Présidentielle : Marine Le Pen anticipe son lancement de campagne
Après une année 2016 tout en discrétion, Marine Le Pen a lancé pour de bon sa campagne présidentielle début janvier, avec l'objectif d'accéder...

Présidentielle : Marine Le Pen anticipe son lancement de campagne

Après une année 2016 tout en discrétion, Marine Le Pen a lancé pour de bon sa campagne présidentielle début janvier, avec l'objectif d'accéder...
Public Sénat

Par Guillaume DAUDIN

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Après une année 2016 tout en discrétion, Marine Le Pen a lancé pour de bon sa campagne présidentielle début janvier, avec l'objectif d'accéder au second tour comme le lui promettent les sondages.

Emission radio-télé mardi, voeux mercredi, convention thématique jeudi, déplacement en Normandie sur le thème des services publics vendredi, visite discrète dans une centrale nucléaire samedi: on peine à croire que le "véritable" lancement de campagne soit encore prévu à Lyon début février.

Un membre du conseil stratégique de campagne confirme à l'AFP que Mme Le Pen "a anticipé" son lancement: "En campagne, on n'a jamais le temps d'attendre". Un dirigeant réfute toutefois "un changement de stratégie". Le "plein régime" est toujours prévu d'après cette source pour l'après-Lyon.

Les "assises présidentielles" seront essentielles dans la campagne de Mme Le Pen: elle entend y faire une démonstration de force et présenter son programme. Selon son coordinateur, Jean Messiha, le projet "ne sera pas aussi dense" que celui de 2012, mais plutôt détaillé au fur et à mesure de la campagne. Il s'inscrira dans "la continuité" du projet 2012, celui de la première candidature présidentielle de Marine Le Pen.

Lyon aura aussi son importance car la capitale des Gaules accueillera le 4 février une réunion de l'ancien ministre de l'Économie Emmanuel Macron.

Plusieurs frontistes veulent faire accroire que François Fillon, qui a concentré leurs attaques depuis sa victoire à la primaire de la droite, "dévisse". "Ca se voit dans les médias, il est en contre, il n'est pas en conquête", pense un conseiller de Marine Le Pen.

Marine Le Pen, le 6 janvier 2017 lors d'une visite à Igoville
Marine Le Pen, le 6 janvier 2017 lors d'une visite à Igoville
AFP

Dès lors, Emmanuel Macron, en hausse constante dans les enquêtes d'opinion, est vu par plusieurs frontistes comme un adversaire de rechange en cas de second tour.

"Ca a l'air de s'installer. C'était un phénomène très parisien, mais sur le terrain, les gens en parlent. Ce n'est pas que du papier ou de la télé", souligne le membre du conseil stratégique déjà cité. Pour lui, il "devient inquiétant".

- Fillon et Macron ciblés -

Un sondage Elabe publié le 5 janvier a d'ailleurs donné, pour la première fois depuis avril 2013, Marine Le Pen absente du second tour. Selon cette hypothèse, M. Macron affronterait M. Fillon, après un 1er tour avec Arnaud Montebourg, vainqueur de la primaire PS, et sans François Bayrou, pas candidat.

"Pas d'inquiétude", répond le dirigeant FN. "Macron, c'est comme Kouchner ou Lang: il fait 70% de cote de popularité, mais le jour où il se présente, il fait 10%".

Selon ce frontiste, affronter Macron serait "plus favorable" pour Marine Le Pen qu'un duel avec M. Fillon. Avec l'ancien conseiller de François Hollande, c'est une opposition "chimiquement pure" entre un "mondialiste" et une "patriote", selon les éléments de langage frontistes.

En attendant, Marine Le Pen comme ses équipes disent trépigner. A "L'Escale", le QG de campagne (nord-ouest de Paris), "la mayonnaise a pris", assure le conseiller régional Jean-Lin Lacapelle, même si certains pestent contre une organisation qu'ils trouvent brinquebalante.

Marion Maréchal-Le Pen, députée FN, visite un monument à la mémoire de l'escadron de chasse français Normandie-Niemen, à Moscou le 16 novembre 2016
Marion Maréchal-Le Pen, députée FN, visite un monument à la mémoire de l'escadron de chasse français Normandie-Niemen, à Moscou le 16 novembre 2016
AFP/Archives

Finie donc l'acrimonie de décembre entre Marion Maréchal-Le Pen et Florian Philippot et, à un degré moindre, Marine Le Pen ? "Il y a eu une chicaya, et c'est déjà terminé", a répondu la patronne du parti dimanche dans le Parisien.

L'objectif assigné à 2017 reste celui de 2016, non réalisé, d'après M. Lacapelle, chargé de la mobilisation: "gagner la bataille de la confiance, de la crédibilité", alors que celle des idées serait déjà "gagnée".

Pour réussir, Mme Le Pen va aussi devoir éviter les nuages judiciaires. Déjà inquiété par un prochain procès pour le financement de ses campagnes de 2012 -le FN et deux de ses dirigeants sont soupçonnés d'escroquerie au préjudice de l'Etat-, le parti d'extrême droite doit affronter une nouvelle bataille: des juges d'instruction enquêtent désormais sur les soupçons d'emplois fictifs de ses assistants au Parlement européen.

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