Présidentielle: tractations pour Macron, retour sur le terrain pour Le Pen
La campagne du second tour de l'élection présidentielle s'est ouverte lundi avec une journée de "négociations politiques" pour Emmanuel Macron,...
Par Baptiste PACE
Temps de lecture :
5 min
Publié le
Mis à jour le
La campagne du second tour de l'élection présidentielle s'est ouverte lundi avec une journée de "négociations politiques" pour Emmanuel Macron, tandis que Marine Le Pen est repartie sur le terrain avec un déplacement dans le Pas-de-Calais.
Selon les "résultats globaux", hors Français de l'étranger, communiqués lundi matin par le ministère de l'Intérieur, M. Macron est arrivé en tête du premier tour avec 23,75% des suffrages devant la présidente du Front national (21,53%). François Fillon est arrivé troisième avec 19,91% des voix, devant Jean-Luc Mélenchon, qui a recueilli 19,64% des suffrages.
Marine Le Pen pose avec un supporter en visitant le marché de Rouvroy, dans le nord, le 24 avril 2017
AFP
La journée s'annonce agitée chez Les Républicains avec un comité politique réuni depuis 10h30 suivi d'un bureau politique du parti à 17h00. Avec l'élimination de François Fillon, la droite est absente du second tour pour la première fois de son histoire sous la Ve République.
Les tractations ont également débuté au PS qui réunissait lundi matin son bureau national, après le score historiquement faible de Benoît Hamon (6,35%).
Les deux finalistes sont conviés mardi à l'hommage national au policier tué jeudi soir dans un attentat sur les Champs-Elysées.
En attendant, Emmanuel Macron devrait selon son entourage consacrer les journées de lundi et mardi aux "négociations politiques" dans le but de former une majorité, avec en ligne de mire les élections législatives des 11 et 18 juin.
Marine Le Pen pose avec un supporter en visitant le marché de Rouvroy, dans le nord, le 24 avril 2017
AFP
Le candidat d'En Marche!, critiqué pour avoir fêté le résultat du premier tour à La Rotonde, une brasserie du quartier parisien de Montparnasse, pourrait tenir un meeting d'entre-deux tours à Amiens, sa ville natale, même si rien n'est encore confirmé.
- "Front républicain" -
Les titres du secteur bancaire prenaient plus de 8% lundi matin à la Bourse de Paris, galvanisés par l'anticipation d'une victoire de l'ancien ministre de l’Économie.
Emmanuel Macron, le 23 avril 2017 à Paris
AFP
De son côté, Marine Le Pen est repartie dans son fief électoral du Pas-de-Calais pour arpenter les allées du marché de Rouvroy. Alors que les ralliements à M. Macron se sont multipliés tôt dimanche soir, de Benoît Hamon à François Fillon, la présidente du FN a brocardé devant la presse "le vieux front républicain tout pourri, dont plus personne ne veut" et qui "essaie de se coaliser" autour du favori Macron.
Pour ce deuxième tour, "on est challenger, clairement", a jugé le vice-président du FN Florian Philippot, qui a demandé à Nicolas Dupont-Aignan d'être "cohérent" en appelant à voter pour Marine Le Pen. Le président de Debout la France (4,75% des suffrages), réunit lundi les instances de son parti et devrait se prononcer dans les prochains jours.
Marine Le Pen, le 23 avril 2017 à Hénin-Beaumont
AFP
Selon deux sondages réalisés dimanche soir, M. Macron battrait largement Marine Le Pen le 7 mai, à 62%-38% selon Ipsos Sopra Steria, à 64%-36% selon Harris Interactive.
La présidente du FN tiendra jeudi un meeting d'entre-deux-tours à Nice.
Alors qu'en 2002, Jacques Chirac avait refusé de débattre à la télévision avec Jean-Marie Le Pen, le débat "devrait avoir lieu", a indiqué lundi le directeur de campagne de Mme Le Pen, David Rachline. Une information non confirmée dans le camp Macron.
- "la fin d'un cycle" -
Le premier tour de ce scrutin 2017 est marqué par l'élimination des deux partis dominant la vie politique depuis quarante ans: le parti gaulliste, aujourd'hui Les Républicains, et le Parti socialiste. Deux partis ayant organisé une primaire ouverte.
Marine Le Pen, le 23 avril 2017 à Hénin-Beaumont
AFP
A droite, Les Républicains pansent leurs plaies. Ex-soutien d'Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin a jugé "trop facile de trouver un bouc-émissaire" en la personne de François Fillon. "Défaite personnelle" d'une "droite recroquevillée" sur "ses seules bases bourgeoises et conservatrices", estime au contraire le maire de Tourcoing Gérald Darmanin, ex-soutien de Nicolas Sarkozy.
Au PS, Manuel Valls a analysé "la fin d'un cycle". "Ceux qui ne partagent pas les mêmes idées, qui sont en désaccord notamment sur l'Europe, sur l'économie, sur l'entreprise, sur les questions de sécurité, peuvent-ils encore être dans la même famille politique ? Personnellement je ne le crois pas. Donc doit venir le temps, enfin, de la clarification", a prôné l'ancien Premier ministre qui avait appelé à voter Macron avant même le premier tour.
De son côté, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement et proche de François Hollande, a dit souhaiter que Bernard Cazeneuve conduise la campagne pour les élections législatives. "Ce qui doit être la ligne de conduite du Parti socialiste, c'est éviter que chacun s'engage dans des règlements de compte à peine passé le premier tour de cette élection", a-t-il prôné, appelant avant tout à faire "battre le FN", et "le plus haut possible" le 7 mai.
A gauche, les regards se tourneront également vers Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de la France insoumise, visiblement marqué par son élimination dimanche soir, n'a pas donnée de consignes de vote, expliquant s'en remettre à l'avis des 450.000 soutiens de sa plateforme internet jlm2017.fr. "Une faute", a dénoncé le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.
L’heure est à l’urgence pour les Européens. Dans un climat mondial tendu, avec les décisions américaines de ne plus participer massivement à la protection des Européens, les dirigeants des États membres de l’Union convergent vers l’idée d’une défense européenne commune, et surtout, d’un réarmement massif. À quoi correspondent les 800 milliards promis par la Commission européenne ? Pour quels achats ? Quid de l'élargissement de dissuasion nucléaire française aux autres pays européens ? Caroline de Camaret et Alexandre Poussart ouvrent le débat dans Ici l’Europe avec l’eurodéputé français Bernard Guetta, et l’Allemande Hannah Neumann du parti des Verts.
La proposition de loi des députés écologistes, adoptée en février à l’Assemblée nationale, sera inscrite dans le prochain espace réservé de leurs homologues sénateurs. Inspiré des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, le texte instaure un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des « ultra-riches ». Ses chances d’adoption au Sénat sont très minces, mais ses partisans espèrent convaincre.
Invité de la matinale de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale évoque la possibilité de déposer une motion de censure contre le gouvernement. Néanmoins, LFI souhaite déposer le texte avec les écologistes et les communistes.
Invité de la matinale de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel revient sur la réunion à Bercy pour financer l’industrie de la défense. Si l’insoumis reconnaît une réflexion nécessaire, il estime cependant que la Russie ne représente pas une menace existentielle pour la France. Par ailleurs, le député demande au gouvernement d’organiser un débat avec vote au Parlement sur le sujet du réarmement.