Le gouvernement a tout mis en œuvre pour que les réseaux du ministère de l'Intérieur soient "durcis" et ne soient pas affectés par une attaque informatique pendant l'élection présidentielle, a assuré jeudi Guillaume Poupard, le directeur de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi).
"Tous les réseaux informatiques qui vont par exemple collecter les résultats, qui vont les additionner, pour au final donner dimanche soir les premières tendances puis les résultats définitifs, ces réseaux ont été durcis, là où il le fallait", a déclaré le responsable, interrogé sur France Inter, sans donner de détails.
"On a fait un travail de qualité, je pense, avec le ministère de l'Intérieur, de manière à résister" aux cyberterroristes, a-t-il ajouté.
Il s'agit de "s'assurer que les (...) réseaux informatiques qui vont être impliqués dans l'élection seront bien opérationnels le jour de l'élection", a précisé M. Poupard, tout en reconnaissant qu'"on n'empêche pas les attaques", en référence à celles qui ont visé la campagne de la présidentielle américaine à l'automne.
"Ce qu'il faut, c'est être capable de s'en protéger. Et donc on a tout fait pour se protéger. Le réseau - je ne parle pas du site internet, le site internet c'est la façade -, le réseau propre du ministère de l'Intérieur, va être robuste pour être capable de travailler", a assuré M. Poupard.
Rappelant que l'Anssi avait briefé les candidats face au risque cyber, Guillaume Poupard pense que les attaques dont a été victime Emmanuel Macron à la mi-février n'étaient "pas des attaques majeures".
Selon M. Poupard, son site internet avait été bloqué pendant quelques minutes après une "attaque en déni de service", quand le site avait été submergé de requêtes.
"Cela n'a pas eu d'impact, à mon avis, sur la campagne électorale", a-t-il estimé.
Interrogé sur l'origine de ces attaques, le patron de l'Anssi a dit qu'il était toujours très difficile d'identifier les auteurs.
"En général, on ne sait pas qui attaque", a-t-il souligné, notant que cela peut "venir d'absolument partout (..); les Russes, Les Américains, les Chinois, les groupes terroristes, parfois des ennemis de l'intérieur..."
"Il ne faut pas se demander qui va m'attaquer, il faut se demander comment est-ce que je vais faire pour me protéger", a insisté M. Poupard.
Le président François Hollande avait ordonné début mars la "mobilisation" de "tous les moyens nécessaires de l’État" face aux cybermenaces qui pèsent sur la présidentielle.