Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
Primaire de la gauche : revivez le débat
Par Public Sénat
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Premier débat de la primaire de la gauche. Suivez tous les échanges, les propositions des sept candidats.
23h58 : Arnaud Montebourg, vainqueur du débat selon les informations de François Kalfon
« Je constate, sans révéler des choses, que les postes tests qui ont été réalisés par un institut de sondages à l'issue, disent que nettement Arnaud Montebourg est celui qui a le plus convaincu », affirme le directeur de campagne d'Arnaud Montebourg. « C'est 29% pour Arnaud Montebourg, 26% pour Manuel Valls et 20% pour Benoît Hamon », a-t-il détaillé.
23h54 : « Ils ont vu mon engagement pour la France », se réjouit Manuel Valls après le débat
23h49 : « C'est tout aussi fatiguant d'attendre son tour pour parler que de parler », réagit François de Rugy
François de Rudy a salué « l'exercide démocratique » qu'a constitué le débat.
23h45 : « Un débat qui a permis à chacune et à chacun d'exposer son projet, de montrer un certain nombre de sensibilités différentes », pour Sylvia Pinel
23h25 : Les candidats livrent leurs conclusions
23h24: Montebourg veut « instituer une VIe République par référendum »
A l’instar de Vincent Peillon, Arnaud Montebourg propose une réforme en profondeur des institutions de la République.
« Je veux instaurer par référendum dès l’automne 2017 la VIe République ».
Le candidat à la primaire de la gauche propose notamment l’entrée par tirage au sort de 101 citoyens au Sénat. Ces derniers auront ainsi le pouvoir « de contrôler le gouvernement, l’argent public, de contrôler les services publics ». « Ca existe dans les jurés d’assises, et ça existe dans de nombreux pays européens ».
23h21 : Vincent Peillon : « Je propose une réforme institutionnelle totale »
Interrogé sur les institutions de la République, Vincent Peillon propose une réforme « totale » avec notamment la mise en place d’une proportionnelle pour l’élection des députés. L’ancien ministre veut ainsi mettre fin à « une crise institutionnelle de 30 ans ».
« 50% de nos concitoyens ne sont pas représentés à l’Assemblée nationale, et nous avons une culture du 49.3, du coup de force » explique-t-il, s’en prenant à Manuel Valls.
L’ancien ministre de l’Education nationale, qui défend le respect de la laïcité et l’égalité homme-femme à l’école, a regretté la suppression du programme des ABCD de l’égalité, en faveur de l’égalité entre les filles et les garçons. Une petite pique envoyée à Benoît Hamon, son successeur à ce ministère. « C’est dommage, et cela s’est fait sous la pression d’un certain nombre du communautaristes » qui critiquaient notamment la supposée théorie du genre.
22h58 : Pirouettes des candidats sur un retrait éventuel au profit de Mélenchon ou Macron
« Il y a trois candidats à gauche dans cette présidentielle : Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et le vainqueur de cette primaire. Pour éviter l’élimination de la gauche dès le premier tour, le moins bien placé des trois doit-il se désister ? », demande Gilles Bouleau.
Une question, simple, à laquelle les candidats devaient répondre par oui ou par non. Aucun ne sera tombé dans la simplicité binaire. Extraits choisis :
Arnaud Montebourg sur Emmanuel Macron : « Je n’ai toujours pas compris ce qu’il était. Pour moi, il est un peu monsieur X. »
Jean-Luc Bennahmias : « La question est claire, mais je n’y répondrai pas aujourd’hui. »
François de Rugy : « Celui ou celle qui sera désigné par cette primaire, moi je ne veux pas qu’au lendemain de cette primaire qu’il dise que son premier rendez-vous est avec Jean-Luc Mélenchon. Ça me fait penser à une petite chanson dont le refrain il y a quelques années était : c’est l’agneau qui invite le loup à dîner. Parce que c’est clair et net : Jean-Luc Mélenchon ne va se retirer. »
Benoît Hamon : « Je ne me résous pas à que demain nous ne cherchions pas à discuter avec nos partenaires pour envisager des candidatures rassemblées au premier tour de l’élection présidentielle. Je m’engage, si je suis choisi par les électeurs de gauche le 29 janvier, à faire en sorte que ce dialogue existe. »
Vincent Peillon : «Je vous rappelle quand même – la plaisanterie est bonne – Mélenchon a été 20 ans au Parti socialiste, il a été un bon ministre de Lionel Jospin. On ne peut pas lui parler ? Alors… Et puis de l’autre côté : Macron. Il a été ministre de Manuel Valls ? Ce n’est pas moi qui l’ai nommé. Donc on doit aussi pouvoir lui parler. Sortons de ces petites querelles, soyons à la hauteur de l’Histoire, faisons gagner la gauche. »
Manuel Valls : « La présidentielle ce n’est pas un concours hippique, ce n’est pas un jeu des petits chevaux.»
Sylvia Pinel : «Discuter, oui, mais ne pas transiger sur la ligne de celui ou de celle qui sera sorti vainqueur de cette primaire. »
22h47 : Déchéance de nationalité : passe d’armes entre Hamon et Valls
Interrogé sur la déchéance de nationalité, une proposition finalement abandonnée, Manuel Valls a reconnu que le débat avait « divisé la gauche », mais défend le contexte au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, durant lequel le président souhaitait le « rassemblement ».
« Cette loi, elle ne visait pas les enfants de la République en fonction des origines, mais les terroristes d’abord » a-t-il défendu, rappelant ses propres origines espagnoles.
Un discours critiqué par Benoît Hamon, qui s’est dit « choqué » par cette proposition, visant les binationaux.
« Moi aussi je suis Charlie, et beaucoup de ceux qui auraient été directement concernés par cette déchéance de nationalité étaient Charlie ».
22h32 : Jean-Luc Bennahmias perd son sang-froid en apprenant l’une des mesures de son programme
Échange tendu entre Jean-Luc Bennahmias, et les deux journalistes encadrant le débat, Élizabeth Martichoux et Gilles Bouleau. La journaliste politique interrogeait le candidat de l’Union des Démocrates et des Ecologistes sur sa proposition de créer un « corps de vigiles privés » : « est-ce que c’est à la hauteur de l’enjeu, ou est-ce que vous considérez que nous avons un arsenal de mesures suffisant pour lutter contre le terrorisme ? » Le candidat s'étonne :
« J’apprends que je veux créer un corps de vigiles privés, je ne sais pas où vous avez lu ça. »
« Sur votre site, jeanlucbennahmias2017 », répond la journaliste de RTL, appuyée par son collègue de TF1 : « Nous n’avons pas inventé cette mesure, nous l’avons lue il y a deux heures ».
Le site internet en question, comprend bien au chapitre Sécurité une telle mesure, comme l’atteste l’enregistrement de la page par Google le 22 décembre 2016 :
« Constituer un corps de Vigiles de sécurité agrées par le Ministère de l’Intérieur qui pourront avoir des armes non létales pour immobiliser les éventuels terroristes dans chaque centre commercial ou supermarché avant l’arrivée des forces de l’ordre et renforcer le maillage de sécurité national gradué et plus efficace. »
« Il y a parfois des surprises quand on fait des choses sur internet, celle-là en est une », tente Jean-Luc Bennahmias, avant de sortir de l’épisode en rendant hommage à l’action gouvernementale après les attentats.
22h26 : Les candidats interrogés sur les exécutions ciblées de terroristes à l’étranger
Alors que dans le livre « Un président ne devrait pas dire ça », François Hollande avait reconnu avoir ordonné l’exécution ciblée de terroristes français à l’étranger « au nom de la raison d’Etat », les candidats à la primaire de la gauche prendraient-ils la même décision s’ils accèdent au sommet de l’Etat ?
Pour Jean-Luc Bennahmias et François de Rugy, la réponse est clairement oui. Vincent Peillon et Arnaud Montebourg se disent prêts à prendre cette responsabilité, mais regrettent que cette information ait été confiée au président aux deux journalistes du Monde.
« J’ai été très choqué par la violation du secret-défense, car il y a des hommes et des femmes qui risquent leur vie pour notre pays » explique Arnaud Montebourg
Un avis partagé par Manuel Valls, ancien premier ministre de François Hollande.
« Nous sommes en guerre, et il faut protéger les Français. Sur ces sujets, ce qui est fait doit être fait et ce qui doit être tenu secret doit l’être ».
Si Sylvia Pinel refuse de répondre en tant que candidate, Benoît Hamon se montre plus sceptique. « La sobriété doit être de mise, que ce soit dans le commentaire qui en est fait que dans la nécessité de tout mettre en œuvre pour protéger nos concitoyens ».
22h26: Deuxième partie du débat sur la sécurité
22h14: Arnaud Montebourg « abrogera la loi El Khomri »
Comme Benoît Hamon juste avant lui, l’ancien ministre du Redressement productif a répété vouloir abroger la loi Travail dans sa globalité. « Elle pose d’énormes problèmes d’abord dans sa naissance, elle n’a pas été discutée avec les organisations syndicales, elle n’a pas été discutée par le Parlement puisqu’il y a eu une sorte de coup de force à travers l’usage du 49.3 », a-t-il d’abord avancé.
Il a ensuite critiqué l’inversion de la hiérarchie des normes, organisée par le texte : « Elle organise la concurrence entre les entreprises d’une même branche, d’un même secteur, à la baisse sur le niveau des rémunérations des salariés. »
Cependant, le candidat affirme vouloir conserver le droit à la déconnexion, prévu lui aussi par la loi Travail.
22h45 François de Rugy dit attention aux promesses couteuses
21h40: Vincent Peillon : « Les robots c’est délocalisable »
Alors qu’il était interrogé sur la sécurité sociale, le candidat à la primaire de la gauche Vincent Peillon a préféré faire un point sur les propositions de ses concurrents. Il a notamment critiqué celles de Benoît Hamon, dont sa proposition de taxer les robots « Je ne crois pas que la gauche pourra gagner et battre la droite si elle arrive en disant « plus de croissance, plus d’emplois, 400 milliards d’impôts de plus, et je vais taxer les robots ».
Vincent Peillon prend l’exemple de l’Allemagne, en avance sur la France dans le domaine de la robotisation et où le taux d’emploi est plus élevé. « Les robots, c’est délocalisable ».
« La tâche qui est la nôtre aujourd’hui est de faire comprendre que nous sommes la gauche, que nous pouvons gouverner dans la cohérence et le sérieux ».
Manuel Valls : « Je veux une société du travail »
L’ancien premier ministre a montré ses différences avec la proposition de revenu universel de Benoît Hamon.
Interrogé sur ses propositions économiques, Manuel Valls a défendu sa proposition de revenu décent, avec la fusion des minima sociaux. Mais il a tenu à l’opposer à la proposition de revenu universel prôné par Benoît Hamon, en mettant au cœur de son projet la valeur travail.
« Je veux une société du travail » explique-t-il. « Le travail c’est la dignité pour les salariés, ouvriers et fonctionnaires de ce pays ». Sa proposition de revenu décent permettra également selon de lutter contre la pauvreté en France, notamment chez les 18-25 ans « Toujours avec l’idée qu’il y a ce lien avec le travail et pour les jeunes, une autonomie ».
Primaire de la gauche : Hamon défend son projet de revenu universel
Critiqué pour sa proposition phare du revenu universel par Manuel Valls et Vincent Peillon, Benoit Hamon refuse de parler « d’incitation à la paresse » et compare l’opposition à celle connue avec la sécurité sociale ou encore les 35 heures, aujourd’hui mises en place. « Je le dis que si on parle du revenu universel, il ne peut se faire que par étapes », avec une première étape au profit des 18-25 ans.
« La révolution numérique change radicalement notre rapport au travail et celui des nouvelles générations. Elle peut avoir des conséquences négatives sur l’emploi si nous ne nous la maitrisons pas », ajoute-t-il, défendant un « pilier de la protection sociale ».
21h00 : Les candidats présentent leurs professions de foi
« J’ai l’énergie et le courage pour protéger la France et les Français », avance Manuel Valls
Tiré au sort pour parler le premier lors du débat de la primaire, Manuel Valls « refuse » de croire à l’absence la gauche éliminée du second tour de la présidentielle, au profit de François Fillon et Marine Le Pen. « Rien n’est écrit » explique-t-il.
L’ancien premier ministre assure pour cela avoir l’expérience nécessaire pour briguer ce mandat présidentiel. « J’ai assumé la responsabilité et l’autorité de l’Etat » met en avant l’ancien premier ministre.
« J’ai l’énergie et le courage pour protéger la France et les Français » ajoute-t-il.
François de Rugy met en avant son « projet de l’écologie concrète et de bon sens »
« Nous ne sommes pas là pour reproduire les déchirements qui ont plombé le mandat de François Hollande », a prévenu François de Rugy avant de présenter sa ligne, celle formée par des « propositions claires et réalistes » :
« Mon projet c’est celui de l’écologie, l’écologie concrète, l’écologie pragmatique, l’écologie de bon sens, c’est l’écologie que j’ai défendue, que j’ai mise en œuvre, en tant que militant associatif d’abord, en tant qu’élu local à Nantes, et en tant que député à l’Assemblée nationale depuis 2017. »
Sylvia Pinel défend sa candidature « singulière »
« Ma candidature est certainement singulière », a débuté Sylvia Pinel. « Il y a d’abord ce qui se voit et qui permet de rappeler que la politique n’est pas réservée aux hommes »
La présidente du PRG affirme « l’amélioration concrète de la vie quotidienne des Françaises et des Français » lui a toujours « tenu à cœur ».
Elle a assuré vouloir répondre au « besoin de sécurité », au « besoin de croissance et d’emploi », défendant la vision économique d’une « gauche moderne ». Elle a ajouté vouloir « plus d’Europe ».
Vincent Peillon veut « être le président qui tourne la page des divisions »
Vincent Peillon se pose en candidat rassembleur. « La gauche est divisée mais la France l’est aussi. Je veux rassembler la gauche, je n’ai pas participé à ces divisons, je ne les aime pas, elles sont inutiles, elles font du mal. Je veux rassembler la gauche pour pouvoir rassembler le pays », attaquant la droite qui « ne représente plus une espérance »
« Je veux être le président qui tourne la page de toutes ces divisions », a-t-il déclaré. Une union autour d’un « projet de justice, un projet de progrès ».
« Je veux que nous tournions avec confiance vers le futur », annonce Benoît Hamon
Benoît Hamon débute en partant d’un constat : « Nous vivons des bouleversements inédits » : « La planète en danger, le travail qui se transforme et se raréfie ». « Nous sommes peut-être moins bien équipés qu'auparavant pour maîtriser cette transition », déclare-t-il.
Pour « maîtriser cette transition » et éviter de « basculer dans la régression », il propose son « chemin » pour « tourner la page des vieilles solutions et des vieilles recettes ». Sur son chemin, l’ancien ministre énonce trois mesures phares : le revenu universel, la transition écologique et la sixième République.
Arnaud Montebourg se présente pour « la France qui travaille ou qui voudrait travailler »
Arnaud Montebourg assure avoir été « toujours constant dans ses convictions et ses combats » : « contre les paradis fiscaux, contre l’austérité, pour une sixième République, pour le patriotisme économique, pour une Europe enfin au service des peuples ».
Défendant son « expérience de l’État », il dédié sa candidature à « la France qui travaille ou qui voudrait travailler ». Il affirmer présenter un projet de « transformations concrètes et profondes ». « Je veux être le président de la volonté et du courage », a-t-il ajouté.
Jean-Luc Bennahmias, candidat de « l’intérêt général »
« Je suis candidat dans cette primaire pour porter une idée forte : c’est l’intérêt qu’il faut défendre ». Il signera la première anaphore du débat : « Défendre l’intérêt général, c’est faire le bilan de qui a été inefficace ces trente dernières années. Défendre l’intérêt général, c’est inventer des propositions nouvelles » et en finir avec la monarchie républicaine. Défendre l’intérêt général, c’est avoir pour objectif le bien-être de tous ». Il résume sa candidature avec d’autres phrases analogues.