Avec le soutien de Bertrand Delanoë, ancien maire PS de Paris, Emmanuel Macron a enregistré mercredi un nouveau ralliement de poids, qui...
Par Stéphanie LEROUGE
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Avec le soutien de Bertrand Delanoë, ancien maire PS de Paris, Emmanuel Macron a enregistré mercredi un nouveau ralliement de poids, qui pourrait en annoncer d'autres, en provenance du PS notamment où la campagne menée par Benoît Hamon peine à convaincre.
"Le candidat qui se rapproche le plus de mes convictions de socialiste, réformiste, Européen, réaliste, c'est Emmanuel Macron", a dit M. Delanoë. L'ancien édile, comme d'autres ténors de son parti, ne se retrouve pas dans le projet "dangereux" de M. Hamon, qui ne serait "pas en mesure de produire du progrès social".
Les proches de M. Hamon ont sévèrement accueilli le soutien de M. Delanoë, Aurélie Filippetti y voyant ainsi une "trahison" du vote de la primaire. Le candidat a souligné que si "l'ancien maire de Paris soutient Emmanuel Macron, (...) l'actuelle maire de Paris Anne Hidalgo, soutient Benoît Hamon".
Pour le député des Yvelines, qui peine à trouver une dynamique depuis plusieurs semaines, c'est un coup de poignard de plus alors que le compteur de ralliements tourne à plein chez M. Macron. Il a ainsi enregistré mercredi le soutien de l'économiste Jacques Attali, et des sénateurs PS Roger Madec (Paris) et Michel Berson (Essonne).
Benoit Hamon lors d'une rencontre à l'Assemblée des Départements de France, le 8 mars 2017
AFP
La veille, M. Hamon avait déjà dû faire face aux interrogations du président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone. "Dans l’état actuel des choses, j’ai du mal à (me) reconnaître" dans la campagne de Benoît Hamon, avait-il confié.
Même défiance au sein du gouvernement. "On a besoin de preuves d’amour!" a lancé dimanche le ministre de la Ville Patrick Kanner.
- "Vote utile" -
En privé, nombreux sont les ministres qui font part de "leurs doutes". "La question du vote utile est posée", confie un poids lourd du gouvernement, inquiet d'un éventuel second tour opposant Marine Le Pen à François Fillon, donné à ce stade en troisième position derrière M. Macron dans plusieurs sondages.
La rumeur du ralliement du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian est plus que jamais dans l'air. "C'est le ministre le plus important, celui qu'Emmanuel Macron travaille le plus", dit une source au sein d'En marche!.
Le ministre français des Finances Michel Sapin à Paris, le 8 mars 2017
AFP
Mercredi, c'est un autre membre du gouvernement, le ministre de l'Economie Michel Sapin, qui est venu au secours de M. Macron après l'avoir souvent égratigné par le passé. Après que le nom de son ancien collègue à Bercy s'est trouvé associé à un possible délit de favoritisme concernant l'organisation d'une soirée à Las Vegas en 2016, évoquée par le Canard Enchaîné, M. Sapin a assuré que M. Macron était "totalement hors de cause".
Le parquet national financier (PNF) a pour sa part déclaré attendre "plus d'informations" pour envisager "les suites éventuelles à donner".
A droite, plusieurs responsables y voient une preuve supplémentaire de l'orientation à gauche de M. Macron. "Je vois bien qu'il va y avoir un recyclage des caciques socialistes chez Macron", raille ainsi l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
- "Oiseaux migrateurs" -
L'entourage d'un ministre hollandais appelle toutefois les socialistes à ne pas se précipiter.
"La campagne n'a pas vraiment commencé. Les Français ne sont pas encore décidés. Les choses ne sont pas encore cristallisées, ce serait une faute de dire que tout est plié", explique cette source, qui critique plusieurs points du programme de M. Macron: baisse du nombre de fonctionnaires, renoncement à la réforme des rythmes scolaires, réforme de la taxe d'habitation...
Attendre et voir: c'est aussi le message qu'a passé mardi le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis. "Je dis à tout le monde: +Gardez votre sang-froid.+ Il faut prendre le temps que la campagne s'installe", préconise-t-il.
En meeting mardi à Marseille, Benoît Hamon a mis toutes ses forces dans la bataille pour tenter de décourager les socialistes de céder aux sirènes de l'ancien ministre de l'Economie, dont le positionnement est de plus en plus selon lui celui d'une "droite classique".
Rendant hommage à l'action de plusieurs de ses anciennes collègues ministres -Marisol Touraine, Ségolène Royal, Michèle Delaunay, Christiane Taubira notamment-, M. Hamon a égratigné ceux que tente l'aventure Macron: "J'observe que les oiseaux migrateurs sont en train d'aller se faire une place au chaud. Quel courage!" a-t-il ironisé.
L’heure est à l’urgence pour les Européens. Dans un climat mondial tendu, avec les décisions américaines de ne plus participer massivement à la protection des Européens, les dirigeants des États membres de l’Union convergent vers l’idée d’une défense européenne commune, et surtout, d’un réarmement massif. À quoi correspondent les 800 milliards promis par la Commission européenne ? Pour quels achats ? Quid de l'élargissement de dissuasion nucléaire française aux autres pays européens ? Caroline de Camaret et Alexandre Poussart ouvrent le débat dans Ici l’Europe avec l’eurodéputé français Bernard Guetta, et l’Allemande Hannah Neumann du parti des Verts.
La proposition de loi des députés écologistes, adoptée en février à l’Assemblée nationale, sera inscrite dans le prochain espace réservé de leurs homologues sénateurs. Inspiré des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, le texte instaure un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des « ultra-riches ». Ses chances d’adoption au Sénat sont très minces, mais ses partisans espèrent convaincre.
Invité de la matinale de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale évoque la possibilité de déposer une motion de censure contre le gouvernement. Néanmoins, LFI souhaite déposer le texte avec les écologistes et les communistes.
Invité de la matinale de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel revient sur la réunion à Bercy pour financer l’industrie de la défense. Si l’insoumis reconnaît une réflexion nécessaire, il estime cependant que la Russie ne représente pas une menace existentielle pour la France. Par ailleurs, le député demande au gouvernement d’organiser un débat avec vote au Parlement sur le sujet du réarmement.