A la veille de leur débat télévisé, Benoît Hamon et Manuel Valls, les deux finalistes de la primaire socialiste élargie, se sont affrontés sur...
Par Sylvie GROULT
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A la veille de leur débat télévisé, Benoît Hamon et Manuel Valls, les deux finalistes de la primaire socialiste élargie, se sont affrontés sur la question de la laïcité, alors que l'incertitude autour du chiffre de participation au premier tour continue d'alimenter les soupçons.
- Le duel du jour -
Passe d'armes sur la laïcité entre Manuel Valls et Benoît Hamon. Le premier, très offensif, reproche au second son "ambiguïté". Benoît Hamon se défend en criant au "procès".
Manuel Valls et Benoît Hamon, la confronntation se tend autour de la laïcité
AFP
"Il ne peut pas y avoir d'ambiguïté quand il y a aujourd'hui des espaces publics ou des lieux publics qui sont interdits aux femmes", a lancé Manuel Valls. Il faisait référence à un récent reportage de France2 montrant des cafés dans des banlieues françaises où les femmes ne sont pas les bienvenues. Benoît Hamon avait été accusé de relativiser la gravité de cette discrimination.
"On me fait le procès de quoi? D'être élu de banlieue, d'être confronté à la réalité de ce communautarisme que je combats, autrement que par des mots", a rétorqué Benoît Hamon.
- Fracture ouverte -
Au-delà de ces tirs croisés, la fracture ouverte s'aggrave chez les socialistes entre l'aile gauche, incarnée par Benoît Hamon, et l'aile droite de Manuel Valls. Avec 31,22% au premier tour, l'ex-Premier ministre est en ballottage défavorable face à Benoît Hamon (35,86%), avant un duel télévisé mercredi qui s'annonce crispé.
"Je demande à Manuel Valls et ses amis un peu de sobriété", a lancé Benoît Hamon, craignant qu'il n'y ait à son encontre "des mots encore plus durs que ceux qu'on utilise vis-à-vis de la droite".
La veille, Manuel Valls n'a pas été avare de critiques à l'encontre de son rival, qu'il a décrit comme "le chantre de la fin du travail".
- La colère du jour -
"Il n'y a pas d'incohérence" clame le président du comité d'organisation de la primaire élargie du PS, Christophe Borgel
AFP/Archives
Sous le feu des critiques pour des soupçons de chiffres de participation gonflés, le président du comité d'organisation de la primaire, Christophe Borgel, contre-attaque: "Qu'est-ce que c'est que cette polémique? (...) Vous avez vu un problème dans un bureau de vote?"
"Ne vous laissez pas impressionner par ceux qui cherchent à décrédibiliser cette primaire par une polémique qui est sans objet", a-t-il lancé, en appelant aux électeurs potentiels. Alors que les chiffres définitifs du premier tour se font attendre, Christophe Borgel attend dimanche "entre 1,7 million et 2 millions" de votants.
- Appel à voter du jour -
Le Premier ministre Bernard Cazeneuve lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale le 24 janvier 2017 à Paris
AFP
Le Premier ministre Bernard Cazeneuve appelle les électeurs socialistes à "voter" au second tour, "grand moment démocratique", leur demandant "responsabilité" et "engagement".
- Ni l'un, ni l'autre -
L'écologiste François de Rugy, éliminé au premier tour (3,82%), ne penche ni d'un côté ni de l'autre: "Moi, je ne pourrai pas voter pour Benoît Hamon, mais à ce stade je ne vois pas, par rapport aux questions que j'ai portées, de dynamique non plus dans la candidature de Manuel Valls", a-t-il déclaré, après les avoir tous deux rencontrés lundi.
- Le ralliement du jour -
Nouveau soutien pour Benoît Hamon, le sénateur écologiste de Loire-Atlantique Ronan Dantec. Il dénonce en revanche chez Manuel Valls "la brutalité des interventions, la volonté de clivage permanente des positions de ses adversaires".
- Les critiques du jour -
- Jean-Luc Mélenchon, candidat de la "France insoumise" à la présidentielle: "Je l'ai dit depuis le début, je ne crois pas à leur organisation, je ne crois pas à leur sincérité." "Tout ça est un trucage de masse."
- Bruno Le Maire, conseiller de François Fillon: "Cette primaire socialiste tourne à la farce, mais la farce triste." "Je trouve ça triste de ne pas connaître exactement le nombre de votants, de ne pas avoir d'explication claire sur ce qui s'est passé pendant ce scrutin."
- Florian Philippot, vice-président du Front national: "Ce parti est en état de décrépitude totale, y compris morale (...). C'est le règne de la bidouille, de la triche."
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