Le Rassemblement national (RN), convoqué devant une juridiction russe sur le non remboursement d'un prêt, n'exclut pas de faire de nouveau appel aux Français pour se financer, a indiqué vendredi son vice-président, Jordan Bardella.
Le RN va devoir s'expliquer le 2 juin devant une juridiction russe alors que selon des documents consultés début février par l'AFP, une firme russe l'a attaqué en justice pour n'avoir pas remboursé ce prêt de 9,14 millions d'euros contracté en Russie en 2014.
Si le RN, déjà fragilisé par d'autres créances, devait rembourser ce prêt, ses finances risqueraient de plonger dans le rouge, alors que sa présidente Marine Le Pen a déjà annoncé qu'elle était candidate à l'élection présidentielle de 2022.
Jordan Bardella a assuré sur LCI que le RN avait "commencé à rembourser" et que la convocation devant la juridiction russe faisait partie de la "procédure normale en Russie". "Passé un certain délai, a-t-il expliqué, quand vous ne pouvez pas rembourser votre créancier ou n'avez pas remboursé dans la mesure suffisante, il y a effectivement une procédure qui s'engage".
Dans ce contexte, "nous allons probablement devoir nous tourner vers les Français comme nous l'avons fait par le passé (...) c'est une décision que nous allons étudier", a-t-il ajouté, se disant "choqué" que "le premier parti de France ne trouve pas de banque française pour se financer lors des élections".
Marine Le Pen le 5 novembre 2019 à l'Assemblée à Paris
AFP
Au printemps 2019, à la veille des élections européennes, le parti de Marine Le Pen avait lancé un "emprunt patriotique" qui lui avait alors permis de lever 4 millions d'euros, pour faire face au refus des banques de lui prêter de l'argent.
Jordan Bardella a assuré que le fonctionnement du parti "n'est pas affecté", ni "la volonté de nous présenter dans un certain nombre de municipalités (en mars) et mener les combats" des scrutins suivants.
"Les adhésions remontent, notre mouvement va bien, notre mouvement va mieux", a-t-il assuré.
Interrogé début février pour savoir si le remboursement du prêt russe pouvait mettre le RN en cessation de paiement, son trésorier Wallerand de Saint-Just avait répondu que le créancier n'avait "aucun intérêt à poursuivre dans cette voie puisqu'il voit qu'on le rembourse".
Le premier ministre joue peut-être son avenir cette semaine. Après avoir de nouveau déjeuné avec les cadres du socle commun, il sera confronté jeudi à une nouvelle mobilisation puis recevra des socialistes très déçus après son interview. « Au moment où je vous parle, on est plutôt sur la dynamique de la censure », prévient Patrick Kanner, patron des sénateurs socialistes. Mais le PS ne ferme pas encore la porte.
Rachida Dati sera jugée, aux côtés de l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn, pour corruption et trafic d’influence, du 16 au 28 septembre 2026, soit après sa campagne électorale à Paris dans le cadre des municipales de mars.
Après celle de Marine Le Pen, la condamnation de Nicolas Sarkozy conduit une nouvelle fois certains responsables politiques à mettre en cause l’impartialité de la justice. Le Syndicat de la magistrature est, de nouveau, dans le viseur de l’extrême droite qui demande sa suppression. Cette suspicion à l’encontre de juges avait donné lieu au vote d’une disposition au Sénat en 2023 pour imposer le respect du principe d’impartialité pour les magistrats syndiqués.