Primaire PS: à J-5 du second tour

Primaire PS: à J-5 du second tour

A la veille de leur débat télévisé, Benoît Hamon et Manuel Valls, les deux finalistes de la primaire socialiste élargie, se sont affrontés sur...
Public Sénat

Par Sylvie GROULT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

A la veille de leur débat télévisé, Benoît Hamon et Manuel Valls, les deux finalistes de la primaire socialiste élargie, se sont affrontés sur la question de la laïcité, alors que l'incertitude autour du chiffre de participation au premier tour continue d'alimenter les soupçons.

- Le duel du jour -

Passe d'armes sur la laïcité entre Manuel Valls et Benoît Hamon. Le premier, très offensif, reproche au second son "ambiguïté". Benoît Hamon se défend en criant au "procès".

Laïcité, discrimination, asile : les fractures Hamon-Valls
Manuel Valls et Benoît Hamon, la confronntation se tend autour de la laïcité
AFP

"Il ne peut pas y avoir d'ambiguïté quand il y a aujourd'hui des espaces publics ou des lieux publics qui sont interdits aux femmes", a lancé Manuel Valls. Il faisait référence à un récent reportage de France2 montrant des cafés dans des banlieues françaises où les femmes ne sont pas les bienvenues. Benoît Hamon avait été accusé de relativiser la gravité de cette discrimination.

"On me fait le procès de quoi? D'être élu de banlieue, d'être confronté à la réalité de ce communautarisme que je combats, autrement que par des mots", a rétorqué Benoît Hamon.

- Fracture ouverte -

Au-delà de ces tirs croisés, la fracture ouverte s'aggrave chez les socialistes entre l'aile gauche, incarnée par Benoît Hamon, et l'aile droite de Manuel Valls. Avec 31,22% au premier tour, l'ex-Premier ministre est en ballottage défavorable face à Benoît Hamon (35,86%), avant un duel télévisé mercredi qui s'annonce crispé.

"Je demande à Manuel Valls et ses amis un peu de sobriété", a lancé Benoît Hamon, craignant qu'il n'y ait à son encontre "des mots encore plus durs que ceux qu'on utilise vis-à-vis de la droite".

La veille, Manuel Valls n'a pas été avare de critiques à l'encontre de son rival, qu'il a décrit comme "le chantre de la fin du travail".

- La colère du jour -

"Il n'y a pas d'incohérence" clame le président du comité d'organisation de la primaire élargie du PS, Christophe Borgel
AFP/Archives

Sous le feu des critiques pour des soupçons de chiffres de participation gonflés, le président du comité d'organisation de la primaire, Christophe Borgel, contre-attaque: "Qu'est-ce que c'est que cette polémique? (...) Vous avez vu un problème dans un bureau de vote?"

"Ne vous laissez pas impressionner par ceux qui cherchent à décrédibiliser cette primaire par une polémique qui est sans objet", a-t-il lancé, en appelant aux électeurs potentiels. Alors que les chiffres définitifs du premier tour se font attendre, Christophe Borgel attend dimanche "entre 1,7 million et 2 millions" de votants.

- Appel à voter du jour -

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale le 24 janvier 2017 à Paris
Le Premier ministre Bernard Cazeneuve lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale le 24 janvier 2017 à Paris
AFP

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve appelle les électeurs socialistes à "voter" au second tour, "grand moment démocratique", leur demandant "responsabilité" et "engagement".

- Ni l'un, ni l'autre -

L'écologiste François de Rugy, éliminé au premier tour (3,82%), ne penche ni d'un côté ni de l'autre: "Moi, je ne pourrai pas voter pour Benoît Hamon, mais à ce stade je ne vois pas, par rapport aux questions que j'ai portées, de dynamique non plus dans la candidature de Manuel Valls", a-t-il déclaré, après les avoir tous deux rencontrés lundi.

- Le ralliement du jour -

Nouveau soutien pour Benoît Hamon, le sénateur écologiste de Loire-Atlantique Ronan Dantec. Il dénonce en revanche chez Manuel Valls "la brutalité des interventions, la volonté de clivage permanente des positions de ses adversaires".

- Les critiques du jour -

- Jean-Luc Mélenchon, candidat de la "France insoumise" à la présidentielle: "Je l'ai dit depuis le début, je ne crois pas à leur organisation, je ne crois pas à leur sincérité." "Tout ça est un trucage de masse."

- Bruno Le Maire, conseiller de François Fillon: "Cette primaire socialiste tourne à la farce, mais la farce triste." "Je trouve ça triste de ne pas connaître exactement le nombre de votants, de ne pas avoir d'explication claire sur ce qui s'est passé pendant ce scrutin."

- Florian Philippot, vice-président du Front national: "Ce parti est en état de décrépitude totale, y compris morale (...). C'est le règne de la bidouille, de la triche."

Dans la même thématique

Primaire PS: à J-5 du second tour
2min

Politique

Retraites : « La Constitution a été respectée, je ne vois pas pourquoi deux mois après on reviendrait sur ce texte » s’étonne Philippe Manière.

La réforme des retraites a beau avoir été adoptée mi-avril sans vote du Parlement, les oppositions tentent toujours d’abroger un texte qu’elles estiment injuste. Les élus du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) ont mis sur la table une proposition de loi visant à faire revenir l’âge légal à 62 ans. Mais avant son éventuel examen le 8 juin, la majorité présidentielle est parvenue ce mercredi à supprimer sa principale mesure en commission. Est-il normal de vouloir débattre d'une loi récemment adoptée par le Parlement ?

Le

7min

Politique

Sénatoriales 2023 dans le Pas-de-Calais : la multiplication des candidatures

Dans le Pas-de-Calais, les listes se dessinent petit à petit. Face à une gauche qui part en ordre dispersé, la stratégie du camp présidentiel est encore floue et suspendue à la candidature de l’ex-ministre Brigitte Bourguignon. La droite mise sur la continuité et réinvestit ses sortants dans une liste mêlant LR et UDI. Le RN espère bien obtenir un siège dans ce fief de Marine Le Pen, dans la foulée de la vague frontiste des législatives.

Le

Paris: Senate pension debat
8min

Politique

Immigration : que contiennent les deux propositions de loi LR ?

Les deux propositions de loi constitutionnelle et ordinaire présentées par les Républicains ont été déposées au Sénat cette semaine. Le texte ordinaire composé de plus de 56 articles reprend les mesures du rapport adopté par la commission des lois en mars avec quelques nouveautés sur la restriction du droit du sol et les procédures d’éloignement.

Le

Rome Laurence Rossignol French Minister of Families
9min

Politique

Sénatoriales 2023 : Laurence Rossignol sera-t-elle candidate dans le Val-de-Marne… ou les Hauts-de-Seine ?

La sénatrice PS de l’Oise, qui n’a pas reçu le soutien des militants locaux pour les sénatoriales, se cherche une terre de réélection. Cette militante du droit des femmes pourrait se retrouver à la seconde place dans le Val-de-Marne, qui revient théoriquement au PS. Mais l’idée passe mal chez les socialistes locaux. Et EELV réclame aussi la seconde place… Dans ce jeu de chaises musicales, l’hypothèse des Hauts-de-Seine est maintenant évoquée.

Le