Emmanuel Macron a effectué lundi soir son premier déplacement de campagne. À Poissy, le président candidat a été accueilli par l’un de ses proches, le maire Karl Olive. Il a ensuite pu débattre avec 250 riverains dans une salle, un exercice rappelant celui auquel il s’était livré à plusieurs reprises durant le « Grand Débat » organisé dans la foulée de la crise des « Gilets Jaunes ». Sauf que les échanges n’étaient pas complètement spontanés, selon des révélations de France Inter. En effet, des documents que s’est procurés la radio montrent que les questions avaient été préparées en amont, Karl Olive assure toutefois qu’elles n’avaient pas été communiquées au locataire de l’Elysée.
Mais pour Jean Lassalle, qui brigue pour la seconde fois l’investiture suprême, la séquence trahit la fébrilité qui s’est emparée du camp présidentiel et la difficile posture dans laquelle se trouve Emmanuel Macron, pris en tenaille entre sa campagne de réélection et une situation internationale très tendue avec la guerre en Ukraine. « Je trouve qu’Emmanuel Macron a peur, et ça n’est pas bon. Il a un doute en lui, vous le verrez dans les semaines qui viennent », prophétise le député au micro de « Bonjour chez vous ! », la matinale de Public Sénat.
« Il a un problème de calage entre les niveaux d’intervention internationale et la réalité d’une campagne »
« Il a toujours eu peur des gens. Il lui faut des salles bien prêtes. […] Regardez les images de près, c’était des questions bien gentillettes, pas des questions à la Mélenchon », poursuit Jean Lassalle. Alors qu’Emmanuel Macron a fait savoir qu’il ne débattrait pas avec les autres candidats avant le premier tour, l’ancien maire de Lourdios-Ichère estime que le fondateur d’En marche ! devrait descendre dans l’arène politique. « Il a un problème de calage entre les niveaux d’intervention nationaux et la réalité d’une campagne », explique-t-il.
« Les Français n’ont pas perdu toute notion politique, ils vont vouloir avoir un minimum de sentiment sur le président qu’ils vont réélire », poursuit Jean Lassalle. À ses yeux : « Macron lui-même est le plus dangereux adversaire de Macron. » Et de conclure : « Je ne sais pas comment il va tenir cette campagne. Pendant 15 jours ça va aller, après… »