Le secrétaire d'Etat à la Recherche Thierry Mandon s'est inquiété mardi de la "putréfaction" du débat de la campagne présidentielle, conséquence selon lui de l'affaire Fillon et de la campagne "narcissique" d'Emmanuel Macron.
"Moi, ce qui m'inquiète beaucoup plus que les problèmes que (l'affaire Fillon) pose à la droite, ce sont ses dégâts pour la République", a déclaré le ministre socialiste lors de "L'épreuve de vérité" (Public Sénat/AFP/Radio Classique).
"C'est finalement une forme de putréfaction du débat politique aujourd'hui. Qui fait que tous les grands enjeux importants pour les Français, l'emploi, la santé, plus généralement la Sécurité sociale, l'éducation, tous ces thèmes-là ne sont plus débattus nulle part", a-t-il déploré.
"Et qu'entre les affaires d'une part et des campagnes égotistes ou en tout cas d'un narcissisme extrême (...) le débat politique est vide, est absent de cette présidentielle et ça c'est inquiétant", a-t-il dit en visant les campagnes de François Fillon et Emmanuel Macron.
Quant au candidat socialiste qu'il soutient, Benoît Hamon, qui semble mettre sa campagne de côté pour convaincre l'écologiste Yannick Jadot et le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, M. Mandon l'a appelé "à y aller".
"Je ne sais pas s'il perd du temps, ce qui est sûr c'est qu'il faut s'y mettre, il faut y aller", a enjoint le secrétaire d'Etat.
"Il a mis le doigt dans la campagne des primaires sur des sujets essentiels qui méritent d'être travaillés, comme le revenu universel, d'ailleurs je crois que c'est en train de se faire (...) Maintenant il faut y aller, c'est de ça dont il faut parler aux Français", a-t-il poursuivi.
"C'est de ça dont il faut leur parler, pas de Jean-Luc Mélenchon, pas de Yannick Jadot ou d'Emmanuel Macron", a-t-il dit.
Quant à un éventuel retrait de M. Mélenchon, "il n'y a rien à attendre. Jean-Luc Mélenchon est parti en croisade autour de lui-même, il s'est autoproclamé sauveur du pays, et pourquoi voulez-vous que celui qui fait cette démarche-là dise +bon Benoît, je te laisse la place+".
Quant à M. Macron, "il veut s'extraire du débat droite-gauche et il en paie le prix: il est illisible, il est insaisissable", selon M. Mandon.
"En refusant ce clivage-là (gauche-droite), il rend illisible ce qu'il propose", a-t-il critiqué.