Le maire de Grenoble Eric Piolle (EELV) a annoncé vendredi à l'AFP qu'il voterait pour Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle pour "encourager le rassemblement de la gauche, des écologistes et des citoyens".
"J'ai décidé de voter Jean-Luc Mélenchon", a déclaré Eric Piolle, qui avait plaidé en février pour un rassemblement autour de Nicolas Hulot du candidat de La France insoumise, de Benoît Hamon (PS) et de Yannick Jadot (EELV).
Eric Piolle a "la conviction qu'il existe une majorité de gauche, citoyenne et écologiste qui ne se reconnaît ni dans l'ultralibéralisme, ni dans le culte de la cupidité, qui a conscience que les plus fragiles sont les premières victimes des désordres écologiques et que la pauvreté des uns est un danger pour la richesse de tous".
"Cette majorité puissante et positive est orpheline dans cette campagne", a estimé le maire à la tête d'une coalition EELV-Parti de gauche-collectifs citoyens.
Pour autant, "il y a cette envie de changement, de positif, qu'il faut cristalliser", et selon Eric Piolle, "Mélenchon est le plus à même de cristalliser cette majorité et de la faire accéder au second tour de la présidentielle".
Déjà, début février, il avait estimé: "rien ne se fera sans Jean-Luc Mélenchon et l'espace politique qu'il représente".
"Depuis des années, il travaille à un nouveau projet de société, il articule progrès social et volontarisme écologique", a souligné le maire de Grenoble.
Cette prise de position intervient alors que Jean-Luc Mélenchon est porté par une dynamique qui le placerait dans le carré de tête, tandis que Benoît Hamon, rallié par Yannick Jadot, est à la peine. En dépit de la "clarification", selon M. Piolle, apportée par sa victoire à la primaire socialiste.
"Il faut penser à la suite: les législatives. Il vaut mieux gagner ensemble que perdre séparés. Le rassemblement est la condition de la victoire", a-t-il estimé.
Ce soutien "attriste" Yannick Jadot, qui l'estime toutefois "logique d'un point de vue de la réalité politique locale puisqu'Eric Piolle gouverne la ville avec le Parti de gauche et pas avec le PS", a-t-il déclaré à l'AFP depuis Rennes, où il accompagne Benoît Hamon en déplacement.
"Il gère sa ville à un moment où ce n'est pas complètement le sujet", a encore déploré M. Jadot qui "pense que sur le fond de la politique que l'on défend, en termes d'ouverture sur l'Europe et sur le monde, son candidat logique dans une élection présidentielle, cela aurait dû être Benoît Hamon".