L'ancien Premier ministre de droite Dominique de Villepin apporte son soutien à Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle, dans une interview à paraître vendredi dans Le Parisien.
Le rapprochement entre l'ancien ministre de l’Économie de François Hollande et l'ex-locataire de Matignon sous Jacques Chirac (2005-2007) était en cours depuis plusieurs semaines et ce ralliement ne faisait plus mystère. Il est survenu à trois jours du premier tour, et juste avant un dernier rendez-vous télévisé entre les onze candidats.
"Il y a enfin une nouvelle voie, que veut ouvrir Emmanuel Macron, celle du rassemblement: contre l’esprit de querelle, faisons le choix de la volonté", explique M. de Villepin dans cette interview mise en ligne dès jeudi soir.
"Nous avons une relation amicale et échangeons sur les grandes questions internationales", poursuit celui qui fut également ministre des Affaires étrangères de 2002 à 2004.
M. Macron "a une vraie qualité d’écoute, une détermination et un sens de l’État indispensable", insiste-t-il.
Dans cette interview, M. de Villepin évoque une campagne "atterrante" et juge que "l'heure est à la gravité".
Il déplore un choix électoral qui se "ramène à une offre simple": "les radicaux qui jurent de renverser la table et la soupière avec elle" et des partis traditionnels qui "restent prisonniers de leurs divisions et voient le pouvoir comme une rente à partager".
Il juge que "la droite républicaine a besoin d’une colonne vertébrale" et note que "face à la recomposition politique en cours, les tentations de durcissement, dans les discours ou dans les alliances, risquent d’entretenir une spirale de radicalisation", plaidant pour un "travail de clarification" alors que "beaucoup de (s)es amis politiques, aujourd’hui déjà, peinent à se retrouver dans leur propre famille".
Invité à dire s'il pourrait travailler avec Emmanuel Macron si ce dernier est élu président, M. de Villepin répond: "je suis un homme libre et je le resterai".
M. de Villepin rejoint parmi les soutiens de M. Macron plusieurs autres anciens ministres de Jacques Chirac, dont Dominique Perben et Pierre Méhaignerie (Justice), Renaud Dutreil (PME), Anne-Marie Idrac (Commerce extérieur), Thierry Breton (Économie) ou encore Jean-Jacques Aillagon (Culture).
L'ancien Premier ministre avait déjà fait savoir début mars qu'il n'allait "certainement pas" voter pour François Fillon, estimant qu'en mettant en cause les institutions, celui-ci avait cessé d'être "un candidat possible sur l'échiquier politique".
Emmanuel Macron avait de son côté récemment exprimé son "respect" pour M. de Villepin faisant état d'"échanges, en particulier sur les sujets de politique étrangère et internationale", et soulignant que "la clarté de (s)a vision et (s)es engagements" lui correspondaient.
M. Macron, qui a aussi eu jeudi un échange téléphonique avec l'ex-président américain Barack Obama, a également reçu l'appui de 214 élus locaux de la droite et du centre (maires, adjoints, conseillers municipaux... ), plaidant dans une tribune pour un vote en sa faveur "face au risque devenu réel d'un deuxième tour qui n’offrirait aux Français qu’un choix entre les extrêmes".