Présidentielle : le groupe centriste du Sénat soutient Macron, mais veut « un dialogue équilibré avec le Parlement »

Présidentielle : le groupe centriste du Sénat soutient Macron, mais veut « un dialogue équilibré avec le Parlement »

24h après le soutien « sans ambiguïté » à Emmanuel Macron au second tour, le président du groupe centriste du Sénat, Hervé Marseille précise « qu’il ne s’agit pas d’un ralliement ». En cas de réélection du chef de l’Etat, le sénateur demande des changements dans son mode de gouvernance. Interview.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Avez-vous peiné, mardi, à adopter une position commune au sein de votre groupe en vue du second tour ?

Nous avons pris une position qui contrairement à d’autres groupes n’est pas une demi-position. Nous apportons notre soutien à l’un des deux candidats qualifiés pour le second tour. Ce n’est pas pour autant un ralliement à Emmanuel Macron, ni une adhésion à sa majorité.

Vous l’évoquez. Les  LR du Sénat est divisés sur la ligne à tenir. Au sein du groupe centriste aussi, des différences ont émergé. Certains ont appelé à voter dès le premier tour en faveur d’Emmanuel Macron. Craignez-vous pour l’avenir de la majorité sénatoriale de la droite et du centre ?

Il ne m’appartient pas de commenter ce qu’il se passe au groupe LR. J’ai déjà assez à faire avec mes collègues (sourire). Notre groupe a toujours été pluriel. La moitié des sénateurs de mon groupe avaient, par exemple, voté la confiance au gouvernement d’Edouard Philippe. Nous avons des positions qui peuvent être différentes, mais nous sommes unis.

>> Lire notre article. Présidentielle : entre Pécresse, Macron ou… personne, les sénateurs centristes (très) partagés

Vous avez été assez critiques lors de ce quinquennat sur l’exercice du pouvoir d’Emmanuel Macron. Vous l’avez régulièrement qualifié de vertical.

Oui, nous le rappelons dans notre communiqué. Si Emmanuel Macron est réélu, nous souhaitons un dialogue équilibré avec le Parlement, l’écoute des corps intermédiaires, et une relation de confiance avec les collectivités territoriales. La moitié des Français ont voté pour des formations protestataires. Nous allons devoir affronter de lourds défis, et ces électeurs seront peu représentés à l’Assemblée nationale. Compte tenu du mode de scrutin, ce sera l’exécutif face à la rue.

Sur ce point Emmanuel Macron s’est montré favorable à une réforme institutionnelle

Il faut réfléchir non seulement à une réforme des institutions mais aussi à un changement dans la pratique institutionnelle. Il faut revenir à une gouvernance plus ouverte au dialogue. Au groupe centriste, nous avons toujours été favorables au scrutin proportionnel mais la question est de savoir lequel. Il y en a beaucoup : départemental, régional, à la plus forte moyenne… Le diable est dans les détails. Le retour du septennat est aussi une piste qu’il faut regarder. Le quinquennat et la tenue des élections législatives juste après la présidentielle, tendent à transformer l’Assemblée nationale en chambre d’enregistrement.

>>Lire notre article Larcher votera pour Macron, Retailleau préfère le vote blanc : au Sénat, la thérapie de groupe des LR

Dans la même thématique

Présidentielle : le groupe centriste du Sénat soutient Macron, mais veut « un dialogue équilibré avec le Parlement »
3min

Politique

« Nous n’aspirons pas à figurer dans un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche », assure Mathieu Darnaud

Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.

Le

Présidentielle : le groupe centriste du Sénat soutient Macron, mais veut « un dialogue équilibré avec le Parlement »
3min

Politique

Revalorisation du barème de l’impôt : « On peut imaginer plusieurs scenarii », selon Claude Raynal

Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.

Le

Paris: Emmanuel Macron Receives President Of Guinea-Bissau Umaro Sissoco Embalo
4min

Politique

« Réguler les égos » : comment Emmanuel Macron conçoit son rôle dans son camp

Au moment où le chef de l’Etat s’apprête à nommer un nouveau premier ministre, Emmanuel Macron a reçu ce mercredi à déjeuner les sénateurs Renaissance, à l’Elysée. Une rencontre prévue de longue date. L’occasion d’évoquer les collectivités, mais aussi les « 30 mois à venir » et les appétits pour 2027…

Le

Présidentielle : le groupe centriste du Sénat soutient Macron, mais veut « un dialogue équilibré avec le Parlement »
4min

Politique

Gouvernement : « On ne peut pas simplement trépigner et attendre que le Président veuille démissionner », tacle Olivier Faure

Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, réclame un Premier ministre de gauche, alors que LFI refuse de se mettre autour de la table pour travailler sur la mise en place d’un gouvernement, préférant pousser pour une démission du chef de l’Etat. Ce mercredi, députés et sénateurs PS se sont réunis alors que le nom du nouveau chef de gouvernement pourrait tomber d’un instant à l’autre.

Le