Sa campagne est (une nouvelle fois) relancée, mais François Fillon doit à nouveau faire face à des révélations du Canard enchaîné. Le candidat a obtenu en 2013 de l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière un prêt de 50.000 euros, sans intérêts et non déclaré à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, affirme Le Canard enchaîné dans son édition de mercredi.
Interrogé sur l’antenne de Public Sénat-LCP-AN après son discours devant l’Assemblée des départements de France, François Fillon a balayé d’un revers de main la question. « Je ne répondrai à rien du tout sur ces sujets. Ce n’est pas un sujet. Interrogez mes avocats. Ce feuilleton ne m’intéresse plus. Je ne me laisserai pas entrainer dans une opération qui est clairement une opération de déstabilisation politique » a répondu François Fillon (voir la vidéo).
Ce prêt a été « intégralement remboursé », selon l'avocat du candidat
Selon le Canard enchaîné, le candidat de la droite à la présidentielle « n'a pas jugé utile de faire figurer » les 50.000 euros de ce prêt sur sa déclaration de patrimoine adressée à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Le réquisitoire du parquet national financier - qui a ouvert l'information judiciaire sur les emplois présumés fictifs de l'épouse de François Fillon, Penelope, et de deux de leurs enfants - vise entre autres des « manquements aux obligations de déclaration » de François Fillon auprès de la HATVP. Ce prêt a été « intégralement remboursé », a affirmé au Canard l'avocat du candidat, Me Antonin Levy qui, selon l'hebdomadaire, a refusé de préciser à quelle date a eu lieu le remboursement.
Marc Ladreit de Lacharrière, PDG de Fimalac et proche de l'ancien premier ministre, a lui aussi été entendu par la police sur les conditions d'emploi de Penelope Fillon, entre 2012 et 2013, par La Revue des deux mondes, qu'il préside.
Selon le Code général des impôts, tout prêt supérieur à 760 euros doit être déclaré par l'emprunteur.
Interrogé par ailleurs sur les défections d'élus de son camp, François Fillon a jugé la question « totalement hors sujet ».
« Je suis candidat devant le peuple français. C'est le peuple français qui décide, c'est personne d'autre. L'élection présidentielle, c'est pas l'élection à la présidence du conseil départemental », a-t-il poursuivi.