La primaire de la gauche aura-t-elle vraiment lieu ? « J’y compte bien ! », répond ce mercredi 10 décembre la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, invitée de la matinale de Public Sénat. Le week-end dernier, la responsable a été officiellement désignée par les militants de son parti pour participer à ce processus, acté depuis mi-novembre. « Je suis pour que la gauche et les écologistes aient une candidature unique à la présidentielle », a-t-elle répété ce matin, après avoir annoncé son entrée dans la course à l’Élysée le 22 octobre dernier. Mais, selon elle, il est aussi « très probable » qu’un tel scénario ne puisse pas se matérialiser.
En effet, la démarche suscite pour le moment des réactions pour le moins mitigées à gauche. Plusieurs formations politiques (Les Écologistes, L’Après, Génération.s, Debout !) ont affiché leur soutien à cette primaire, également portée par l’ex-figure proposée par le Nouveau Front populaire pour accéder à Matignon, Lucie Castets. Outre Marine Tondelier, Clémentine Autain et François Ruffin ont déjà indiqué leur volonté de se présenter au scrutin. Le Parti socialiste n’a pas encore fixé sa position sur sa participation, même si son premier secrétaire Olivier Faure laisse la porte ouverte à une éventuelle candidature.
« Les absents auront tort », lance Marine Tondelier
En revanche, ni Raphaël Glucksmann (Place publique), ni Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) ne se disent intéressés par ce vote préliminaire. « Je ne participerai pas à une primaire » avait affirmé le premier au Monde, au mois de mai dernier. Le chef de file insoumis a lui aussi de nouveau rejeté cette possibilité lors d’un meeting à Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire), le 16 novembre. « Je ne vais pas mettre le doigt dans la déchiqueteuse », a-t-il redit, selon des propos rapportés par La Nouvelle République.
Malgré le scepticisme de ces deux personnalités, pour le moment les mieux placées à gauche dans les sondages en vue de l’élection de 2027, Marine Tondelier croit toujours en la force d’une telle primaire. « Les absents auront tort », a-t-elle pointé. À défaut d’une candidature « unique », la cheffe de file écologiste promeut l’idée d’une proposition « commune » aux partis de gauche hors LFI. « Je pense qu’une candidature commune, hors Jean-Luc Mélenchon, est forcément au deuxième tour », estime-t-elle. « Prenons acte que [ce dernier] ait vraiment l’air de ne pas vouloir venir. »