Primaire: Peillon, campagne éclair pour déjouer les pronostics
Avec seulement six semaines pour imposer sa marque avant le premier tour de la primaire socialiste élargie, Vincent Peillon a...

Primaire: Peillon, campagne éclair pour déjouer les pronostics

Avec seulement six semaines pour imposer sa marque avant le premier tour de la primaire socialiste élargie, Vincent Peillon a...
Public Sénat

Par Jérémy MAROT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Avec seulement six semaines pour imposer sa marque avant le premier tour de la primaire socialiste élargie, Vincent Peillon a adopté une stratégie éclair, ponctuée de déplacements modestes sur le terrain et d'offensives de plus grande envergure lors des débats télévisés.

Là c'est une visite dans une gendarmerie de Seine-et-Marne, ici dans un hôpital de l'Essonne ou, lundi, dans l'atelier d'une société coopérative et participative (Scop) de la banlieue nantaise, sous un ciel bas et une pluie fine de janvier.

Une campagne pas forcément spectaculaire donc, mais efficace, veut croire Vincent Peillon qui, à six jours du premier tour, trace sa route en réfutant la fatalité de sondages le donnant quatrième homme de la primaire, loin derrière Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon.

"J'ai l'impression qu'on impose aux électeurs un tiercé", déplore-t-il auprès de l'AFP, en insistant sur le peu de "fiabilité" des enquêtes qui "ne savent pas combien d'électeurs iront voter et encore moins pour qui".

"On a des retours positifs des gens sur le terrain, des députés qui présentent leurs vœux dans leurs circonscriptions, des bénévoles vont distribuer des tracts au marché et à qui l'on fait remonter des marques d'intérêt pour telle ou telle proposition. Ma jauge, c'est cela", a-t-il assuré, confiant au lendemain d'un deuxième débat télévisé qu'il a largement animé, notamment en décochant des flèches à Manuel Valls et Benoît Hamon.

Sa prestation offensive lui aura au moins valu lundi deux ralliements de députées en Loire-Atlantique, Marie-Odile Bouillé et Karine Daniel, convaincues par les idées développées dimanche par l'ancien ministre de l’Éducation.

Un signe encourageant? "Moi, je ne suis pas comptable, je ne vais pas démarcher les gens", évacue M. Peillon quand on l'interroge sur la chasse aux soutiens. "Mais Patrick Bloche (son directeur de campagne, ndlr) me dit que ça signifie toujours quelque chose..."

Depuis son annonce de candidature le 11 décembre, motivée par le renoncement de François Hollande, M. Peillon s'escrime à combler le retard pris sur des concurrents partis plus tôt, notamment Arnaud Montebourg et Benoît Hamon.

- Un seul meeting au programme -

En quelques jours, il a aussi fallu mettre sur pied une équipe, un programme et tenter de rattraper un déficit de notoriété après deux ans passés à l'écart de la vie politique française.

Le candidat enchaîne donc les rendez-vous télé et radio pour exposer son projet -lundi, son déplacement dans l'Ouest a été précédé d'une matinale sur France inter- même s'il regrette qu'on lui demande "plus de commenter (sa) campagne" que de parler du fond.

Faute de pouvoir "installer toutes (ses) propositions", il se concentre donc sur quelques marqueurs forts qu'il répète à l'envi, comme son "bouclier fiscal pour les plus modestes" ou le "New Deal européen".

Pour le candidat, la tribune médiatique est d'autant plus cruciale que ses moyens sont limités: sans dons, seuls les 50.000 euros alloués par le PS financent la campagne.

On voyage donc léger -le candidat et une attachée de presse lundi- en s'appuyant sur des bénévoles pour relayer la bonne parole et faire vivre le QG dans le XIVe arrondissement de Paris. M. Peillon n'a d'ailleurs pas encore mis les pieds dans ce rez-de-chaussée, laissant la dizaine de temps pleins (non rémunérés) sur sa campagne "en totale autonomie".

Économie toujours, il n'y aura aussi qu'un seul meeting, vendredi à Paris, pour prendre la température des soutiens. Mais cela suffira, assure M. Peillon.

"Mon but est que d'ici dimanche les gens aient tous les éléments, les plus clairs, les plus distincts, qu'ils sachent ce qu'ils font quand ils iront voter", plaide le candidat, qui veut faire de son positionnement central son arme fatale pour rafler la mise.

"La question du rassemblement, ça peut être perçu comme une question d'intellectuels mais je crois que beaucoup de citoyens de gauche se la posent. Et je pense qu'elle va ressortir de manière plus forte pour le premier tour", prédit-il.

Dans la même thématique

Primaire: Peillon, campagne éclair pour déjouer les pronostics
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Primaire: Peillon, campagne éclair pour déjouer les pronostics
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le

SIPA_01204192_000001
6min

Politique

Olivier Faure à la tête du PS : « Ce que va montrer le congrès de Nancy, c’est la faiblesse du parti »

Après sa réélection de justesse à la tête du PS, le plus dur commence pour Olivier Faure. Le premier secrétaire va avoir la lourde tâche d’unir un parti divisé, de conserver ses principaux bastions socialistes aux prochaines municipales ou encore de fixer une stratégie pour une candidature crédible à la prochaine présidentielle. Analyse du politiste Pierre-Nicolas Baudot et de l’historien, Alain Bergougnioux.

Le