Un petit peu moins de cent jours. C’est le temps qu’il reste avant que n’arrive le premier tour de l’élection présidentielle. A gauche, plusieurs candidats appellent à une candidature commune de leur camp, à l’image d’Anne Hidalgo début décembre. Cette dernière invite les autres prétendants à la fonction suprême à se rassembler pour éviter la multiplicité des candidatures de gauche, alors même qu’aucun candidat ne parvient pour l’heure, à créer une dynamique.
Un vote du 27 au 30 janvier
Mais comment faire ? La maire de Paris souhaite qu’ils participent tous à la Primaire populaire. Une initiative citoyenne, lancée à l’automne 2020, avec pour but d’avoir un candidat unique pour représenter toute la gauche au premier tour de l’élection présidentielle. Avec, ou sans le consentement des six candidats retenus par la primaire lors d’une campagne de parrainages citoyens : Anne Agueb-Porterie, Anne Hidalgo, Charlotte Marchandise, Pierre Larrouturou, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon. Même sept, si Christiane Taubira confirme sa participation à l’élection. L’ancienne garde des Sceaux a donné rendez-vous mi-janvier pour clarifier sa position. « Le rassemblement des forces de la gauche et de l’écologie est d’ores et déjà une réalité pour de plus en plus de militants et de citoyens, peut-on lire dans un communiqué de presse de la Primaire Populaire. Cette investiture populaire permettra d’en faire de même avec les candidates et les candidats. »
Ceux qui souhaitent y participer ont jusqu’au 15 janvier pour se déclarer, pour un vote prévu du 27 au 30. Du côté des électeurs, la date butoir pour s’y inscrire est fixée au 23 janvier.
Mélenchon, Jadot et Roussel n’en veulent pas
Seulement, tout le monde n’y est pas favorable. Au mois de décembre et au moment de l’appel d’Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon avait déjà annoncé que ce serait sans lui. Invité hier matin sur France Inter, il maintient sa position. « Ce qui nous manque ce n’est pas l’union, c’est la mobilisation », affirme le leader de la France insoumise. Et pour lui, certains sujets ne peuvent pas déboucher sur un accord. « Je milite pour la retraite à 60 ans avec 40 annuités. Les socialistes ont porté la retraite à 43 annuités et M. Sarkozy l’a mis à 62 ans. Et Mme. Hidalgo a dit qu’elle voulait la sanctuariser à 62 ans. Qu’est-ce que je vais dire alors ? On ne va pas parler de retraite pour ne fâcher personne ? »
Du côté des verts, Yannick Jadot rejette également l’idée d’une primaire à gauche. Pour lui, qui a déjà remporté celle de son parti en septembre, c’est « une volonté de sortir de l’impasse par une idée surprise », de la part d’Anne Hidalgo. Le communiste Fabien Roussel ne porte pas non plus dans son cœur l’idée d’une candidature unique. Il dénonce les trop grandes divergences à gauche pour pouvoir se mettre d’accord sur un programme commun.
Un avis qu’est loin de partager Christiane Taubira. Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde du 29 décembre, elle assure qu’ « à gauche, nos convergences sont suffisantes pour nous permettre de gouverner ensemble pendant cinq ans » et que les forces de gauche « sont liées par un destin collectif qui transcende les péripéties personnelles ». Elle prend pour exemple le choc climatique, les services publics et aussi l’école. Mais elle ne nie pas non plus les points de discorde, notamment sur la question de l’Union européenne.
À la fin du mois de décembre, la Primaire Populaire comptait 300 000 soutiens signataires. Les organisateurs espèrent que le plus grand nombre d’entre eux prendra part au vote.
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