Manuel Valls et Benoît Hamon se sont opposés mercredi par interviews interposées sur le thème du revenu universel, "qui couperait tout lien avec le travail" pour M. Valls, mais qui pour M. Hamon représente un cap avec "un périmètre à définir".
"De quelle gauche avons-nous besoin? Une gauche crédible (...) qui a un projet dans le monde d'aujourd'hui, ou une gauche qui se réfugie dans le cynisme et les fausses espérances? Il est là le choix de dimanche prochain", a demandé Manuel Valls, invité de France Inter.
"Je défends une société du travail pour davantage de pouvoir d'achat en augmentant les petites retraites, en défiscalisant les heures supplémentaires mais aussi un revenu décent pour ceux qui en ont besoin", a dit l'ancien Premier ministre. "Pas un revenu universel idéaliste pour tout le monde qui couperait tout lien avec le travail (...) et (...) ruinerait les finances publiques", a-t-il ajouté.
"Attention au refuge dans les illusions, c'est la gauche qui gouverne, la gauche des responsabilités qui serait durablement mise en cause", a-t-il dit.
Benoît Hamon en meeting le 16 janvier 2017 à Clermont-Ferrand
AFP
"J'anticipe que la révolution numérique va raréfier le travail, (...) et qu'il nous faut nous préparer à cela", a répliqué Benoît Hamon quelques instants plus tard, toujours sur France Inter.
"J'ai toujours dit (...) qu'il était parfaitement irréalisable d'imaginer que du jour au lendemain en 2018 il puisse être mis en oeuvre", a dit le député des Yvelines.
L'ancien ministre de l’Éducation propose d'instaurer en plusieurs étapes un revenu d'environ 700 euros qui serait à terme distribué à chacun, qu'on travaille ou non. Dans un premier temps un revenu de 600 euros serait versé aux 18-25 ans, par le biais notamment de la revalorisation et de la généralisation du RSA.
"Puis nous consacrerons avec les partenaires sociaux, avec l'ensemble des citoyens français, un temps (...) à penser ce que devra être le périmètre du revenu universel", a-t-il affirmé, ajoutant qu'il voulait analyser l'effet de la mesure sur les salaires selon les secteurs.
Le candidat socialiste a également dit que l'impôt sur les plus hauts revenus permettrait de financer en partie la mesure.
"Si vous gagnez 1.300 euros par mois, que vous rajoutez 600 euros, beaucoup de gens changeront de tranche dès lors qu'en plus on rend l'impôt sur le revenu plus progressif", a-t-il déclaré, ajoutant : "donc l'impôt sur le revenu contribuera à financer, pour en tout cas ceux qui gagnent le plus, le revenu universel d'existence de ceux qui gagnent le moins". Il a appelé à arrêter la "caricature" tendant à faire accroire qu'un revenu universel serait ainsi versé à "Mme Bettencourt".
Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.
Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».
Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.
Reçu ce matin par le Premier ministre pour un point d’étape sur la première partie de la discussion budgétaire à l’Assemblée nationale, François Patriat considère que Sébastien Lecornu a choisi « une voie différente qui permettrait d’aboutir » à un accord sur le PLF, sans recours au 49-3.