macron, le 24 avril prochain ».
Le double appel
En dessous des 5 %, le parti ne pourra pas bénéficier du remboursement à hauteur de 8 millions d’euros des dépenses de campagne. Les écologistes devront se satisfaire des 800 000 euros accordés par l’Etat aux petits candidats. Face aux risques financiers de banqueroute, le candidat a appelé ses sympathisants et électeurs à mettre la main à la poche. « L’écologie a besoin de votre soutien financier pour poursuivre ses indispensables combats », explique le candidat qui a déjà les yeux rivés sur les législatives de juin.
En attendant l’arrivée des dons, le candidat invite ses soutiens à repartir rapidement en campagne. « L’écologie sera donc absente du second tour, elle ne peut pas l’être du quinquennat. Il faudra bien lors des élections législatives, regarder la situation en face et agir. Il faudra voir l’urgence de la bataille pour le climat et les menaces contre la démocratie, précise-t-il. Je sais que la mission historique des écologistes est de faire rentrer la France dans ces combats de vie et de dignité. Les élections législatives en seront l’occasion. »
Derrière le score de Noël Mamère mais devant les résultats électoraux d’Eva Joly et de Brice Lalonde
L’eurodéputé n’est pas parvenu à égaler le score de Noël Mamère en 2002. Le Maire de Bègles avait terminé à la septième place de la première élection présidentielle du nouveau millénaire avec un score historique de 5,25 %. Yannick Jadot réalise malgré tout, le second meilleur score du parti. Ce résultat reste supérieur aux 2,31 % d’Eva Joly en 2012, aux 3,88 % de Brice Lalonde réalisés en 1981. Pourtant, le candidat espérait enfin transformer l’essai des succès électoraux remportés par les écolos au cours du mandat.
Une « vague verte » nationale invisible
En 2019, le parti s’était hissé à la troisième position des élections européennes avec 13,46 % des suffrages devant la France Insoumise, le Parti Socialiste et Les Républicains. En 2020, une « vague verte » avait déferlé sur l’Hexagone lors des élections municipales. Les écolos avaient remporté plusieurs succès locaux à Bordeaux, Strasbourg, Poitier, Annecy, Lyon et Tours. Premier candidat écologiste depuis l’élection présidentielle de 2012, en effet le parti avait décidé en 2017 de faire cause commune avec Benoît Hamon, Yannick Jadot espérait également surfer sur la dynamique créée de la primaire écologiste. Avec 51,03 % des suffrages, Yannick Jadot avait remporté fin septembre le duel électoral face à Sandrine Rousseau. Crédité de 10 % des intentions de vote au lendemain du scrutin, le candidat n’a pas réussi à convaincre les électeurs et a imposé l’écologie politique au sein des débats.
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Le candidat écologiste aurait également pu bénéficier de l’engouement populaire des Français pour les questions en lien avec la lutte contre le réchauffement climatique. Les marches pour le climat ont mobilisé depuis le début du quinquennat de nombreux citoyens. Dans un sondage réalisé par France Inter et Ipsos Sopra-Steria réalisé en janvier 2022, la crise environnementale figurait à la troisième place des enjeux préoccupant les Français. Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) faisait état de cet enjeu central. Les experts estimaient que l’humanité ne dispose que de trois pour inverser la tendance et éviter le désastre écologique. Le candidat n’est pas parvenu à s’imposer comme la réponse politique à l’urgence climatique. Le projet présidentiel du candidat a suscité de nombreuses critiques de la part de ses opposants notamment qui ont accusé l’eurodéputé de porter une vision trop modérée pas assez disruptive, « un capitalisme vert ».